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    Nous commençons l'année par le déménagement de notre fils ainé à Amsterdam et c'est avec plaisir que nous l'aidons à s'installer. ET même si nous faisons le voyage sur 3 jours, nous sommes heureux de connaitre son lieu de vie.
     
    Reprise des séances de thérapie après les fêtes de fin d'année.
    Séance du 5-01-2001
     
    Le psy s'enquête de mes problèmes physiques, je lui réponds que cela va bien mieux. Il s'en réjouit avec moi, je peux lui dire que j'allais bien pendant ces fêtes et ce pour la première fois.
    Il me demande si avec mon père les choses ont changé, hélas non. Je laisse de côté l'idée de lui reparler de ce que je lui avais confié, c'est impossible de communiquer là dessus avec mon père. Je dis que je ne veux plus me forcer, peut être que cela se représentera un jour.
    Il me demande si je suis bien avec toutes les personnes que je vois, non ! pas avec la famille de mon mari, je me sens en décalage.
    Le psy m'interroge beaucoup sur le pourquoi je suis mieux, je pense que je m'écoute plus dans mes ressentis et dans mes besoins. Je suis moins dure avec moi même, je lâche par rapport à des choses non importantes comme le ménage, etc............
    Le psy propose d'autres pistes, telles que me faire plus plaisir, avoir des plaisirs, être un peu égoïste.
    Il précise de ne pas aller trop vite, de prendre le temps de la cicatrisation. Je suis en reconstruction et cela s'apprend. On a ôté la tumeur, on a cicatrisé, et pour que la plaie soit belle, que la peau reprenne une jolie couleur rose, il faut du temps.
    Puis il me parle de ma rencontre avec le prêtre. Je lui dis que cette visite m'a fait beaucoup de bien, que nous avons évoqué le pardon, que je ne peux pas encore pardonner à mon frère. le psy pointe qu'en tout cas tous les protagonistes de cette histoire sont à leur place: mon frère, mon père, ma famille.
    J'évoque quelques soucis avec ma fille de 16 ans que je sens déprimée. Qu'elle dit qu'elle n'intéresse pas ses copines, ni personne, c'est dur pour elle, au lycée aussi. Le psy dit qu'elle a sans doute besoin de parler, d'être écoutée, plainte. Je rappelle que j'ai été défaillante avec elle et que c'est encore juste au niveau de l'autorité. Il dit de ne pas tout mettre sur ce compte là, que c'est le propre de l'adolescent de vouloir voler de ses propres ailes et d'avoir encore besoin des parents. Je me sens bien impuissante à l'aider en tout cas.
    Et puis je parle de mon impression de vide, il trouve que c'est normal, avant j'étais remplie du problème, je ne me rappelle pas comment j'étais avant et ce que je pensais. Il dit que j'étais le problème. C'est difficile de savoir depuis quand il était là et je lui pose la question puisque j'avais occulté. Il dit qu'il était là depuis les abus et dans l'inconscient, mais là.
    Je dis que j'ai changé, qu'il y a des gens qui ne m'intéressent plus du tout. Il conseille de remplir ce vide par des activités, voir un hobby que j'aurais toujours aimé faire. Evidemment le plaisir que j'ai à être sous la couette ne me suffit plus. Il répond qu'il faut des temps de repos quand même.
    Nous voyons ensemble que ce serait bien de faire quelque chose de corporel. Puis il conseille de faire partie d'une association, je dis que je pensais à celle qui m'aide, mais il fait la grimace pensant que ce serait bien de changer.
    Il dit aussi de prendre du plaisir avec mes amies, de faire des soirées, rencontrer des collègues, rire des bons coups. Ce serait bien d'abandonner cette période de deuils, de maladies pour entrer dans une période de plaisir.
     
    Après cette séance, avec un recul de quelques heures, j'ai éprouvé un malaise, trouvant le psy différent, expliquant moins de choses, chiant dans ses questions, et j'ai un gros sentiment de frustration. C'est encore l'écriture en soirée sur cette séance qui me permet de passer à autre chose.
     
    Les jours suivant je discute avec mon mari de mon désir de faire des activités, il me conseille d'y aller doucement. J'en parle aussi à mon amie M. elle me dit la même chose, que j'ai bien le droit de prendre des vacances, je me donne jusqu'à l'été pour laisser un peu de vacances.
     
     

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    Séance chez mon psychiatre le 22-6-2000

     

    Je fais part à mon psy de mes nouveaux souvenirs qui sont remontés lors de la visite chez mon père et des lieux de mon enfance.

    Il me demande ce qui m'est revenu, je lui dis que je me suis souvenue que dans une autre cabane, dans un arbre, mon frère me touchait et m'imposait le silence. Le psy me demande s'il me forçait à me cacher avec lui.

    & Oui, il me disait de ne pas faire de bruit et de ne rien dire aux parents.

    - Vous subissiez, vous le saviez déjà ?

    & Oui mais je pensais que c'était arrivé une seule fois dans l'autre cabane.

    - Il se passait quoi dans cet arbre ?

    & Des attouchements, c'est surement arrivé plusieurs fois, je ne sais pas.

    - Et cela change quelque chose pour vous par rapport à votre frère ?

    & Je pense que c'est encore plus douloureux.

    - Une fois ce n'était pas douloureux ?

    & Si, mais j'ai du souffrir plus longtemps.

    - Oui, c'est sur.

    & Et par rapport à mon frère, en plus d'un salaud, il devait être complètement détraqué.

    - Un salaud, détraqué, c'est ça ?

    & Oui, et dimanche j'avais très mal au ventre et je me suis souvenue aussi que dans ces années là, ma mère m'emmenait beaucoup chez le médecin pour des maux de ventre, il pensait à des problèmes urinaires.

    - Oui, c'était surement lié à ce que vous subissiez.

    & J'aimerais retrouver mon dossier médical de l'époque.

    - Pour vous torturer encore plus ? vous montrer s'il y a des signes que c'est ignoble ?car ça l'est.

    & J'ai du mal avec tout ça ! en plus le travail à la maison en ce moment me pèse beaucoup.

    - Faites vous aider, moi non plus je ne pourrais pas faire face dans cette situation. Après une dépression, vous êtes en convalescence, vous avez besoin d'un break, il faut aller doucement, prendre du temps pour vous et pour cela il faudrait partir 2-3 semaines, vous pourriez ?

    & Peut être en cure alors, je sais que ça me ferait du bien.

    - Et bien allez y, revoyez votre médecin et faites la demande.

    & Mais je travaille avec cette petite que j'accueille.

    - Prenez un arrêt, elle sera mieux chez quelqu'un qui est gaie, qui chante..............

    & Bon, il y a aussi les 20 ans de mon fils programmés le 8 Juillet.

    - Et bien partez après.

    & Peut être, mais hier soir, j'étais si mal  que quand je me suis couchée, j'avais envie de prendre ma boite de cachets.

    - Pourquoi ?

    & Pour dormir pendant 3 jours.

    - Et vous croyez que vos problèmes auraient été résolus ? vous les auriez retrouvés dans 3 mois ou 6 mois, mais vous avez bien réagi en en le faisant pas.

    Bon, revoyez votre médecin pour la demande de cure, qu'elle m'appelle si elle veut. Il faut un espace ou vous pouvez vous occuper de vous, vous retrouver, vous isoler, pour cela il faut partir.

     

     

    Quand je retrouve mon mari, qui m'avait accompagnée à cause de mon immense fatigue, je lui fais part de tout cela, il le prend mal, très mal. Il est tellement inquiet.

     

    En rentrant chez moi j'appelle l'association, on m'écoute, me réconforte, comme toujours. On me propose un rendez vous avec mon mari, je lui en fais part, il demande à réfléchir.

    Le soir même je fais différents appels téléphoniques à Divonne les bains, pour savoir s'il y a encore de la place dans les meublés à l'approche de la période de vacances. Je n'ai pas de réponse aussitôt.

    Mon mari ne me parle pas, il est angoissé et malheureux, cela me redonne de la culpabilité, j'en aurai une positive le lendemain pour partir à la mi Juillet.

     

    Je me décide à annuler l'anniversaire de mon fils qui le comprend tout à fait lui.

    D'ailleurs les enfants ont plaidé en ma faveur auprès de leur père qui semble s'habituer à l'idée que je vais partir 3 semaines.

     

    Je consulte donc ma généraliste qui ne connait rien aux cures, ni les démarches administratives nécessaires, elle me démoralise complètement pour un peu qu'il me restait une petite lumière de vie. Elle me dit que j'aurai un refus de la sécurité sociale, je sais très bien pour avoir fait déjà 3 cures thermales que j'aurai l'accord au contraire. Elle évoque un séjour en clinique psy, je refuse catégoriquement.

    Je dois aussi m'organiser pour mon travail, prévenir le directeur de l'IME qui accueille la fillette dont je m'occupe. Il doit chercher une famille d'accueil de dépannage, je sens que c'est difficile et me sens reponsable des ennuis de tout le monde.

    Cette année là, la fête d'été de notre village a lieu dans notre jardin, ce n'est pas une mince affaire  dans l'état ou je suis; cacher, ne rien montrer c'est un peu devenu une règle de conduite , mais oh combien difficile, de plus en plus.

    Nous sommes 25 personnes, j'ai préparé toutes les entrées et les légumes, des voisines ont aidé un peu. Comme par hasard mon père m'appelle en plein après midi, je ne peux pas être longtemps, mais je lui annonce que je suis très fatiguée, que je ne dors plus et que je dois partir faire une cure. Je le sens set inquiet, très vite je le rassure comme d'habitude. Je suis soulagée de lui avoir dit en tout cas et sans programmer ce qui est moins angoissant.

     

    Je laisse mon mari le dire à sa mère qui parait toute aussi surprise, je suis tellement habituée à ne rien laisser paraitre, peu de personnes voient quand je vais mal, ou bien ne veulent pas le voir.

     

    Une soeur de mon mari dépasse les bornes, en passant un dimanche soir, elle me dit: " Tu ne peux pas effacer ça ? tu ne vas pas y penser jusqu'à 90 ans ?" Je me justifie et explique, c'est dur pour moi et je me demande bien pourquoi j'ai besoin de me justifier.

    En partant, cette belle soeur me dit: " On ne peut rien faire pour toi ?" je lui dis non, mais me retiens de lui dire : " fichez moi la paix et ne jugez pas, c'est tout"

     

     

     


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  • Séance de psy du 9-06-2000

    & Je ne suis pas bien, mais ce n'est pas le pire.
    - C'est quoi le pire?
    & C'est d'avoir envie d'en finir, d'abandonner, de tout plaquer.
    - C'est le pire du pire ça, quand la dernière fois ?
    & Il n'y a pas si longtemps.
    - Et quand cela ne va pas c'est comment ?
    & Le matin en me réveillant, j'ai la migraine après les cauchemars de la nuit. Là je rêvais que je tombais dans un trou avec la petite que j'accueille. Des gens étaient tués, c'était très violent. On sortait du trou, on fuyait mais on était poursuivies par des personnes qui voulaient nous tuer.
    - On vous a tuées?
    & Non, je me suis réveillée.
    - Et avant de vous rappeler de ce traumatisme, vous faisiez des cauchemars?
    & Pas beaucoup
    - Et les réveils avec migraine?
    & Oui
    - Et vous rappelez vous du jour ou tout allait bien ?
    & C'est plus difficile, pendant les vacances de l'année dernière, le repos, les ballades.
    - Pas depuis ?
    & Je n'en ai pas le souvenir.
    - Vous vous rappelez du négatif, mais pas du positif, vous fonctionnez comme cela, vous laissez le négatif vous envahir comme quand vous étiez petite fille, vous avez subi, vous ne pouviez pas faire autrement et maintenant vous subissez le négatif.
    Mais vous pouvez changer les choses, donner une autre fin à vos cauchemars au lieu de vous laisser envahir par tout ce qui est noir, vous pouvez réagir.
    & Mais je le fais parfois, l'autre jour j'avais la migraine, j'ai tout plaqué après le déjeuner, je suis partie me reposer et l'après midi je suis allée nettoyer mes fleurs, cela m'a fait du bien.
    - C'est très bien, c'est ce qu'il faut faire, en sachant que ce n'est pas possible à chaque fois. Mais dans ces cas là vous pouvez appeler l'asso pour parler, pour vous décharger d'un fardeau, ou sortir vous occuper de vos fleurs.
    Vous comprenez , c'est le même fonctionnement, et ce que Paquerette enfant ne pouvait que subir de la part de cet homme, Paquerette adulte peut changer les choses et ne pas subir le négatif, ou y mettre un terme, c'est du même ordre en tout cas.
    & Oui, mais là j'ai besoin d'exploser
    - C'est quoi pour vous exploser ?
    & Pleurer, crier, j'ai besoin de cela maintenant, j'en ai marre de contenir.
    - Cela peut être une explosion thérapeutique, vous pouvez le faire ici, on en avait déjà parlé, mais il faut le prévoir pour prendre plus de temps. Vous pourriez prendre du temps ici après ou votre mari pourrait venir vous chercher. On peut prévoir quelque chose comme cela.
    & Oui, parce que cela me fait peur et ce n'est jamais l'endroit ni le moment pour ça, mon mari ne mérite pas ça, en plus il est anxieux et va s'inquiéter.
    - Et bien, on verra si je le mérite, en tout cas il y en a un qui le mérite.
    & Oui, mais il n'est plus là.
    - Oui, mais il vous entend
    & Hum....... c'est souvent mon mari qui prend quand je vais mal, et comme avec lui tout est compliqué, j'ai bien des raisons de m'énerver. mais là j'ai vraiment envie de crier.
    - Je le vois bien, on va programmer et si vous avez confiance, cela peut se faire ici.



    Cet entretien a duré une heure au lieu de 30 mn, il est vraiment aidant, j'allais tellement mal.
    Je repars complètement sonnée et très triste. C'est très douloureux mais je sens que les choses avancent.






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  • Je ne pense pas que je vais continuer à relater toutes mes séances de thérapie, détaillées comme je le fais.
    Depuis ce milieu d'année 2000, il s'est passé tellement de choses !!! et c'est trop volumineux.
    Je vais retranscrire les points les plus marquants pour moi, la sélection va être difficile et je vais avoir du mal à éliminer une partie de ces séances, je vais le faire progressivement, j'ai ce défaut de ne pas réussir à faire court. 

     

    Si des personnes qui ont écrit leur biographie passent par là, je prends les conseils.


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  • Je ne crois pas que je vais continuer d'écrire dans le détail toutes les séances, parce qu'il va me falloir des années et que je vais me lasser avant, je ne sais pas trop comment je vais faire. Là je vais un peu continuer.


    Au téléphone avec mon psychiatre, parce que je vais très mal:

    - Vous écrivez un peu en ce moment ?

    -
    Oui, un peu, mais je fais beaucoup de cauchemars et j'aurais besoin d'en parler
    .

    - Il faudrait noter vos cauchemars et vos rêves et on pourra travailler dessus. Il va falloir s'organiser autrement, peut être avec plus de temps, ou une autre méthode, mais ce sera plsu compliqué, moins facile; De votre part, ce qu'il faut entreprendre c'est une reconstruction.

    - Oui, mais moi je me sens perdue entre les séances, c'est trop long, je ne peux pas vivre normalement, et je suis prête maintenant à faire ce travail là chez vous
    .

    - Vous avez l'air de vouloir foncer comme si c'était un nettoyage, mais ce n'est pas ça, et je ne suis pas sur qu'en rapprochant les séances, ce sera mieux, mais on va voir pour autre chose, et il faut garder ce travail là.

    - Oui mais je vais déjà chez une psychothérapeute que vous m'avez indiquée.

    - Non, ce n'est pas de cet ordre là ce à quoi je pense, mais on va y réfléchir et on en discutera ensemble. Mais il y a le fait qu'une partie de vous retient comme un besoin de garder, de ne pas s'en débarasser complètement, c'est dans l'inconscient.

    - Oui, je l'ai déjà ressenti chez Mme V. et je en le supporte pas.

    - Mais aujourd'hui, justement on pourra explorer cela en analysant vos cauchemars.

    - J'ai un Rv dans 9 jours, mais ce sera trop court encore.

    - Non, vous venez dans 9 jours, on parlera de tout cela, et on verra ce que l'on peut faire.

    -
    Oui parce que vous m'aviez dit de ne pas en parler ailleurs, mais j'ai du mal, moi. En plus, je sens que mon mari s'essouffle.

    - Mais oui, c'est à vous de montrer autre chose de vous, pas seulement celle qui est ça, et créer des plaisirs, des distractions.

    - Oui, mais j'ai du mal, ça va un peu mieux quand j'ai des distractions, mais dès que je rentre, ça ne va pas.

    - Bon, on verra tout cela, je vous laisse ?

    - Oui, merci.

    - Au revoir, et appelez si vous avez besoin.



    J'ai pleuré pendant une bonne partie de l'entretien, c'est comme cela que je me sens en cette année 2000. c'est la première fois que j'ai une conversation aussi longue avec ce psychiatre au téléphone, j'imagine qu'il avait un trou dans son planning, parce que celui ci est toujours très chargé, nous avons des RV 3 mois après avoir appelé. En tout cas, même si je suis un peu bouleversée, je suis réconfortée.





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