• Sur les conseils de mon psy, quand j'avais confié que ma fille allait mal, je décide avec l'accord de mon mari et de mes deux enfants présents en France de prendre un rendez vous chez une thérapeute familiale. Cela se trouve être la femme de mon psy que j'avais vue pendant au moins 6 séances l'année précédente pour faire de la sophrologie. Elle fait plein de choses: sophrologie, EMDR, thérapie familiale, hypnose et elle est psychothérapeute. Le courant n'étais pas très bien passé avec elle, elle disait beaucoup trop de choses et était dans le jugement.

    Je vais donc seule encore une fois pour préparer la séance familiale. Je lui dis donc que ma demande est qu'elle nous reçoive tous mais que je suis surtout inquiète pour ma fille car j'ai découvert et lu sur son bureau des lettres destinées à une amie, mais on peut se demander pourquoi elles trainaient là. Je rappelle qu'elle avait 16 ans et que clairement dans ces lettres elle parlait de ses désirs suicidaires. Je parle un peu de son frère et de leur père. Elle me demande ce que j'attends d'elle, je lui réponds; dédramatiser mon histoire. Elle me dit carrément que j'ai tord car ce serait banaliser et que c'est un drame de toute façon. Je dis que je suis bien placée pour le savoir.

    Elle me demande si elle pourra parler de l'agression, je dis oui et elle demande comment je me sens par rapport à cette histoire là, si j'en ai fait le deuil et si j'ai fait le deuil de mon frère. Je réponds que oui et que pour la première fois cette année j'ai éprouvé de la colère contre lui le jour du 20 ème anniversaire de sa mort. Elle trouve cela tout à fait normal. J'ajoute qu'il y a eu des nouvelles choses, que j'ai parlé à mon père, elle demande comment cela s'est passé. Et je raconte un peu puis parle de sa maladie diagnostiquée quelques mois plus tard ( 4 mois ). Elle dit que ce n'est pas ça et qu'il aurait du le savoir depuis longtemps que autrefois c'était des choses courantes et que l'on n'en parlait pas. Elle a demandé qu'elle a été la réaction des enfants quand je leur avais dit. Je dis qu'ils avaient été choqués et avaient trouvé cela ignoble.

    Elle explique que ce sont des séances d'une heure ou plus, qu'il en faudra sans doute 2 ou 3 et que c'est le prix de 2 séances. Et elle semble pressée d'en finir j'y serai 20 minutes pour 43 euros en 2001, c'était cher, pfft vraiment c'est dur avec elle c'est vraiment pour ma fille que j'y suis retournée. Le stress avant la séance auquel s'ajoute l'énervement après ne sont pas très engageants c'est sur.

     

    Le jour J de cette séance familiale arrive, j'ai très peu dormi la nuit précédente. Mon fils semble assez content d'y aller détendu par rapport à cela. Ma fille est de forte méchante humeur par contre, elle stresse beaucoup. Mon fils plaisante en voiture pour détendre un peu l'atmosphère, mon mari n'est pas vraiment ravi non plus, les enfants et leur père disent qu'ils n'ont rien à dire et qu'ils ne parleront pas. Enfin quand nous rentrons dans son cabinet elle nous dit de nous asseoir ou nous voulons, les enfants vont sur un canapé, mon mari et moi sur l'autre. Elle se place en face les canapés. Elle demande tout de suite aux enfants quels sont leurs projets. Après elle leur demande s'ils savent pourquoi je vais mal, ils disent que oui. Elle ajoute que j'ai beaucoup souffert à cause du viol mais elle dit que je vais m'en sortir. Puis elle leur dit que je culpabilise de leur faire vivre mon état de mal être par rapport à mon histoire et leur demande ce qu'ils en pensent. Mon fils dit qu'il avait été choqué sur le moment mais qu'il a pris du recul et que maintenant ça va (1 an 1/2 plus tard quand même) sa sœur dit que c'était la même chose pour elle.

    Puis elle leur demande ce qu'ils ressentent par rapport à mon frère, mon mari dit qu'il est en colère et que s'il était encore là il ne sait pas ce qu'il ferait. Il a toujours ressenti que mon frère n'était pas à l'aise avec lui. La psy dit que ce n'est pas étonnant, ma fille dit qu'il ne s'en rappelait peut-être pas, la psy dit que surement si à 16 ans au moment des faits. Mon fils dit qu'il ne l'a pratiquement pas connu (15 mois au moment de sa mort) sa sœur dit qu'elle ne l'a pas connu et que c'était aussi bien car elle n’aurait pas été à l'aise. La psy ajoute qu'il aura été jugé là ou il est puis elle demande aux enfants si mon histoire influence leur vie de jeunes avec les copains ou copines ou s'ils ont petite amie ou petit copain. Ils disent tous les deux non et que cela n'a aucune influence. La psy ajoute que tous les garçons ne sont pas comme mon frère et qu'il ne fallait pas que ma fille aie peur. Les enfants disent que c'est mieux pour eux que mon frère soit mort mais peut être pas pour moi pour pouvoir régler mes comptes. La psy dit que je l'ai fait en faisant un travail dessus, j'ajoute quand même que oui, mais j'aurais préféré les régler en face. Et puis je dis que surtout pour ma fille qui était petite,( à partir de 9 ans) ma dépression n'a pas été facile à vivre, elle répond qu’elle se rappelle surtout de mon hospitalisation en clinique psy pendant un mois et des premières cures que je faisais et qu'elle croyait à l'époque que c'était pour mes migraines. Mon mari dit que par contre c'était très difficile pour lui. Mon fils ajoute que c'était en effet son père le plus perturbé et angoissé dans tout cela;

    La psy dit ensuite que nous avons des enfants qui vont bien et est ce que je le crois? je réponds que pour mon fils oui et que j'en suis moins certaine pour ma fille. Cette dernière répond que c'est l'école que cette année (seconde) a été très difficile. Je réponds que même pendant les vacances il y a des jours ou elle va mal, les jours ou elle ne voit pas ses copines. La psy dit que c'est tout à fait normal qu'à l'adolescence il n'y a que les copines qui comptent. Pendant l'enfance on est collé à papa et maman et à l'adolescence on veut se décoller. Je continue de parler à ma fille en lui disant que parfois sur l'ordinateur j'avais vu ce qu’elle écrivait à ses copines sur ta famille. Mon fils reprend en disant que lui aussi à cet âge il trouvait que sa famille était nulle. La psy dit que oui c'est normal tout cela puis elle me dit que je semble ne pas comprendre. Je réponds si mais................la psy; mais quoi? je dis aux enfants mais quand même vous buvez de l'alcool fumez, fumez du cannabis! Et là contrairement à toute attente de ma part, la psy réplique; Mais moi aussi j'en ai fumé quand j'étais jeune et ce serait maintenant ce serait pire comme tout le monde et ce n'est pas plus dangereux que quand nous faisons la fête avec des amis et que nous buvons de l'alcool, non ils ont l'air en pleine forme ces jeunes là. je vois deux jeunes en forme et bien de leur temps. Et quand vous étiez jeunes vous aussi vous vous opposiez à vos parents et vous faisiez la fête?

    Mon mari répond que oui il faisait la fête et moi j'ajoute eh bien moi non. La psy dit; oui justement parce que vous avez eu un traumatisme, mais vous avez deux enfants très bien et pour moi c'est la cerise sur le gâteau, car vous verriez les jeunes que j'ai vus aujourd'hui ce n'est vraiment pas ça. Vous pouvez les remercier et vous les enfants vous pouvez remercier vos parents car si vous êtes comme cela c'est grâce à eux. Bon pour l'alcool et le cannabis je ne banalise pas et c'est normal que vos parents soient touchés. J'ajoute que oui et que c'est toujours des choses cachées, ma fille se cache pour fumer alors que nous le savons bien. Mon fils dit que c'est normal lui à cet âge le cachait aussi il l'a dit bien après. La psy ajoute que ses 5 enfants fument mais pas devant leurs parents, pas à la maison. Elle dit de faire des choses avec ma fille, je réponds que nous ne faisons rien ensemble car elle ne veut pas. J'aimerais faire des choses par exemple aller au restaurant elle ne veut pas. La psy; c'est normal à cet âge. J'ajoute qu'elle passe ses journées pendant les vacances renfermée dans sa chambre à ne rien faire et que sa chambre est un vrai capharnaüm. La psy (qui a réponse à tout vraiment et pour me contredire) dit que son fils ainé de 26 ans a eu une période comme cela et que maintenant il est nickel, c'est normal, un passage aussi.

    Mon fils en profite pour me demander pourquoi je ne dis rien pour sa chambre à lui, je lui réponds que j'y ai renoncé. Ils me disent tous de faire pareil pour sa sœur. Bon la psy dit quand même à ma fille de faire un effort (ouf) et de ranger une chose par jour, de faire ses cartons avant demain, sinon on punit sur la musique ou l'argent de poche. Ma fille dit qu'elle pourrait faire son lit mais que c'est toujours à refaire eh bien la psy dit qu'elle est bien d'accord avec elle et que c'est toute la vie.

    En conclusion la psy dit que je m'attache à des détails, mais que mon histoire n'est pas du tout responsable de la conduite des enfants, qu'ils sont des ados bien dans leur peau et que tous les jeunes laissent trainer parce que après avoir eu une éducation autoritaire nous leur avons donné une éducation laxiste et qu'ils sont habitués à ne rien avoir eu à faire. Mon fils conteste en disant qu'ils n'ont pas eu une éducation si laxiste que cela et que de toute façon c'était bien et que l'on parle beaucoup ensemble. Puis il ajoute que je lui ai beaucoup parlé de mon histoire mais qu'il savait mettre un stop quand c'était trop. Ma fille dit que je ne lui en ai pas trop parlé et que c'était aussi bien comme cela.

    A deux reprises la psy me dit d’arrêter de croire que j'étais le nombril de la famille ( ça fait toujours plaisir) que les enfants peuvent être mal sans rapport avec moi et que ce sont les choses négatives que je retiens et pas les choses positives, qu'il n'y a pas que moi qui compte pour eux.

    J'ajoute comme pour me justifier ( et c'est vraiment inutile) qu'en ce moment mon père va très mal, elle demande son âge et dit que c'est normal (bien oui comme tout le reste). Mon mari ajoute que l'on est né pour mourir, je réponds que c'est facile à dire. Et la psy ajoute; vous voyez vous négativez encore. C'est normal que vous ayez de la peine et du chagrin mais c'est une période à passer! Les enfants vous pouvez aider maman en la consolant et la prenant dans vos bras. Je dis que je ne m'autorise pas à pleurer car ils sont touchés aussi par la maladie de mon père. Elle dit que pas tout le temps mais c'est leur rôle aussi de me consoler ainsi que celui de mon mari.

    Souvent je baissais la tête, pleurais par moment et elle me demandait si j'étais toujours avec eux et me disait de relever la tête, elle m'infantilisait en présence des enfants, j'avais écrit à l'époque elle me fait chier.

    Elle redit que je ne retiens que le négatif qu'il faut sortir de cela. Elle me dit d'arrêter de me faire du mal, de me faire saigner (je gratte un bouton qui saigne) Puis elle dit qu'il faut que l'on fasse des sorties en couple, que mon mari organise des week ends, des vacances. Elle dit aussi à mon mari de me séduire, de faire le Don Juan, puis elle me dit de sourire que j'ai un joli sourire mais que j'en suis avare elle demande aux autres si je souris quelquefois? Ils disent oui et mon fils ajoute surtout après un porto et elle dit de prendre un apéritif le soir préparé par ma fille.

    Elle ajoute que j'ai une famille super, un mari super, des enfants adorables et qu'est ce que j'attends pour en profiter? je dis que je le sais et que le problème c'est moi ( là oui j'ai provoqué) et tout le monde s'écrit. Elle demande si je suis rassurée pour les enfants je dis oui mais en fait pas vraiment pour ma fille qui cache tellement son jeu. Mon mari ajoute nous sommes tous dans le même bateau il faut que tu y viennes et la psy me demande si je suis prête à y monter, je dis oui.

    A la fin elle redit que cela avait été formidable pour elle (pas pour moi) et nous remercie. Je dis en souriant cette fois qu'en venant les enfants disaient qu'ils ne voulaient pas parler, elle rit en disant qu’elle avait du les faire taire.

     

    En rentrant tout le monde semble content, moi pas vraiment je suis assez touchée de la façon dont cette séance s'est passée je dois dire que je ne m'attendais pas à ça du tout, je ne l'ai pas trouvée très professionnelle. J'en ai gros sur le cœur, mon fils dit que nous allions pour sa sœur et que c'est moi qui en ai pris plein. je réponds à l'air surpris de ma fille que nous allions pour tous.

    Quelle épreuve encore! il y a eu des vérités de dites c'est sur, mais je me suis sentie maltraitée par la psy. J'y retournerai pourtant pour une dernière séance seule pour faire le point sur cette séance.

     

     


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  • C'est en ce début juillet 2001 que l'état de mon père s'aggrave et son généraliste le fait hospitaliser au Chu surtout pour son abcès au bras qui prend de plus en plus d'importance, il l'avait incisé et je crois que ce n'était pas à faire. C'est à une heure tardive que je réussis à joindre l'interne des urgences, il va programmer une biopsie pour savoir la nature de ce mal, il pense à un problème d'anticorps, il le fait admettre en médecine. C'est une période très stressante pour moi, d'ailleurs je me bloque le bas du dos et c'est dans cet état que je dois aller à un rendez vous à la banque avec ma nièce pour les comptes de mon père, puis passer à l'hôpital local avant de filer au CHU.

    Je le trouve complètement perdu, il me dit que personne ne sait qu'il est là, que tout le monde le cherche, je le rassure du mieux que je peux et il pleure, sanglote et je lui caresse la tête, l'embrasse en pleurant moi aussi. Ce père très distant, réservé, froid avec tous et pendant toute ma vie, je ne le reconnais plus et je suis très touchée. Je l’accompagne jusqu'au service de dermato pour sa biopsie, puis reviens avec lui dans sa chambre. Je le fais manger puis me prépare à partir, il pleure encore il est plus calme pourtant, pauvre papa. Je l'avais vu pleurer à la mort de mon frère et à celle de maman mais jamais sur lui.

    Je pars dans un état de tristesse................je n'oublierai jamais ces échanges et ce rapprochement avec mon père.

    Heureusement je vois mon psy comportementaliste et chrétien, je le trouve dur par moment cependant. Je relate tout ce que je vis de douloureux, le psy me demande si on peut envisager quelque chose qui approche de la fin de sa vie? Oui j'en suis bien consciente. Cela n'empêche que je pleure à chaudes larmes pendant toute la séance.

    Le psy trouve que c'est ambivalent car j'en voulais à mon père de ne pas m'avoir protégée de l'inceste et j'agis comme une fille modèle l'entourant. Puis il ajoute que c'est comme si je voulais rattraper ce qui ne s'est pas passé dans mon enfance, sans doute que c'est un peu cela mais si j'en ai voulu à mon père au creux de la période noire ou j'ai surtout travaillé sur l'inceste, mon père est bien la seule personne de la famille qui ne m'a pas fait de mal, il était très absent psychologiquement c'est tout. je dis que ce qui est très douloureux aussi c'est de le voir se dégrader, il a perdu 15kg, il faut le faire manger..............

    Le psy trouve que je n'accorde pas d'importance à mon existence, que je dois prendre des moments pour moi, demander de l'aide et du réconfort à mes enfants, à mon mari. J'ajoute que ce qui est difficile c'est aussi toutes les visites et appels téléphoniques pour prendre des nouvelles surtout le soir quand je suis occupée avec la fillette accueillie.

    Le psy m'encourage à prendre des temps pour moi.


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  • Je vais essayer de reprendre le livre de ces années douloureuses pour en terminer avec cette époque de ma vie. Pour en tourner la page et refermer ce livre.

    En 2001, fin juin c'était très très douloureux. Alors que j'allais mieux par rapport à mon vécu incestueux, la maladie de mon père m'atteignait énormément.

    Je rappelle ici qu'il était hospitalisé depuis avril, d'abord au CHU de Nantes puis à l'hôpital local en convalescence près de chez lui. C'est là que je lui rendait visite plusieurs fois par semaine souvent accompagnée de ma belle mère que je passais prendre à leur domicile. Mon mari très soutenant venait aussi quand son travail le lui permettait.

    Mon père avait fait une chute à ce moment là alors qu'il ne se levait qu'avec l'aide du kiné, il s'est fait mal et du coup était mis dans son fauteuil mais sans que ses jambes ne le portent. Après une radio qui montre une fracture du bassin, je trouve que son état se détériore, il a aussi un escarre.

    J'avais l'accompagnement d'un prêtre assez âgé qui me recevait chez lui, c'est mon psy qui me l'avait recommandé, mais ce dernier m'avait dit à la dernière séance qu'il était souffrant. Ce prêtre m'a beaucoup aidée à voir clair sur beaucoup de choses. Je prends donc de ses nouvelles après plusieurs appels infructueux. Il me dit qu'il a été hospitalisé et qu'il était en chimio je compatis et lui dis donc que mon père est malade aussi. je le remercie de nos échanges et lui dis que je vais beaucoup mieux par rapport au passé. Mais je reste très touchée de le savoir atteint.

    J'ai du mal à cette époque à gérer différentes émotions qui sont de la tristesse pour mon père et pour l'ami prêtre et à la fois de la joie pour les réussites de nos enfants. Parfois j'ai l'impression de devenir folle.

    Mon père ne va pas très bien, après une consultation aux urgences pour apprendre qu'il n'y a rien à faire pour son bassin je le trouve perdu à l'hôpital local parlant de son ancien médecin décédé 15 ans auparavant et de ma mère au lieu de ma belle mère. Je crois que ce changement de lieu même s'il a été bref l'a beaucoup perturbé.

    Quelques jours plus tard, ma belle mère pète les plombs, elle n'en peut plus, en a marre d'aller voir mon père tous les jours, Il faut le faire manger comme il doit rester à plat dos. Elle me reproche d'y aller 3 fois par semaine, elle est fatiguée. Elle ne comprend pas que le soir enfin plus dès 16h45 je m'occupe de la fillette handicapée que nous accueillons. De toute façon elle est difficile à comprendre et ce n'est que le début malheureusement.

    Un autre jour je retrouve mon père en consultation de rhumatologie au CHU, le médecin me parle hors de la présence de mon père, le cancer de la prostate est avancé pour qu'il y ait des métastases, l'évolution est défavorable, la guérison impossible. Ses os sont fragilisés par la cortisone.

    Le lendemain c'est pour un genre de furoncle en haut de son bras que le généraliste appelé fait une petite intervention, il a fait un prélèvement. Ce jour là ma belle mère arrive une heure après moi et elle est très énervée. Mon père très calme et serein avec moi auparavant change complètement, elle le contredit sans cesse au lieu de le laisser en paix mais elle ne comprend rien. C'est vraiment un grand malade, il n'a pas pu signer un reçu du notaire que je lui avais apporté.

    Quand je rentre le soir après avoir couché la fillette, je me défoule dans le jardin; arrosage et couper les fleurs fanées j'ai un tel besoin. Mon mari l'aide en débarrassant la table et en rangeant.

     

     


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  • Je retourne au groupe de parole de l'association en cette fin juin 2001 et j'annonce que ce sera la dernière fois, que je vais mieux et surtout que j'ai pris du recul par rapport à l'inceste. Je remercie tout le monde, participants et animatrices.

    Je fais aussi un point avec mon psy à qui je dis que je me sens mieux, il conseille de trouver un investissement qui me plait et je lui dis que j'ai surtout besoin de rester tranquille chez moi en ce moment. Il me fait repérer ensuite ce qui me faisait du bien quand j'allais mal et je pense que c'était quand je jardinais dans mes fleurs. Je dis que je suis dans l'acceptation par rapport à la maladie de mon père qui a quand même 83 ans. Et puis je fais part de mon énervement important depuis quelques jours. Le psy traduit cela par de l'excitation et pense que ce serait bien de trouver un équilibre. J'ajoute que c'est fatigant cet état, que je dors peu, ai mal à la tête et suis fatiguée. Il me conseille un changement de traitement pour calmer un peu.

    Je continue en abordant l'état dépressif de ma fille, elle ne va pas bien, elle a 16 ans 1./2, le psy me conseille de lui dire que je vais bien maintenant, que cette histoire là est derrière moi, que c'est du passé. Je précise que je lui ai déjà dit mais qu'elle est tracassée par cela, qu'elle aimerait avoir des témoignages de familles car elle aurait besoin d'être rassurée. Le psy demande si son père ne pourrait pas lui parler, je dis qu'il n'est pas à l'aise, son frère mais il a 21 ans, le psy dit qu'en effet ce n'est pas facile, il se demande si une thérapie familiale ne l'aiderait pas ! je dis que j'y avais pensé car elle a besoin que ce soit dédramatisé. Le psy dit qu'il faudrait que nous y allions tous, lui ne fait pas cela, mais son épouse le fait ainsi que deux autres psys de sa connaissance, ils avaient fait la même formation en Belgique. Je dis que j'avais emmené ma fille chez une pédopsychiatre de 13 à 14 ans, mais qu'elle ne voulait pas vraiment et qu'elle a dit qu'elle ne retournerait jamais. Le psy ajoute que c'est important de remettre les choses en place et de dire à tout le monde que cette histoire là est terminée. Je parle aussi des échanges avec ma fille et des messages que j'essaie de lui faire passer. Il dit que en tout cas ce serait bien de lui dire que si je m'en suis sortie, c'est bien grâce à la thérapie et que c'est toujours mieux de parler de ses problèmes plutôt que de se défoncer ou de se fiche en l'air.

    Dans la soirée, j'évoque avec mon mari la thérapie familiale qui pourrait se révéler utile pour notre fille, il n'est pas contre.


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  • Nous abordons juin 2001, mon père est de plus en plus fatigué. Et bien sur je le suis aussi, surtout émotionnellement, ça se répercute à la maison et surtout sur ma fille qui est en pleine adolescence et fragilisée.

    La vie continue, ainsi les fêtes de famille du côté de mon mari, là j'ai vraiment du mal à "faire la fête".

    En rentrant de visite à l'hôpital ou j'ai vu mon père, une date, LA date du 3 juin me revient en tête avec son lot de tristesse, c'est la date anniversaire de la mort de mon frère. Je refuse cette tristesse, 20 ans après, je la refoule car je lui ai accordé assez de place, c'est autre chose cette année douloureux également.

    J'ai donc en 2001, changé de généraliste; cet homme est vraiment à l'écoute et aidant, il me dit que je peux l'appeler et aller le voir quand je veux. Je n'en abuse pas bien sur, mais c'est un réconfort, il connaît mon psy et a des connaissances en psychologie. Il connaît aussi le généraliste de mon père et l'a contacté une fois à ma demande.

    Ma belle mère s'étonne que mon père ne lui parle pas du tout de sa maladie, avec moi il commence juste à l'évoquer à cette période, les "grands" échanges auront lieu en Août.

    Je fais de la sophrologie en groupe plusieurs semaines à la suite, cela me permet de me détendre et j'en ai bien besoin. Car c'est vraiment un période difficile, mon second fils, en 2ème année de DEUG de droit s'inquiète beaucoup pour les examens, d'ailleurs il ira au rattrapage. Ma fille qui était très angoissée passe finalement en seconde. Il faut aller la conduire partout car juin est le mois des concerts au conservatoire, ce qui me coûte beaucoup vu ma fatigue, heureusement son frère va souvent la récupérer en fin de soirée quand je ne reste pas. Et en plus de tout cela mon travail de famille d'accueil avec cette jeune handicapée mentale, elle termine seulement au 25 juillet, c'est pénible !

    Je fais encore des cauchemars, tel celui ci:

    " Je suis en voiture avec une petite fille, nous devons nous arrêter et des hommes placent une bombe dans la voiture. Nous prenons nos affaires avant de descendre et ces hommes trouvent un flacon de neuroleptique, Il veulent en injecter à l'enfant pour pouvoir la violer ensuite. Je suis impuissante, paralysée, bloquée, angoissée......."

    Inutile de dire que je me sens mal au réveil.


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