• La semaine suivante au cours d'une journée en ville pour différents RV pour ma fille, je suis dans une angoisse terrible, je somatise et j'ai de violents maux de ventre. Mon fils part le lendemain pour 6 mois en Angleterre, ce n'est pas RIEN.
    Mes nuits sont peuplées de cauchemars de mort et de séparation.

    Tôt le lendemain, nous nous quittons avec mon fils, cachant l'un et l'autre du mieux possible notre cafard. J'attends son départ pour me laisser aller à pleurer enfin dans mon lit. C'est épuisant, mais au moins libérateur.

    Ce matin là j'ai RV chez ma psychiatre, c'est bienvenu. Elle m'explique que mon fils laisse plus paraître ses émotions maintenant, que nous communiquons souvent mieux comme cela.
    Je lui fait part aussi de ma peur d'avoir encombré mes enfants en leur faisant part de mon histoire. Elle me rassure en me disant que c'est mieux qu'ils sachent le pourquoi de ma dépression, que les enfants se culpabilisent toujours sinon.
    Séance de larmes qui coulent toutes seules maintenant, et qui ne s'arrêtent pas quand je pars, elle n'aura duré que 20 minutes pourtant, c'est vraiment très frustrant quand on se sent aussi mal, je fais la route en prenant des risques, c'est dur de ne pas faire de bêtises. En rentrant, mon mari me pose des questions, il ne comprend pas que je sois plus mal après une séance. Je lui demande de me laisser tranquille.

    Appel à mon amie S. le midi, ses paroles m'apaisent et me font du bien.
    Je vais faire une sieste dans le lit de mon fils, c'est un besoin, et je continue de verser des larmes ; Je suis dans un état lamentable et suis sortie de là par une visite: deux personnes de ma famille, c'est très très pénible.

    Une lueur le soir de ce jour là : un appel de mon fils pour dire qu'il est bien arrivé dans la famille d'accueil qui le loge pendant la durée de son stage.

    Le lendemain, je suis bien sonnée, mais je reçois un appel de sos-inceste (une autre lueur) C'est vraiment l'opportunité pour vider mon cœur: tout ce que je viens de vivre pendant ces dernières semaines.
    Je reprends un peu tout cela, on me comprend, on me conseille quand à mon inquiétude avec les enfants.
    On me dit cette phrase qui reste gravée à jamais dans ma mémoire:

    "Pour tourner la page, il faut relire le livre et retraverser son histoire avant de pouvoir le faire".

    Cette bénévole conseille de dire en thérapie tout ce qui ne passe pas et me met en colère, mais je n'y arrive pas avec la psychiatre.. On parle de mes cauchemars qui veulent dire beaucoup de choses et elle me dit : Vous êtes dans la vie, pas dans la mort. L'entretien a duré plus d'une heure, j'étais sous la couette et je tremblais par moment, mais mon Dieu que cela fait du bien cette écoute, cet échange.

    Les cauchemars continuent: mort, sang !!!
    En réunion de famille élargie, je me sens mal, je le dis à mon mari en lui expliquant ce sentiment de non-vie à côté des autres. Il me répond: Je ne suis pas dans ta peau, il me réconforte.

     Mi Avril 1999:

    Avec la psychothérapeute, j'ai besoin de raconter le viol, c'est très douloureux, j'essaie, je n'y arrive pas, je lui demande son aide, elle me pose des questions. Je lâche un peu, je réussis à dire les paroles que prononçait mon frère pendant cet acte odieux, c'est la toute première fois !!!
    Pour moi c'est un gros morceau, mais cela fait si mal. J'ai pu les dire en me cachant le visage avec les mains, c'est vraiment sorti au scalpel........La honte est toujours très présente. Physiquement j'ai des fourmillements partout, mes jambes sont tétanisées, mes mains se pincent.
    La thérapeute me fait imaginer la rencontre avec cette petite fille qui vient pour la première fois de raconter ce qu'il lui est arrivé, je la console et lui dit que je vais l'aider à soigner sa blessure.
    Je demande un verre d'eau et prends un anxiolytique avant de partir. Quand je monte dans ma voiture, je respire dans un sac en nylon pour faire disparaitre les fourmillements qui étaient un début de crise de tétanie.

    C'est vraiment une grosse journée, l'après midi je suis avec les enfants, épuisée mais apaisée. Le soir c'est le groupe de parole à l'association, pour une fois je prends facilement la parole, je raconte toutes mes étapes franchies depuis un mois et en particulier celle de ce matin. On me dit de ne pas aller trop vite.
    J'ai réussi aussi à parler de mes idées noires de la semaine précédente, et de ma peine par rapport à la mort de mon abuseur. Je n'éprouve pas encore de colère envers lui, c'est beaucoup plus difficile quand les gens sont morts.

    Quelle journée !!! beaucoup de mal à trouver le sommeil après autant d'émotions.
    Il me reste à me remettre de tout cela, il me faudra encore tant d'années, mais je ne le savais pas à l'époque.




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  •  Je reprends mon récit: Février 1999

    - Je n'ai pas terminé mon dernier récit sur le 1er entretien à sos-inceste : on m'a dit tellement de choses intéressantes et vraies:

    * Quand je m'étais sentie très mal après une séance chez ma psy qui me trouvait
    " bien" c'est que j'avais peur que l'on ne parle plus du traumatisme, que l'on remette le couvercle dessus, que je retrouve cette situation de ne plus pouvoir en parler, de mutisme imposé, cela m'a renvoyée à un passé trop douloureux.

    * Quand des brides de la mémoire me revenaient ( je me souviens en particulier à la mort de mon frère) je minimisais en me disant " ce n'est pas grave, c'était des jeux d'enfants " C'est parce que c'était trop douloureux et je refusais de comprendre et d'y attacher de l'importance pour me protéger de la réalité.

    *J'ai aussi beaucoup parlé avec les bénévoles des âges des enfants au moment des pires difficultés, c'était à ces périodes précises et pas anodins.
    - Début de dépression: mon aîné avait 15 ans.
    - Hospitalisation en clinique psychiatrique: ma fille avait 10 ans
    - La mémoire du viol est revenue: ma fille avait 11 ans et son second frère 16 ans.
    - Ma fille a lu mon journal intime quand elle avait 12 ans, un grand choc pour moi.
    Comme je ne situe pas l'âge exact mais qu'il me semble, à des vagues souvenirs que j'avais entre 10 et 12 ans, je pense que vraiment ce ne sont pas des hasards.
    - La première lecture du livre " le viol du silence" a surement eu lieu quand j'ai commencé ma dépression en 1991, mais j'avais aussi occulté cette lecture, je n'étais pas prête encore à voir la vérité en face.

    * Les bénévoles disent aussi que l'on ne se complait pas dans notre souffrance (je culpabilisais beaucoup à ce moment là) Il faut la revivre pour l'évacuer.
    On me dit d'accepter les moments où cela ne va pas, après ce sera une renaissance, j'avais vraiment du mal à le croire à l'époque.

    * On m'a dit aussi que je pouvais téléphoner quand j'en ressentais le besoin, je le fais deux jours après, j'ai besoin d'entendre à nouveau une voix rassurante et qui " sait"
    J'ai besoin que l'on me redise des choses qui font du bien, et d'entendre ces paroles me permet de libérer des émotions, enfin !!!
    Je demande des renseignements sur le groupe de parole, on me rappellera.

    La semaine suivante, on me rappelle pour fixer un RV avec deux autres bénévoles, dont l'une anime le groupe de parole. A nouveau c'est une écoute et je dois raconter mon histoire, c'est douloureux et j'aurais aimé qu'elles sachent sans que j’aie besoin de dire encore.
    Enfin je pense que j'irai au groupe de parole de Mars, je vais faire un essai en tout cas.


    Groupe de parole, Mars 1999


    Pour moi c'est une première, et l'angoisse était forte en voiture en m'y rendant.
    Il y a 7-8 participantes en plus des deux bénévoles, je suis la seule nouvelle, j'écoute les histoires des autres, ce n'est pas facile et à la fin l'une des bénévoles me dit:
    - Et si tu nous parlais de toi ?
    J'ai juste pu dire: Je suis mal !!!

    Je repars dans un état mitigé, j'ai fait un pas certes, mais c'est tellement douloureux et je trouve que les gens ne racontaient pas beaucoup leur inceste, beaucoup plus leur vie actuelle qui n'est pas très drôle non plus.

    J'ai un autre projet: emmener mon mari en entretien avec moi à l'association pour qu'il entende toutes les choses que l'on m'a dites car il ne comprend pas que je ne puisse pas tourner la page, que j'y repense toujours !!!!
    Il n'est pas vraiment décidé, mais il finit par accepter; pour me faire plaisir je pense.
    Je rappelle donc l'association et on me donne un RV pour nous deux ensemble.

    Après cette prise de contact avec l’association, j’en parle un peu en séance de thérapie, ma psychiatre trouve que c’est courageux d’avoir fait ce pas.

    On fait un bilan avec elle : Je viens de traverser 2 ou 3 mois de crise négative très douloureuse, cela a été long mais plus dans la conscience. Elle pense que c’est positif, que l’inconscient me tirait en arrière avant et résistait.

    Je lui fais part de ma crainte de faire des rechutes. Comme je vais mieux, elle diminue le traitement et espace les séances tous les 15 jours (cela va toujours très vite avec elle)

    Je suis très mal après la séance, peur d’être abandonnée trop tôt, cela me redonne : mélancolie, ennui, désintérêt pour tout.

    Je parle de cela avec ma thérapeute en « focusing », elle pense qu’il aurait fallu que j’explose quand la psychiatre a fait ces propositions qui ne me convenaient pas, j’aurais sans doute été mieux après la séance.

    Puis on aborde chez elle la mort de mon frère : je dis que j’avais eu une réaction exagérée de chagrin, d’angoisse. Je ne comprends pas cet attachement à ce moment là, alors qu’il m’avait fait tant de mal, même si je n’en avais pas encore conscience. Maintenant je lui en veux d’être mort, de m’avoir fait du mal.

    Elle me demande si je suis prête à tourner la page sur la partie de moi qui ne va pas bien, mais non, pas encore, il me faut du temps. Je prends conscience de la culpabilité que je ressens sur le lien qui m’unissait à mon frère, et j’en suis très troublée.

    Pour la suite du mal être ressenti après la séance chez la psychiatre, mon angoisse me pousse à lui téléphoner quelques jours après, elle m’entend !!!

    En séance suivante, je peux lui dire que j’ai paniqué et angoissé parce que j’ai eu l’impression que tout allait trop vite. 
    Peut être aussi un refus d’aller mieux, car je ne connais pas !!!

    J’ai peur aussi de ne plus pouvoir parler du traumatisme, je ne peux plus me taire, NON.

    L’après midi même, je téléphone à l’association, c’est trop douloureux tout cela. On me dit que ce serait bien de parler aux enfants, ils sont amputés d’une partie de mon histoire, et ils me provoquent pour me pousser à parler, ils voient bien que je vais mal.

    Mon mari peut venir avec moi pour un entretien avec deux bénévoles, c’est vrai que je ne lui dis pas grand-chose de ce que je vis en ce moment, c’est pour le protéger, j’ai passé beaucoup de temps de ma vie à protéger les autres.

    Après l’entretien téléphonique, j’ai un poids en moins, comme souvent.

    Quelques jours après au cours d’un dîner au restaurant avec mon mari, je suis triste, dans mes pensées, je n’ai pas faim, je n’ai goût à rien.

    Je réussis à lui dire ce que je ressens, à lui parler de l’association, il comprend, mais n’a pas toujours les mots justes.



    Ce début d’année 1999

      Chez ma psychothérapeute, je décris une crise d’angoisse :

      * Je suis oppressée, je sens l’angoisse monter, et il faut que je parle à quelqu’un au téléphone, cela peut être une amie, une bénévole de l’association, ou ma psychiatre. En général après avoir dit ce qui me pèse et après avoir pu pleurer avec quelqu’un au téléphone, je me sens mieux.

    Je dis aussi que je n’ai pas encore raconté tout ce dont je me souviens des abus, elle me le propose et je réponds que je crois que je ne pourrai jamais,( en fait je le ferai juste un an et 2 mois plus tard ).

    - Elle me dit qu’il faut être prête et demande pourquoi je ne peux pas ?

     *  J’ai honte et c’est trop intime.

    - Il y a un temps pour s’occuper de la petite fille qui a souffert : en thérapie, à l’association. Sinon essayer de vivre sans angoisse, il faudrait réussir à faire cela (peut être simple pour elle, pas pour moi)

    Que sentez vous qui a changé depuis 3 ans ?

    Tout ce travail est très profond et me travaille énormément, me trouble, mais je pense quand même que ces entretiens sont des parenthèses dans ma vie, des parenthèses sur le chemin douloureux de la reconstruction, et que le reste du temps, je devrais être bien, malheureusement ce n’est pas la réalité, c’est très difficile de se déconnecté la tête en repartant pour passer à autre chose.

     

    Février 1999

    J’ai fait un rêve très significatif :

    « J’étais prête à tomber au bord d’un précipice, et je glissais dangereusement, quelqu’un me retenait par la main, mais je glissais et je disais à la personne de me laisser glisser, que je n’avais plus le courage de lutter »

      On m’explique qu’une partie de moi veut s’en sortir et que l’autre veut encore lâcher.  C’est vrai que je fais beaucoup de choses pour avancer, mais à côté, je me traîne, j’ai beaucoup de migraines et n’ai plus le courage de lutter.

    A la maison, je relâche beaucoup au niveau du ménage, je fais tellement de nettoyage dans ma tête que je ne peux pas tout faire. Avant j’avais tellement l’impression d’avoir été salie que j’étais maniaque et j’avais besoin de récurer ma maison. 

     Vers la fin de ce mois, une idée germe dans ma tête : parler aux enfants, leur raconter une partie de mon histoire, mais comment faire pour qu’ils ne soient pas trop choqués ?

     J’ai peur qu’ils soient mal après, et pourtant !!! Ils se demandent sûrement pourquoi je vais mal, ils ne peuvent pas comprendre et le climat familial se détériore, ils me provoquent :

     Un soir ma fille pour qui une réflexion de ma part avait agaçée, m’a frappée. Son frère me dit que je n’aurais pas du avoir de 3ème enfant si je n’étais pas capable de faire face. Ils me tendent des perches pour voir jusqu'où ils peuvent aller dans la provocation, je ne les saisis pas, trop difficile

    Un jour, ma fille vient avec moi en ville pour faire du shopping. Elle m’attend dans la voiture pendant ma séance psy, je suis mal en cette fin de séance car j’ai annoncé à ma psy que je faisais une autre thérapie corporelle, celle-ci, comme elle ne connaît pas elle répond sur un ton ironique qui ne me plait pas du tout, qui me blesse même. Ma fille voyant mon état me tend un mouchoir, c’est dur, on ne peut pas toujours cacher, en voici la preuve.

     Je suis si mal, pendant que ma fille est dans une librairie j’appelle mon amie M. d’une cabine, juste pour évacuer le mal être ressenti pendant cette séance, cela a eu l’effet espéré, dans les larmes j’ai éprouvé une libération, merci M.

    Je prends des décisions en cette fin de mois, juste 3 ans après que ma mémoire s’est rappelée à moi. :

    Je ne sais pas combien de temps il me faudra pour faire tout cela, mais je le ferai, c’est sur, et je suis persuadée que je me sentirai plus légère ensuite, libérée d’un poids, que je serai en voie de guérison, que j’aurai avancé sur le chemin qui y conduit.

    Désormais je vais fonctionner sur ce mode d’étapes à franchir.

     

     Octobre 1998 – Février 1999 : c’était le creux de la vague, mais je ne pensais pas à l’époque que ce n’était que le début de La Traversée de la douleur, elle durera encore six longues années !!!


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  • Mars 1999 :

     Mon mari vient donc en entretien avec moi à sos-inceste, j’éprouve une grande peur, peur de ce qui peut être dit devant lui, par exemple mes idées « noires » dont j’ai parlé à l’association !!! Je rappelle D. qui me rassure, elles le laisseront parler et ne livreront rien de ce que j’ai dit. Elles seront les tierces personnes pour nous permettre de communiquer.

    Le jour venu, un samedi matin, je suis hyper stressée, mon mari aussi, mais il s’avérera ensuite qu’il n’y avait pas de raison.

     Je pense que l’entretien a duré 2H avec D. et L., les deux bénévoles qui m’avaient reçue la première fois. Je les trouve géniales.

    Je n’ai presque pas à parler, mon mari à mon grand étonnement pose des questions, elles ont expliqué les mécanismes mis en place au moment du traumatisme et après, elles ont dit pourquoi j’allais mal, les efforts que je faisais pour m’en sortir, elles ont surtout beaucoup rassuré, et vraiment si je me sens vidée en partant, je suis soulagée de voir la réaction de mon mari.

     Après j’ai besoin d’une pause dans tout cela, dans toutes ces étapes franchies, tout ce que je m'étais donné à faire.

     Sauf qu’à côté je continue mes thérapies :

    - thérapie analytique, je parle toujours d’autre chose : épuisement, difficulté à supporter les enfants, à faire face à tout. Je parle un peu de l’inceste quand elle me tend des perches, sinon c’est trop difficile.

    - thérapie « focusing », je commence un peu à « évacuer » sur l’inceste, cela se fait dans une émotion et une douleur intense, parfois je pense que le mutisme serait plus facile à vivre.

     Je ressors de ces séances souvent avec des fourmillements partout, un début de crise de tétanie. Heureusement j’ai toujours dans ma voiture un sac en nylon pour respirer à l’intérieur afin de diminuer l’hyper oxygénation. Et puis quelques minutes de repos et de récupération me sont nécessaires avant de reprendre la route.

    J’aborde aussi mon enfance avec ma mère et ses difficultés, je prends conscience de la maltraitance physique et psychologique (c’est tout à ce moment là, pas l'ombre d'un soupçon sur ce qu'elle m'a fait vivre d'incestuel ) une mère défaillante, dépressive, maltraitante, un père absent, distant, froid ( pas de communication possible), un frère abuseur.

    Où était ma place dans cette famille ? je ne sais même pas si j'en avais une !!!

    Quelle douleur, quelle souffrance quand tout cela revient à ma conscience, moi qui pensais les années auparavant avoir eu une enfance heureuse. A cela se rajoutait le manque d’argent de mes parents, mais c’est un autre problème qui me semble bien infime aujourd’hui, et pourtant j’en ai souffert aussi comme de tout ce qui pouvait faire que ma mère allait mal.

    J'ai fait un gros oubli, je m'en rends compte en reprenant mes notes ce 13 Novembre 2007:

    Le 21-03-1999 (date mémorable)
    Le moral est au plus bas, je vais à la messe pensant trouver un peu de réconfort, mais non je ne peux retenir mes larmes. Alors je décide à ce moment là de parler aux enfants.
    Pendant le déjeuner, ma fille est chez une copine, je vais donc parler aux garçons, je préviens mon mari.
    En sortant la viande du four, sans le savoir, mon fils ainé me tend la perche.
    - Tu as l'air fatiguée "encore"
    & Oui, surtout dans ma tête et ça ne va pas.
    - Pourquoi, qu'y a-t-il?
    & J'ai des choses difficiles à dire (mon mari s'impatiente, il voit que ce sera très difficile pour moi et pour m'aider dit : c'est des choses très anciennes )
    Mon second fils : attends papa, maman tu nous diras séparément ( sa peur est visible)
    Mon mari : Non
    Moi : Attends un peu
    Mon second fils : Laisse maman parler, c'est à elle de dire
    Mon mari (avant que j'aie le temps de réagir) : C'est avec son frère, il a abusé d'elle quand elle était enfant.

    Voilà, c'est dit, pas par moi, mais je suis soulagée tout de même. Je pleure, mais parle et réponds aux questions de mon fils aîné qui sont nombreuses. Le second écoute, mais ne peut plus manger, ni parler, il part se réfugier dans sa chambre. Il met un CD avec un volume très élevé et pleure pendant ce temps.
    Nous continuons de discuter tous les trois, mon fils aîné se dit soulagé de savoir, il se demandait pourquoi je n'allais pas bien alors que je ne travaillais plus à l'extérieur. Il est quand même surpris, consterné, il pense à son oncle qui est mort, à son grand père qui ne sait rien.
    Après le repas, mon second fils vient dans le salon, je vais le retrouver et lui demande s'il  m'en veut  d'avoir parlé, non, il dit qu'il est soulagé, et il est sur qu'inconsciemment, ils savaient tous qu'il y avait quelque chose, il est rassuré.
    C'est beaucoup d'émotions pour tous, je n'ai pas retenu mes larmes, c'était impossible. Je vais me reposer, j'ai très froid, je suis sous le choc, le soulagement va venir j'espère, mais ce n'est pas immédiat. En tout cas c'est dur de réaliser et ma fille ne sait pas encore.
    Le soir avec mon fils aîné, nous échangeons encore là dessus, il me dit que cet après midi pendant sa sortie il y repensait, il a été un peu choqué, mais il se doutait qu'il y avait quelque chose de grave et il est soulagé de le savoir. Il reconnaît que cela l'énervait de me voir toujours mal. Maintenant si cela arrive il saura et me laissera tranquille. Ses propres mots:
    - C'est triste pour toi maman, mais je suis content et soulagé, je m'inquiétais. ( Eh oui les histoires douloureuses non dites peuvent être pensées comme encore beaucoup plus horribles, on peut tout imaginer)
    J'essaie de parler à son frère le soir, c'est beaucoup plus difficile pour lui, il a vraiment du mal à l'entendre, il refuse d'en reparler, je respecte, cela viendra aussi.
    Tout ce que je viens de vivre ces dernières semaines fait l'objet d'une séance de thérapie:
    Je relate l'écoute à sos-inceste avec mon mari. Puis l'échange, enfin l'annonce aux garçons du dimanche précédent. La psychiatre me conseille de ne pas attendre pour l'annoncer à ma fille. Elle me dit aussi que ce n'est pas étonnant que je sois fatiguée, épuisée, j'ai fait beaucoup de choses importantes.
    Séance de 20 minutes, beaucoup top courte pour moi, je repars très frustrée.
    L'après midi même j'appelle sos-inceste, je dis mon état de fatigue, de déprime, D. qui m'avait écoutée au premier entretien me fait prendre conscience de tout ce que j'ai fait depuis celui ci il y a un mois 1/2
    Maintenant, j'aurais besoin de partir me reposer, faire un break, mais mon mari refuse.
    Et puis il me reste à parler à ma fille (ce sera pour ce soir là)
    Je pense aussi qu'un jour il me faudra raconter les faits précis, je n'ai encore pas pu le faire, c'est un gros morceau qui me fait très peur.
    Après mon appel à l'association, j'ai beaucoup d'émotions, mais j'ai déposé un poids, enlevé un peu de ma souffrance en la partageant. J'ai aussi pris des forces pour parler à ma fille, et cela c'est très important.
    Ce jeudi 26 Mars 1999

    Avant le dîner, je me décide donc à parler avec ma fille, j'ai mal au ventre, c'est très difficile. Nous allons dans sa chambre et je lui explique pourquoi je n'arrive pas à aller bien encore, ce que j'ai subi quand j'étais encore une fillette. Elle me tombe dans les bras aussitôt en pleurant, nous pleurons dans les bras l'une de l'autre.
    Elle est surprise, elle ne se doutait pas, n'avait pas vu ce pan de vie quand elle avait lu mon journal intime deux ans auparavant. Elle ne veut pas en parler à sa pédopsychiatre, peut-être avec sa nutritionniste avec qui elle se sent plus à l'aise, puis non elle pense à mon amie M. Je lui dis qu'elle peut qu'il est important de ne pas rester seule avec cela, que je suis là aussi quand elle le désire.
    Elle me demande si mon père le sait. Non je lui réponds.
    Elle me dit qu'elle se confie beaucoup à ses copines (à 14 ans bien sur)
    Ses mots : Ah bon ce n'est pas parce qu'on te donne beaucoup de travail que tu ne vas pas bien?
    Comme quoi un enfant imagine et se sent responsable de la souffrance de ses parents !!!
    Je lui dis que je peux encore ne pas être bien ; qu'il me faut du temps, mais que maintenant que je leur avais parlé j'allais me sentir mieux.
    Elle me fait part de ses peurs : Que l'on refuse de la laisser sortir car on aura trop peur pour elle, je la rassure comme je peux.
    Nous sommes restées une heure à échanger, c'était très fort, rempli d'émotions de part et d'autre, mais je me sens plus légère ensuite.
    Pendant ce temps mon second fils qui savait que je parlais à sa soeur a fait une crise d'asthme. Pour lui cette révélation a été un tel choc, qu'il s'inquiète pour le ressenti de sa soeur. Je le rassure ensuite du mieux que je peux aussi et je profite de ce moment pour lui demander comment il se sent par rapport à toute cette histoire, il a du mal encore.
    Après toutes ces étapes j'aurais vraiment besoin de me reposer. Pour cela, seul un départ de la maison serait bénéfique, mais mon mari n'est pas d'accord, ni seule ni ensemble. C'est difficile pour moi.
    Les jours suivants, j'ai tendance à déprimer et puis j'ai un besoin de parler de tout ce que je vis avec quelqu'un d'extérieur . A la maison ce n'est pas possible, mes amies : j'ai l'impression de les envahir. Ma psychiatre : Tous les quinze jours en séance et souvent 20 minutes, c'est vraiment insuffisant. Sos-inceste, je n'ose pas trop appeler et je ne vais pas en entretien.
    Une semaine après avoir parlé à ma fille, j'essaie d'échanger avec elle pour savoir comment elle le vit. Elle me dit que c'était dur au début, mais que cela allait mieux maintenant. Je la sens réticente pour en parler, je pense qu'elle a besoin de temps pour digérer tout cela.

    L'année 1999 continue tant bien que mal, plutôt assez mal d’ailleurs. Je suis toujours famille d’accueil, ce qui n’est pas très facile, travail rythmé par mes séances de thérapie et les groupes de parole à l’association, groupe ou je réussis à m’exprimer après le premier, mais toujours avec beaucoup d’émotion et entendre la souffrance des autres me fait mal aussi, mais j’éprouve un soulagement à m’y exprimer, alors je continue.

    Pendant toute cette période, je somatise: crises d'hémorroïdes +++, blocage du dos, migraines etc.
    Ma psychiatre me dit: ce sont les parties du corps qui ont mal qui veulent vous dire quelque chose. On peut agir là dessus, mais c'est très long, cela se mesure en terme de mois, d'années. C'était en 1999, j'ai écrit ceci en 2005, encore quelques problèmes de somatisation, mais si minimes.
    On voit aussi avec elle ce besoin de parler de ma souffrance, c'est un besoin immense, j'aurais envie de le dire à la terre entière après 36 ans de mutisme par rapport à cela.

    Chez la psychothérapeute, je n'éprouve pas le soulagement attendu après avoir parlé aux enfants, j'ai peur de les avoir encombrés en voulant me soulager. Elle me rassure en disant que c'était dans leur inconscient de toute façon et qu'il faut leur laisser le temps d'assimiler tout cela, de leur faire confiance.  

    J'ai besoin de lâcher, d'être prise en charge et de pleurer, pleurer........ Nous sommes 6 à la maison, je me sens le pilier et il faut toujours tout assumer, je suis épuisée!!!
    Je m'occupe des autres et j'aurais besoin que l'on s'occupe de moi. Cela me renvoie bien sur à mon passé incestueux, je retombe dans le même mécanisme : plutôt que d'exprimer ma souffrance, je l'enfouis pour protéger les autres. Autrefois j'ai voulu, bien inconsciemment protéger ma mère ainsi que mon père et mon frère. J'avais complètement renié mes besoins et mes ressentis à ce moment là.
    Avec cette thérapeute, je commence à travailler sur l'inceste, elle me fait imaginer la petite fille que j'étais, je la vois coupable, mais inconsciente qu'elle était victime. Je la vois contenant ses larmes après les abus pour ne pas inquiéter les autres. Je la vois remplie de honte cette petite fille, salie.
    Maintenant je me demande pourquoi je me laissais faire, c'est cela surtout l'objet de ma culpabilité.
    Et là en imaginant cette petite fille que j'étais, j'éprouve de la révolte envers mon frère, il m'a complètement démolie. C'est la première fois en cette année 1999 que j'approche d'aussi près l'inceste. Et cela fait plus de trois ans que c'est remonté à ma mémoire, plus de trois ans que je suis en thérapie !!!
    Le soir de cette séance et les jours suivants, les larmes sortent enfin, mais ce n'est pas évident en famille. Ma fille m'entend parfois et somatise, cela lui arrive de ne pas partir pour le collège.
    Je suis souvent très mal, et j'essaie d'appeler différentes personnes, mais ce jour là, entre autre, personne n'est là, c'est dur.
    En plus j'avais invité père et belle mère à déjeuner pour fêter l'anniversaire de mon fils aîné qui se prépare à partir continuer ses études à l'étranger. J'angoisse de le voir partir et lui aussi, surtout qu'il se sépare de ses copains de fac, c'est vraiment une période difficile


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  •  Fin janvier : un article dans le journal attire mon attention, il est sur l’association : SOS- inceste de la ville la plus proche de chez moi, il indique leurs coordonnées car ils ont déménagé. Il y est noté aussi les horaires de permanence téléphonique et au local, C’est justement dans quelques jours qu’il doit y avoir la permanence téléphonique. Ils font référence à "Festen" et au "viol du silence".

    Pour moi ce sont vraiment trois situations de hasard :

    Dans ma tête je me prépare à appeler cette association, avec peur et angoisse, je me souviendrai longtemps de ce 2 Février 1999, la permanence est de 12h à 14h. Je ne vais pas à mon cours de yoga le matin, je suis trop nouée à l’intérieur, trop stressée pour appeler dès midi. Je pensais que la ligne serait occupée, non une voix douce et chaleureuse me répond :

    Inutile de dire le stress, la tristesse qui m’envahit, c’est donc vrai ? J’ai vécu l’inceste !!! mais je me sens quand même assez bien après cet appel, plus légère, j'ai réussi à le faire !!!

    Jusqu’au RV, la semaine se passe avec beaucoup d’angoisses, je n’oublierai jamais cette première rencontre, pendant le trajet je ressens beaucoup de nausées, de douleurs dans le ventre. La vision de la plaque en bas de l’immeuble me donne des palpitations, c’est comme si les faits se concrétisaient, comme si avant, peu de personnes savaient et que pour moi ce n’était pas encore tout à fait la vérité.

    Je monte les deux étages, une bénévole D. est là , sa collègue n’est pas arrivée, elle m’offre un café et nous attendons avec de gros silences, je me dis « qu’est ce que je fais là ? » et je n’ai qu’une envie c’est de prendre la porte.

    L. arrive, elle s’excuse, ne s’était pas réveillée, nous passons dans une autre salle et l’entretien peut commencer.

    Je suis tendue, j’ai très froid, je tremble, je suis nouée intérieurement, l’émotion est grande et je pleure beaucoup.

    Elles m’expliquent les mécanismes de l’inceste, c’est la première fois que j’entends cela : je ne suis pas COUPABLE mais VICTIME, cela me réconforte plutôt. Elles m’expliquent mes réactions sans que j’ai besoin de les dire. Ma période de refoulement (33ans), c’est très courant, je pensais être un cas unique.

    C’était pour me protéger, tant que mon inconscient ne pouvait pas supporter cette horreur, l’indicible, l’inacceptable. J’avais tout occulté, pour survivre.

    Elles me disent que cela peut être long, mais qu’il y a une fin à la souffrance.

    Mon frère savait ce qu’il faisait à 16 ans, c’est normal que je lui en veuille, ainsi qu’à mes parents. Il avait du pouvoir sur moi par son ascendance de 4 ans.

    Elles conseillent de dire à ma psy en thérapie qu’il me faut plus de temps pour aller mieux, de sortir ma colère (commencer par de petites choses de la vie courante).

    L’inceste cause un grand vide, pas seulement dans le corps, psychologique aussi.

    On s’en sort, ça prend du temps, avec des hauts et des bas, mais on apprend à vivre avec.

    Moi, j’ai envie d’aller bien, mais il faut le temps.

    Elles me disent qu’il existe des groupes de parole, quand je serai prête, cela peut vraiment aider.

    Je ressors de cet entretien vidée, bouleversée, mais avec un certain soulagement. Bon tout ce que j’ai entendu me tourne dans la tête (des images, des paroles) pendant plusieurs jours. L’après midi même je me sens obligée de faire une sieste, j’ai très froid, je tremble. La nuit suivante, j’ai des angoisses, une douleur au niveau du cœur, tout ce que j’ai entendu réveille des douleurs du passé.
     

    Quelle tristesse, quelle noirceur dans mon cœur, mais quelle ouverture vers la lumière aussi !!!


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  • 1999 : Quelle année !!!

    Le 1er janvier 1999 : Je prends des résolutions;

    - Pour les gens qui m'aiment, il faut que j'aille mieux, je n'ai pas le droit d'abandonner la lutte. Je ne pense même pas que c'est important pour moi aussi !!!
    - Je pense que le cauchemar de la fin d'année sera une porte de sortie de la dépression, de la souffrance, si je réussis à le travailler en thérapie, ce qui parait moins sur. J'aimerais pouvoir approfondir, me souvenir de plus de détails pour réussir à le mettre derrière, à me détacher de ce souvenir pour vivre avec, en allant bien.

    Le 2 Janvier : un clin d'œil de ma tante décédée en Septembre dernier; L'infirmière qui la soignait la dernière nuit me le présente comme cela, elle m'appelle pour me parler de ma tante et me raconter sa dernière nuit. Je pense encore que ce n'est pas un hasard et que de là haut, ma tante m'a donnée des forces pour passer ces fêtes que j'appréhendais tant.

    Ce début d'année est quand même une période bizarre, je déprime +++, j'ai des migraines infernales, mais je suis capable aussi de me laisser distraire par des repas en famille, une séance de cinéma, une sortie avec des amis. C'est aussi une période de cauchemars, toujours un peu les mêmes: poursuites, agressions, mort.

    A cette époque je fais aussi une formation obligatoire pour les familles d'accueil, bien sur on aborde les abus sexuels, c'est très difficile pour moi et cela déclenche pendant tout un après midi et jusqu'au coucher des douleurs de ventre accompagnées de nausées.
    J'ai quand même appris des choses: L'enfant abusé qui a éprouvé du plaisir ressent beaucoup plus de culpabilité ensuite, et c'est plus difficile de s'en sortir. Il se trouve enfermé dans une prison.
    L'abuseur a souvent été victime lui même d'un traumatisme sexuel, ce n'est pas par hasard !!!
    A ce moment là, je doutais pour mon frère, quand j'ai écrit en 2005, je savais déjà que ce dernier allait mal, il avait un comportement étrange, avait beaucoup de tics, aimait se déguiser en femme, etc....
    Après ces jours de formation j'ai aussi très mal au dos et à un poignet, les mêmes douleurs que j'avais à l'adolescence quand je somatisais pour montrer que je souffrais (inconsciemment bien sur) je pense vraiment qu'il y a un lien avec ce qui a été abordé en formation.

    Cette prise de conscience me permet d'aborder chez ma psychiatre la notion de plaisir, c'est avec beaucoup de difficultés, dans les larmes que je lui fais part de ma peur. Je n'avais pas d'autres souvenirs à ce moment là, juste le souvenir de mes larmes pendant le viol, et de mon "non-contentement", de ma peur, de la douleur et de ses paroles.
    Elle me demande si cela ne s'est passé qu'une fois, je réponds oui, c'est bien après que je me suis souvenue des années d'attouchements ayant précédé cet acte.
    Elle n'a aucune réponse par rapport au plaisir, elle me dit seulement:
    - Bon vous allez augmenter votre traitement pendant quelque temps (je trouve que c'est trop facile et que ce n'est pas de l'aide !!!)
    Je pense qu'il y a un manque de communication et cela reproduit ce que je vivais avec ma mère pendant cette période affreuse. Parler et ne pas être entendue, revient au même que se taire, j'en ai l'impression en tout cas.
    C'est très dur, j'ai beaucoup de mal à émerger après cette séance, mes jambes tremblent et j'attends 10 mn dans ma voiture avant de reprendre la route.
    Par contre mes douleurs des jours derniers ont disparues après cette séance, comme un poids en moins dans mon sac à dos bien lourd !!!

    Quelque temps après, ma psychiatre cherche à me faire raconter les abus, il est bien temps, au bout de 2ans1/2 de travail chez elle, mais ce n'est pas sur commande et c'est difficile.

    En focusing, pendant le temps de parole, la thérapeute me demande:
    - Si on met de côté l'inceste qu'est ce qui vous empêche d'être heureuse ?
    * Une blessure, profonde, comme un coup de poignard, c'est à vif  (tout cela dit dans les larmes) et je me demande si cela cicatrisera un jour !!!

    C'est à cette période aussi que le jeune ado que j'accueille, handicapé, a des pulsions sexuelles, je me serais bien passé de cela, je peux en parler à l'équipe d'éducateurs et à la psy aussi, mais bon il faut le vivre.

    Ma fille a des douleurs partout en ce moment, je pense qu'elle ressent mes maux et qu'il y a symbiose, c'est pénible !!!

    Tout me coûte à la maison, je n'ai aucun plaisir à l'entretenir comme avant, ma seule activité extérieure est mon cours hebdomadaire de yoga, mais j'aurais besoin d'autre chose, ceci dit nous sommes quand même six à la maison, et vue ma fatigue physique et psychologique, je n'ai pas vraiment besoin de plus.

    Avec la psychiatre, je parle toujours beaucoup des enfants :
    La communication avec mon fils ainé qui n'est là que le weekend end se passe mieux et il nous apporte une bouffée d'air pur chaque fin de semaine. Car le second est en plein questionnement philosophique sur le sens de la vie, il ne trouve pas de but dans la vie, n'est motivé pour rien. Ce n'est pas moi, en pleine dépression qui peux lui dire que la vie est belle.
    Ma fille a aussi des difficultés scolaires, elle est en 4ème, elle ne travaille pas, elle voit toujours sa pédospychiatre, mais le courant ne passe pas, et cela ne semble pas servir à grand chose. Elle voit aussi une nutritionniste pour un surpoids, elle est à l'aise avec elle, mais n'arrive pas à contrôler sa nourriture, elle se remplit !!!
    Je pense que tous les deux sentent mon mal être et ma souffrance et ne reçoivent pas ce qu'une mère en forme et enjouée pourrait leur apporter.


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