• Quelle quantité de démarches à faire après le décès de mon père et je suis seule pour cela, ma nièce qui a 31 ans et pas du tout mure ne s’occupera de rien. D'abord les vignes, le cousin qui faisait le travail dans celles-ci nous rend visite pour nous annoncer qu'il arrête d'en faire une partie, celle qui me concerne car mon père avait fait ses partages il y a déjà longtemps en ce qui concerne vignes et terres. Il continuera de cultiver les vignes de ma nièce pour facilité pour lui au niveau des emplacements. Il me conseille donc de mettre en vente les parcelles qui m'appartiennent, comme je n'y connais rien du tout je lui fais confiance. Il donne des noms d'acheteurs potentiels que je connais car ils habitent ma commune de naissance. Mon mari m'épaule en téléphonant à ces personnes et le plus gros viticulteur de son village trouvera différents acheteurs, lui y compris. Je dois aussi voir tous les dossiers administratifs de mon père, ma belle mère n'étant pas capable de s'en occuper m'a donné la totalité. Tout cela provoque un énervement important d'ou découle un état d'épuisement et toujours les problèmes digestifs et les brûlures de bouche. 

    Je vois un homéopathe connu et me livre, il trouve que c'est important tout ce qui s'est passé avec mon père pendant sa fin de vie. Il dit que j'ai eu de la chance de rencontrer JALMALV et que c'est une asso très bien. Il ajoute que je suis encore dans la douleur de la perte mais qu'il faudra en sortir. Pour ma bouche il dit que c'est une glossodynie due à une grande fatigue nerveuse. Il ajoute que le corps tout entier a été secoué. Il me donne un traitement pour tout cela, les échanges m'ont apaisée et je suis rassurée pour mes soucis digestifs il pense que cela vient du foie. Sa femme est sophrologue, je vais essayer de la voir pour des séances.

    Par contre je réalise bien que je suis dans une phase d'excitation et d'énervement et c'est ce qui me fatigue le plus, il va bien falloir que je me calme et que je trouve un équilibre!

    Je revois mon généraliste qui me pointe que je ne prends pas soin de moi, après m'être occupée de mon père j'entreprends un tas de choses qui m'épuisent au lieu de me reposer. Il pense que c'est une mycose buccale que j'ai et donne le traitement pour cela. Je lui dis que mon psy est absent pendant 3 semaines et que cela m'angoisse, nous discutons et il me conseille pour la sophro. Il parle de décompensation un mois après un décès, moi je ne le pense pas.

    Je téléphone au prêtre que je rencontrais l'année passée et il me dit de prier mon père maintenant, que c'est toujours dur de perdre les siens. Encore une fois cela me fait du bien!

    Puis je commence donc la sophro chez l'épouse de mon médecin homéopathe. Le première séance est surtout un échange, elle m'explique sa méthode et je dois lui dire pourquoi je viens. Bien sur je parle de ma dépression et du décès de mon père mais comment nier le reste, je suis donc amenée à lui raconter brièvement mon histoire. Elle trouve que j'ai des ressources en moi, que c'est engrammé et que je peux les retrouver. Ces ressources sont à l'intérieur de moi il faut que je trouve le chemin pour m'en sortir. Elle pense m'aider à travailler sur les sensations corporelles que j'éprouve, que la sophro va surement m'aider à dépasser cette période de crise. J'évoque la somatisation, elle me dit de ne pas me juger pour cela mais d’accueillir les maux. De vivre avec car ils font partie de moi, c'est le corps qui réagit au manque de respect que j'ai pour lui. 

    On fait une séance de sophro, j'ai du mal à lâcher au début et j'ai des idées parasites. Elle me dit d'écrire sur un carnet après la séance ce que je ressens pendant la séance. De mettre en mots aide à mieux ressentir en séance. Et puis je dois pratiquer tous les jours pendant 10 minutes. Un rythme tous les 15 jours pendant plusieurs séances sera bien, je repars assez contente.

    Dans ces semaines là beaucoup de choses me tombent dessus, je suis obligée de consulter pour une trachéite qui me vaut une prise d'antibiotiques. Deux jours plus tard le mal de gorge a empiré, je revois un médecin remplaçant il ajoute de la cortisone car c'est très enflammé.

    Je reverrai mon médecin la semaine suivante, il me remet sous antibiotiques car les sinus sont pris. Pour ma langue il fait un prélèvement et m'adresse à un stomato, il ne sait pas ce que c'est.

    Pendant ce temps j'accompagne mon mari chez son gastro-entérologue pour son suivi digestif pour son endo-brachyœsophage, le médecin dit que c'est un cas embêtant il va faire un courrier au médecin du travail afin d'arrêter le poste de nuit car les sandwichs et les horaires irréguliers aggravent le problème. Il donne un traitement pour l'acidité et lui refera des examens tous les 5 ans. Je suis inquiète, cinq ans plus tard juste on découvrira son cancer. 

    Je revois mon psy après ses "longues" semaines d'absence. Je lui dis que cela va un peu mieux mise à part les problèmes physiques, j'explique la bouche, les migraines, les soucis digestifs et les problèmes ORL ces derniers temps. Lui aussi dit que le corps se plaint de la façon dont je le traite, il parle d'un manque d'immunité créé par la fatigue. Il trouve qu'il faut laisser le temps au corps de récupérer, que je suis toujours pressée. Je lui parle de notre séjour à Belle-Île et que j'avais pourtant dit que je n'irai jamais car c'est là que mon frère avait eu son accident mais j'ai apprécié cette sortie avec des moments de tristesse tout de même. Il dit que c'est un souci de réglé! 

    Je parle ensuite de la Toussaint et de mes émotions mais ajoute que c'est devant la tombe de mon frère qu’elles ont été les plus fortes et pourtant j'y retournais avec des fleurs pour la première fois depuis 2 ans. On évoque bien sur la mort de mon père qui me manque surtout sa tendresse des dernières semaines. Mais je suis contente d'avoir pu lui parler et d'avoir eu ces échanges. Bon la culpabilité de lui avoir parlé il y a un an est là car il est tombé malade peu après. Il pense que je lui ai dit des vérités et à travers lui à mon frère. Le psy dit que j'ai dépassé une certaine souffrance par rapport à l'inceste mais qu'il y en a encore un peu en raison de la culpabilité d'avoir parlé à mon père. Puis il dit; est-ce que je vais découvrir la femme qui est en vous? qui vit pour elle sans toute cette souffrance et avec quel objectif?

    Alors je pointe ce qui est positif pour moi:

    -Je suis bien chez moi

    -Je suis bien avec mon mari et mes enfants

    -Je ne suis plus dans la contrainte, je n'ai pas repris mon travail et n'en ai pas du tout envie.

    Il me demande ce que je fais pour moi? je dis que j'ai commencé la sophrologie, des séances de fasciathérapie et que l'on programme un voyage au brésil en Février prochain pour mes 50 ans, tous les cinq.

    Il trouve que je vais trop vite, que j'ai réglé un problème (l'inceste) que j'en attaque déjà un autre (le deuil de mon père), il dit de voir les petites choses à court terme mais pas de penser déjà au travail, au voyage. (Bon il n'est jamais content). Il pense aussi que c'est beaucoup trop tôt pour diminuer mon traitement sauf si cela ne me gêne pas de ne pas dormir, non je ne supporte pas.

    Il conclut ainsi: Maintenant que tous ceux qui étaient partie prenante dans votre histoire (votre père) ou qui vous ont fait du mal sont partis, en sachant ce que vous avez subi, vous allez penser à vous. Prenez le temps de vous chouchouter, de tout faire dans le calme, de faire des pauses.

    Il avait dit aussi avant; je suis sur que vous avez fait déjà plein de formalités. J'ai répondu oui j'ai vendu les vignes, j'ai vu deux fois le notaire, j'ai fait les démarches dans les banques. Il répond pfft, avant de me dire au revoir. Il m'a parlé du prêtre que je rencontrais aussi et qu'il m'avait indiqué, ce prêtre a un cancer et vient d'arrêter la chimio, je suis confuse.


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  • Ce n'est jamais facile la période qui suit un deuil et celle-ci a été particulièrement difficile dans la relation avec ma belle mère (épouse de mon père). Un jour son fils m'appelle pour me dire que le téléphone de sa mère avait été coupé car mon père payait par prélèvement et comme ils avaient des comptes séparés et que les prélèvements avaient lieu sur le sien les factures étaient impayées. Il a été franchement désagréable avec moi me disant que je pouvais payer l'eau, l'électricité et le téléphone de sa mère car je toucherais de l'argent de mon père. Cela m'a profondément touchée car si je suis complètement d'accord pour qu'elle reste habiter la maison de mes parents je ne suis plus d'accord pour payer toutes ses factures de consommation. Je fais le nécessaire pour que sa ligne téléphonique lui soit remise et je règle cette facture là. Ma belle mère m'appelle quand sa ligne lui a été remise, elle est moins virulente que son fils et elle paiera l'électricité et l'eau, je fais aussi les démarches nécessaires pour ces deux organismes. Lors d'une visite de mon mari ma belle mère se plaint que mon père ne lui a rien laissé, mon père était très conscient de ce qu'il faisait surtout à ce niveau. Mon mari lui explique les démarches que j'ai faites pour éviter la coupure d'eau et d’électricité mais elle a vraiment du mal à comprendre.

    Toutes ces choses du quotidien m'énervent, je m'énerve facilement en parlant aux uns et aux autres même avec mon mari et mes enfants. Tout cela me vaut des maux de tête et des insomnies, je suis épuisée. A cela s'ajoute des problèmes de digestion très pénibles.

    C'est aussi une période de cauchemars, je rêve qu'il y a une tombe ouverte dans le cimetière ou est ma famille, et une femme s'approche pour donner à manger au défunt qui en fait n'est pas mort, horrible!

    Mon médecin généraliste prolonge mon arrêt de travail, je suis trop mal, je dois appeler le directeur de l'IME qui est très compréhensif et soutenant, cela fait du bien et m'enlève un souci.

    Comme je suis en arrêt et mon mari en congé, je programme un séjour de 3 jours sur Belle-île. Je me dis que couper du quotidien devrait permettre de me ressourcer. Nous avons réservé trois nuits et demi-pension dans un hôtel, c'est vraiment le repos, coupure du quotidien et se retrouver tous les deux aussi. Une journée nous faisons une sortie organisée en car, une autre nous louons des vélos, sinon ballades à pied et visites. Assis sur un banc face à la mer, ou bien regarder le coucher de soleil, quel ressourcement! Je dirais que tout va bien mais les maux d'estomac et de tête sont toujours là, je dors un peu mieux. J'ai l'impression que mon foie est détraqué j'ai des nausées et des vertiges, je verrai mon généraliste en rentrant. Cette sortie hors de la maison favorisent les échanges aussi, nous n’arrêtons pas de nous parler.

    Quand nous rentrons à la maison je suis très contente de tout cela ainsi que de retrouver les enfants.

    Je vais donc voir mon médecin, il pense que c'est une gastrite virale qui, non soignée a entraîné un mauvais fonctionnement du foie ou du colon, il me donne un traitement.

    Et nous sommes la veille de la Toussaint, j'avais acheté les fleurs avant, nous partons donc faire la tournée des cimetières (trois) l'émotion est là ainsi que l'angoisse.

    Le jour de la Toussaint, nous allons à la messe dans la paroisse de mon père, nous emmenons ma belle mère au cimetière ensuite et là j'ai très honte. Nous croisons deux de ses amies et elle parle de la maison et dit qu'elle y restera pendant 6 mois car c'est ce à laquelle elle a droit! je préfère ne pas relever. Mais ensuite chez elle elle le redit et là je lui réponds qu'elle peut rester le temps qu'elle voudra, que cela ne nous gêne pas et j'ajoute que au moins la maison est entretenue. Elle me demande ensuite de remplir ses documents pour la retraite de réversion car elle n'y connait rien. Je ferai ainsi au cours des mois qui ont suivi tout ce qui est de l'administratif en pensant que ses enfants auraient pu l'aider à le faire.

    Nous passons cette journée qui me remet dans la tristesse et toujours ces soucis digestifs!

    Le lendemain je m’étourdis dans le travail, ménage et jardinage et c'est dans ce dernier que je me détends le plus. C'est aussi au cours de cet après-midi là que surviennent les brûlures dans ma bouche, très intenses et qui me font souffrir. Je ne savais pas en ce mois de Novembre 2001 que j'en avais pour des années et que ce symptôme m'a fait chercher de multiples solutions et essayer de nombreuses thérapies. Ce sera un autre chapitre de ma vie.


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  • Le psy comportementaliste égal à lui-même:

    - Alors on sort la tête de l'eau?

    - Oui un peu, j'ai encore de grands moments de tristesse, il n'y a pas de jours ou je ne pleure pas.

    - Et que faites vous dans ces moments là?

    - Je laisse aller.

    - C'est sans doute une bonne solution.

    - Mais je suis fatiguée, il y a beaucoup de formalités administratives, cela me prend du temps et je navigue entre fatigue, énervement et tristesse.

    - Mais personne d'autre ne peut les faire?

    - Mais non il n'y a que moi, mon père était remarié sous régime de séparation de biens, ma belle mère n'avait pas de procuration sur son compte et ils n'avaient pas de compte joint.

    - Ok

    - Je rêve de mon père mais je ne fais pas de cauchemars.

    - Ah vous voyez quand vous n'êtes plus dans les non-dits, les secrets de famille.

    - Oui et cela fait deux ou trois nuits que je dors mieux sans reprendre de Seresta pendant la nuit. Par contre vous m'aviez dit 5 gouttes de Tercian mais après des nuits blanches je suis remontée à 10. 

    - N'allez pas trop vite. Quels sont vos objectifs?

    - Le premier et c'est ce qui m'angoisse le plus c'est d'arrêter mon travail, je ne peux plus.

    - Et bien vous arrêtez.

    - Oui mais il faut deux mois de préavis et je dois reprendre la petite.

    - Eh bien reprenez deux mois.

    - Je ne m'en sens pas capable.

    - Il faudra toujours la reprendre.

    - Non aux vacances elle ne sera plus placée, le contrat sera rompu.

    - Quelle solution avez-vous?

    - Je pensais à un arrêt de travail!

    - Mais jusqu'en juin? si on était en Avril encore!

    - Je pensais à un arrêt longue durée, cela fait déjà 2 mois que je suis en arrêt.

    - Voyez ça avec votre médecin traitant.

    - Oui ça m'inquiète tout ça.

    - Vous ne parlez pas bien avec lui?

    - Si, mais il n'y a pas longtemps que je le connais le Dr P., je ne sais pas trop.

    - Allez le voir.

    - Oui s'il hésite il peut vous appeler?

    - Oui bien sur pas de problème.

    - Oui parce que je sens bien que quand je ne suis plus dans la contrainte et que je vais à mon rythme, je suis bien mieux surtout le matin. Et l'après midi recevoir cette petite qui a des problèmes je ne m'en sens plus la force.

    - Bien sur.

    - Sinon j'aurais bien diminué progressivement mon traitement pour pouvoir l'arrêter mais je sais bien qu'il ne faut pas aller trop vite, j'ai des moments très durs encore.

    - Et avec votre belle-mère?

    - Ça va, ça se passe bien, mais jeudi elle est venue avec ma nièce et ma belle sœur et elles ont beaucoup parlé de la maladie, de la mort de mon père et des derniers jours que je n'ai pas vécus.

    - Bon c'est fait.

    - Oui mais dimanche c'est la messe de huitaine et ma belle mère nous a invités à déjeuner cela va recommencer.

    - Mais vous avez une action là-dessus, vous laissez dire au début du repas puis après vous dites, et si on parlait d'autre chose?

    - Ce n'est pas facile, ma belle mère prend beaucoup de place, elle parle beaucoup.

    - Là vous pouvez changer le cours des choses.

    - Mais moi aussi je ne peux pas m'empêcher de parler des choses douloureuses, hier soir je recevais des amies, mon mari travaillait de nuit. Je pensais me changer les idées mais j'y revenais sans cesse.

    - Oui alors là il va falloir vous dire qu'il y a des endroits pour cela et qu'en dehors vous êtes dans la vie.

    Silence

    - A quoi vous pensez?

    - Je pense que demain dans la maison de mon père, là nous vivions à quatre, nous serons chez une étrangère, il n'y a que moi qui reste de cette famille.

    - Mais c'est un moyen de rester la petite fille que vous étiez à ce moment là et non pas la femme adulte qui a un repas en famille et c'est tout.

    - Jeudi soir j'étais seule, mon mari était de nuit, et je me disais qu'ils devaient être heureux tous les trois là-haut et que moi je restais toute seule.

    - Mais c'est comme si vous regrettiez d'avoir tenu le coup vous, eux n'ont pas tenu et que vous projetiez dans un avenir proche de les rejoindre, qu'il ne fallait que cela pour être heureuse.

    - Non pourtant c'est juste un moment de tristesse, je me réjouis d'avoir mon mari et mes enfants.

    - Et qu'avez-vous fait de positif depuis 15 jours?

    - Eh bien j'ai réservé un séjour à Belle-île la semaine d'avant la Toussaint pour nous deux.

    - Bien, très bien et c'est une bonne chose.

    - Cela dépend des jours je suis plus ou moins bien, ça dépend beaucoup des visites que j'ai ou des appels téléphoniques, ma belle sœur par exemple ramène toujours des vieux souvenirs.

    - Et que faites-vous par rapport aux souvenirs?

    - Eh bien je n'aime pas que l'on m'en parle, et les miens je voudrais les extirper.

    - OK

    - Sinon je sais que j'ai pardonné et que grâce à cela mes parents et mon frère doivent être heureux. Et je suis contente de l'avoir fait je me dis que maintenant ils peuvent m'aider.

    - Hum, hum.

    - Mais j'ai quand même fait un cauchemar; Mon oncle, le plus jeune frère de ma mère se collait derrière moi et j'étais très gênée. Cela confirme, je n'en ai jamais parlé ici, quand j'étais très jeune il m'embrassait pour me dire bonjour mais pas normalement et ma mère le rouspétait. Le souvenir m'est revenu l'année dernière au moment des autres souvenirs.

    - Hum, hum.

    - Je voudrais me débarrasser de tous ces souvenirs là, la vie avec ma mère aussi parce que je n'en ai jamais beaucoup parlé. Pour le viol de mon frère ça va maintenant je me sens à distance alors je voudrais que ce soit pareil pour le reste.

    Dans toutes les démarches, j'ai aussi vu le médecin de mon père pour lui parler de lui et de tous nos échanges. Je voulais aussi savoir s'il se confiait à lui, il lui avait parlé de la mort.

    - Bien, on va s'arrêter là, vous savez que je suis absent un moment?

    - Oui

    - On se voit la semaine prochaine?

    - Non dans un mois.

    - Ok, si vous avez des problèmes vous voyez votre médecin traitant. Et dans un mois tout tranquillement les choses seront adoucies, apaisées.

    Je repars complètement sonnée mais je pense que c'est une bonne séance, il me faut juste le temps de digérer et d'élaborer!


     


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  • Comme c'est compliqué de trouver le sommeil dans ces temps très douloureux, le changement de traitement n'a rien amélioré du tout. Il y a beaucoup de formalités à faire, ma belle mère étant incapable et je fais participer ma nièce mais elle n'est pas d'une grande aide. Deux banques, la mairie du lieu du décès, le notaire, l'hôpital ou était mon père pour payer les factures.

    Je me rends à ma demande chez le médecin de mon père, je lui offre le poème brésilien qu'il ne connaissait pas, pourtant chrétien pratiquant. Je lui dis qu'il s'est passé beaucoup de choses avec mon père le mois dernier et je raconte les échanges via la personne de JALMALV. Du coup je raconte mon histoire afin de savoir si mon père avait pu décharger ses angoisses en se confiant à son généraliste, eh non il ne savait pas, j'ajoute que cela a du être très dur pour lui de garder cela pour lui tout seul. Il est d'accord et dit que cela a du l'apaiser de m'en avoir reparlé le mois dernier. Et je lui dis mon inquiétude après avoir raconté mon histoire à mon père alors qu'il avait déjà son cancer de la prostate, je demande si son état ne s'est pas aggravé (métastases osseuses) après le choc que je lui ai asséné. Il me rassure tout de suite, disant que les métastases étaient là bien avant et qu'il avait surement un autre cancer qui évoluait à petit feu. Et il ajoute que c'est bien de lui en avoir parlé pour lui comme pour moi. J'ai partagé ma dépression, ma thérapie j'avais envie de le faire et il me remercie plusieurs fois. Je dis que j'ai rassuré mon père les derniers temps sur ma santé psychologique et lui demande si mon père avait parlé de la mort, il dit oui il lui avait dit qu'il savait qu'il allait mourir et qu'il avait peur. Pour m'excuser je dis que j'ai surement été en colère pendant sa maladie mais que j'avais eu du mal à accepter le diagnostic, il répond que c'est une phase normale. J'ajoute que mon père était très distant sauf pendant les dernières semaines et que mon fils me disait: maman en un mois tu as rattrapé toute ta vie avec ton père.

    Je le remercie infiniment pour tout et pour les soins apportés à mon père, il me remercie également et est content d'avoir appris tout cela. Il ne voulait pas que je le règle mais j'ai insisté et l'ai payé il m'a fait une feuille. Je trouve normal de payer il a donné de son temps ( au moins 30 minutes).

    Je repars remplie d'émotions, je pleure beaucoup mais me sens libérée.

    Épuisée le lendemain je me décide à réserver quelque chose pour partir 3-4 jours avec mon mari. Ce sera à Belle-île en mer un endroit ou je ne voulais pas aller car c'est là que mon frère s'est tué, mais bon 20 ans sont passés. Cela va me faire du bien car entre les courriers administratifs, les démarches et les appels téléphoniques de sympathie ou je répète toujours la même chose, je suis terriblement épuisée et pourtant je commence à mieux dormir.

    Cependant j'ai des pensées pas très joyeuses me disant; mes parents et mon frère doivent être heureux tous ensemble et moi je reste seule mais sans doute qu'ils m'aident.


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  • Orpheline

    J’ai 49 ans et je suis orpheline de ma famille d’origine. Pour les plus proches :

    - Mon frère est décédé à 33 ans accidentellement en 1981.

    - Ma mère est décédée dans sa 59ème année d’un cancer des bronches elle a été malade 8 mois, en 1985.

    - Mon père vient de décéder d’un cancer des os après un cancer de la prostate, il avait 83 ans et a été malade 8 mois également, en 2001.

     

    Ma famille maternelle :

    -Mes grands-parents sont décédés à 67 ans pour ma grand-mère (cardiaque) et 89 ans pour mon grand-père. Ils avaient eu quatre enfants :

    1. H. décédé à 37 ans (suicide)
    2. G. religieuse décédée à 77 ans (cancer de l’œsophage) en 1998.
    3. R. ma mère donc 58 ans, cancer des bronches.
    4. J. décédé à 35 ans (cancer de l’œsophage)

    Seule ma mère était mariée et avait eu deux enfants.

     

    Ma famille paternelle :

    Mes grands-parents sont décédés à des âges raisonnables,  je n’ai pas vraiment connu mon grand-père mort quand j’avais 4 ans. Ma grand-mère en 1979 à 89 ans. Ils ont eu 5 enfants dont deux décédés à 8 et 10 mois un garçon et une fille. Mon père était l’ainé.

    1. A. mon père

    2-3. Les deux bébés décédés dans leur première année.

    4. T. Décédée à 57 ans en 1980, mariée à P. décédé à 55 ans en 1976, paralysé blessé de guerre . Ils ont eu deux enfants qui vivent dans le sud de la France.

    5. J. son jumeau célibataire vivant avec sa mère, décédé à 45 ans en 1968 (cancer des intestins)

     

    Alors je reste seule de toute cette famille avec les documents, archives, livrets de famille etc de tous, c’est lourd au départ de mon père.

    Heureusement j’ai la famille que j’ai créée, mon cher mari et mes trois enfants très chers.

    Et puis j’ai ma nièce la fille de mon frère assez proche de moi. Il y a aussi sa mère assez éloignée de moi, elle n’a pas eu de chance veuve une première fois à 33ans, remariée à 40 ans et veuve une nouvelle fois à 58 ans.


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