• Ce passé douloureux, chapitre 2, partie 9

    1999 : Quelle année !!!

    Le 1er janvier 1999 : Je prends des résolutions;

    - Pour les gens qui m'aiment, il faut que j'aille mieux, je n'ai pas le droit d'abandonner la lutte. Je ne pense même pas que c'est important pour moi aussi !!!
    - Je pense que le cauchemar de la fin d'année sera une porte de sortie de la dépression, de la souffrance, si je réussis à le travailler en thérapie, ce qui parait moins sur. J'aimerais pouvoir approfondir, me souvenir de plus de détails pour réussir à le mettre derrière, à me détacher de ce souvenir pour vivre avec, en allant bien.

    Le 2 Janvier : un clin d'œil de ma tante décédée en Septembre dernier; L'infirmière qui la soignait la dernière nuit me le présente comme cela, elle m'appelle pour me parler de ma tante et me raconter sa dernière nuit. Je pense encore que ce n'est pas un hasard et que de là haut, ma tante m'a donnée des forces pour passer ces fêtes que j'appréhendais tant.

    Ce début d'année est quand même une période bizarre, je déprime +++, j'ai des migraines infernales, mais je suis capable aussi de me laisser distraire par des repas en famille, une séance de cinéma, une sortie avec des amis. C'est aussi une période de cauchemars, toujours un peu les mêmes: poursuites, agressions, mort.

    A cette époque je fais aussi une formation obligatoire pour les familles d'accueil, bien sur on aborde les abus sexuels, c'est très difficile pour moi et cela déclenche pendant tout un après midi et jusqu'au coucher des douleurs de ventre accompagnées de nausées.
    J'ai quand même appris des choses: L'enfant abusé qui a éprouvé du plaisir ressent beaucoup plus de culpabilité ensuite, et c'est plus difficile de s'en sortir. Il se trouve enfermé dans une prison.
    L'abuseur a souvent été victime lui même d'un traumatisme sexuel, ce n'est pas par hasard !!!
    A ce moment là, je doutais pour mon frère, quand j'ai écrit en 2005, je savais déjà que ce dernier allait mal, il avait un comportement étrange, avait beaucoup de tics, aimait se déguiser en femme, etc....
    Après ces jours de formation j'ai aussi très mal au dos et à un poignet, les mêmes douleurs que j'avais à l'adolescence quand je somatisais pour montrer que je souffrais (inconsciemment bien sur) je pense vraiment qu'il y a un lien avec ce qui a été abordé en formation.

    Cette prise de conscience me permet d'aborder chez ma psychiatre la notion de plaisir, c'est avec beaucoup de difficultés, dans les larmes que je lui fais part de ma peur. Je n'avais pas d'autres souvenirs à ce moment là, juste le souvenir de mes larmes pendant le viol, et de mon "non-contentement", de ma peur, de la douleur et de ses paroles.
    Elle me demande si cela ne s'est passé qu'une fois, je réponds oui, c'est bien après que je me suis souvenue des années d'attouchements ayant précédé cet acte.
    Elle n'a aucune réponse par rapport au plaisir, elle me dit seulement:
    - Bon vous allez augmenter votre traitement pendant quelque temps (je trouve que c'est trop facile et que ce n'est pas de l'aide !!!)
    Je pense qu'il y a un manque de communication et cela reproduit ce que je vivais avec ma mère pendant cette période affreuse. Parler et ne pas être entendue, revient au même que se taire, j'en ai l'impression en tout cas.
    C'est très dur, j'ai beaucoup de mal à émerger après cette séance, mes jambes tremblent et j'attends 10 mn dans ma voiture avant de reprendre la route.
    Par contre mes douleurs des jours derniers ont disparues après cette séance, comme un poids en moins dans mon sac à dos bien lourd !!!

    Quelque temps après, ma psychiatre cherche à me faire raconter les abus, il est bien temps, au bout de 2ans1/2 de travail chez elle, mais ce n'est pas sur commande et c'est difficile.

    En focusing, pendant le temps de parole, la thérapeute me demande:
    - Si on met de côté l'inceste qu'est ce qui vous empêche d'être heureuse ?
    * Une blessure, profonde, comme un coup de poignard, c'est à vif  (tout cela dit dans les larmes) et je me demande si cela cicatrisera un jour !!!

    C'est à cette période aussi que le jeune ado que j'accueille, handicapé, a des pulsions sexuelles, je me serais bien passé de cela, je peux en parler à l'équipe d'éducateurs et à la psy aussi, mais bon il faut le vivre.

    Ma fille a des douleurs partout en ce moment, je pense qu'elle ressent mes maux et qu'il y a symbiose, c'est pénible !!!

    Tout me coûte à la maison, je n'ai aucun plaisir à l'entretenir comme avant, ma seule activité extérieure est mon cours hebdomadaire de yoga, mais j'aurais besoin d'autre chose, ceci dit nous sommes quand même six à la maison, et vue ma fatigue physique et psychologique, je n'ai pas vraiment besoin de plus.

    Avec la psychiatre, je parle toujours beaucoup des enfants :
    La communication avec mon fils ainé qui n'est là que le weekend end se passe mieux et il nous apporte une bouffée d'air pur chaque fin de semaine. Car le second est en plein questionnement philosophique sur le sens de la vie, il ne trouve pas de but dans la vie, n'est motivé pour rien. Ce n'est pas moi, en pleine dépression qui peux lui dire que la vie est belle.
    Ma fille a aussi des difficultés scolaires, elle est en 4ème, elle ne travaille pas, elle voit toujours sa pédospychiatre, mais le courant ne passe pas, et cela ne semble pas servir à grand chose. Elle voit aussi une nutritionniste pour un surpoids, elle est à l'aise avec elle, mais n'arrive pas à contrôler sa nourriture, elle se remplit !!!
    Je pense que tous les deux sentent mon mal être et ma souffrance et ne reçoivent pas ce qu'une mère en forme et enjouée pourrait leur apporter.

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