• En ce mois de Mai 2000, je fais toujours beaucoup de cauchemars, cela peut être trois ou quatre dans la même nuit, c'est extrèmement fatigant et angoissant.

    Quelle vie !!! Je navigue entre angoisses, migraines, tristesse, désintérèt, anxiolitiques qui me rendent complètement vaseuse.Le jardinage dans mes fleurs maide un peu à cette période.

    Quand je me sens trop mal, j'appelle mon psy au téléphone, il est toujours rassurant.

    J'ai l'occasion de téléphoner à une belle soeur qui ne sait rien, elle me tend des perches pour m'inciter à dire ce qui ne va pas, nous prévoyons une rencontre.

    Une séance chez la psychothérapeute qui fait de la sophro, elle tente une séance d'EMDR, je ne suis pas à l'aise, et ne lâche que très peu d'émotions. Je n'ai jamais été à l'aise avec cette femme, et je la trouve infantilisante, donnant une conduite à tenir, ce sont vraiment des séances qui ne m'apportent pas grand chose et me coutent cher.

    La rencontre prévue avec ma belle soeur se passe bien. Le matin, je me sentais incapable de lui révéler mon secret et j'ai appelé sa soeur (la seule au courant) pour qu'elle lui en parle.
    Cela n'empêche pas que c'est difficile à aborder pour moi l'après midi, et cela peut se faire au bout d'une heure seulement. Elle est très compréhensive, beaucoup plus que je n'aurais pensé, elle comprend tout, dit les mots qu'il faut. J'étais quand même très tendue, mais c'est tellement réconfortant de se sentir entendue et comprise. C'est pour moi un grand pas de franchi ce jour là.

    Comme j'ai toujours beaucoup de problèmes de douleurs dorsales, je continue les séances de kiné, et je parle facilement d'inceste avec elle, car dès la seconde séance, elle avait senti dans mon corps qu'il y avait quelque chose. Ce jour là j'évoque ma mère, et les doutes sur ce qu'elle a pu vivre elle aussi avec ses frères, et un souvenir me revient, son plus jeune frère, quand il venait à la maiosn et me disait bonjour en m'embrassant, essayait de me toucher, je me souviens que ma mère le rouspétait, mais c'est incroyable que ce souvenir revienne là comme cela, quelle famille de tordus!!!






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  • Comment un lendemain de séance cela peut aller très très mal.

    Après avoir envoyé la petite handicapée au centre, je me recouche, je suis tellement fatiguée. Et j'ai un énorme besoin de pleurer que j'ai maitrisé hier car il y avait trop de monde à la maison.
    J'ai aussi un besoin extrème de téléphoner à quelqu'un qui peut me comprendre, j'appelle l'association. j'ai aussitôt quelqu'un qui me connait bien, puis une seconde personne et enfin une troisième, elles me connaissent toutes et se relaient pour me réconforter.
    J'explique comment j'ai tout déballé chez mon psy et comment je ne vais pas mieux, au contraire.
     Elles me disent qu'il faut l'accepter, que c'est normal, il faut passer par là. Elles disent aussi que si je peux en reparler chez mon psy, ce sera moins dur, que c'est surtout la première fois qui est difficile;
    L'une pointe que je contiens ma colère, elle conseille de l'écrire. Elles me disent que si c'est mon besoin ce jour là, je peux rester au creux de mon lit.
    Une dit de prendre un anxiolitique et là je dis que j'ai envie d'avaler la boite depuis ce matin, elle me dit de penser à ma famille.
    Je dis que je n'arrive pas à sortir ma colère, ma haine, que cela me fait peur. A. me dit qu'il ne faut pas que j'ai peur de tomber dans la folie, ce n'est pas ça du tout, elle conseille d'être bonne avec moi.
    La troisième personne me dit que je suis sans doute remplie de colère et de haine, et me demande pourquoi je ne m'autorise pas à les sortir. Je réponds que je en peux pas et puis que mon frère est mort. Elle me dit qu'il faut laisser les morts en paix mais qu'il ne sera pas en paix tant que je ne suis pas bien. 

    Puis elles me proposent d'aller à la permanence l'après midi, mais je suis incapable de conduire.

    Elles disent aussi que si mon mari a besoin de parler, il peut aller à l'association. Il ne veut pas, je dis que c'est dur pour lui aussi.

    Elles rassurent, réconfortent et proposent de rappeler si cela ne va pas. Oh chères bénévoles, j'ai trouvé beaucoup d'aide dans cette association.

    J'ai beaucoup pleuré, sangloté pendant cet entretien, et je suis lessivée, mais je peux relacher, je prends un cachet et je m'endors jusqu'à midi, cela me permet de récupérer un peu.




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  • Je ne crois pas que je vais continuer d'écrire dans le détail toutes les séances, parce qu'il va me falloir des années et que je vais me lasser avant, je ne sais pas trop comment je vais faire. Là je vais un peu continuer.


    Au téléphone avec mon psychiatre, parce que je vais très mal:

    - Vous écrivez un peu en ce moment ?

    -
    Oui, un peu, mais je fais beaucoup de cauchemars et j'aurais besoin d'en parler
    .

    - Il faudrait noter vos cauchemars et vos rêves et on pourra travailler dessus. Il va falloir s'organiser autrement, peut être avec plus de temps, ou une autre méthode, mais ce sera plsu compliqué, moins facile; De votre part, ce qu'il faut entreprendre c'est une reconstruction.

    - Oui, mais moi je me sens perdue entre les séances, c'est trop long, je ne peux pas vivre normalement, et je suis prête maintenant à faire ce travail là chez vous
    .

    - Vous avez l'air de vouloir foncer comme si c'était un nettoyage, mais ce n'est pas ça, et je ne suis pas sur qu'en rapprochant les séances, ce sera mieux, mais on va voir pour autre chose, et il faut garder ce travail là.

    - Oui mais je vais déjà chez une psychothérapeute que vous m'avez indiquée.

    - Non, ce n'est pas de cet ordre là ce à quoi je pense, mais on va y réfléchir et on en discutera ensemble. Mais il y a le fait qu'une partie de vous retient comme un besoin de garder, de ne pas s'en débarasser complètement, c'est dans l'inconscient.

    - Oui, je l'ai déjà ressenti chez Mme V. et je en le supporte pas.

    - Mais aujourd'hui, justement on pourra explorer cela en analysant vos cauchemars.

    - J'ai un Rv dans 9 jours, mais ce sera trop court encore.

    - Non, vous venez dans 9 jours, on parlera de tout cela, et on verra ce que l'on peut faire.

    -
    Oui parce que vous m'aviez dit de ne pas en parler ailleurs, mais j'ai du mal, moi. En plus, je sens que mon mari s'essouffle.

    - Mais oui, c'est à vous de montrer autre chose de vous, pas seulement celle qui est ça, et créer des plaisirs, des distractions.

    - Oui, mais j'ai du mal, ça va un peu mieux quand j'ai des distractions, mais dès que je rentre, ça ne va pas.

    - Bon, on verra tout cela, je vous laisse ?

    - Oui, merci.

    - Au revoir, et appelez si vous avez besoin.



    J'ai pleuré pendant une bonne partie de l'entretien, c'est comme cela que je me sens en cette année 2000. c'est la première fois que j'ai une conversation aussi longue avec ce psychiatre au téléphone, j'imagine qu'il avait un trou dans son planning, parce que celui ci est toujours très chargé, nous avons des RV 3 mois après avoir appelé. En tout cas, même si je suis un peu bouleversée, je suis réconfortée.





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  •  

    Retour chez le psy après mon séjour sur la côte en Mai 2000



    Je lui dis tout de suite que cela va un peu mieux, il me demande si je suis partie. Puis il me dit que j'ai pris une bonne décision entre la décision extrême qui était l'hospitalisation en clinique psychiatrique parmi des gens qui vont très mal et cette solution bien plus douce qui m'a fait du bien aussi.

    Puis il me demande ce qui se passait pour que je sois aussi mal la fois précédente, je lui dit que j'étais restée choquée par la séance de gros déballage. Il me demande ce qui me vient à l'esprit quand j'y pense.

    • C'était tellement douloureux.

    • De la douleur, mais encore ?

    • Cela me dégoute toute cette histoire là

    • Vous avez entendu la chasse d'eau ? La merde est partie avec la merde. Mais vous ne pensez pas que cela pourrait être autrement que dégoutant ?

    • Oui, mais je pensais me sentir mieux après.

    • C'est une plaie que l'on décape, il faudra y revenir, mais parmi cette souffrance il y a des moments ou il faut vivre, avoir du plaisir. Si vous y pensez toujours, c'est un moyen d'entretenir cette souffrance, vous ne pensez pas ?

    • Oui, mais parfois quand je suis bien, tout d'un coup, je me sens remplie de tristesse.

    • Oui, cela ne m'étonne pas, mais vous êtes en pleine reconstruction, c'est long une reconstruction. Quelle conclusion vous tireriez de cette séance ? Vous y avez repensé ?

    • C'est de moins penser à tout cela, en apprenant à vivre avec.

    • Je pense que ce qui vous empêche d'être bien, c'est que vous n'avez pas encore crié votre haine, votre révolte, que vous n'avez pas dit : C'est de la merde, ils m'emmerdent tous. Mais il faudra surement une piqûre de rappel. Ce n'est pas en y pensant tout le temps, vous ne pouvez rien changer à ce fait là qui est passé.

    • Oui, c'est parce que je travaille là dessus en ce moment comme jamais je ne l'avais fait, que j'y pense plus.

    • C'est d'en parler plus ici vous pensez ?

    • Oui, mais c'est quand je suis dans la contrainte, quand je suis fatiguée que cela ne va pas.

    • Arrivez vous à vivre en ignorant votre plaisir?

    • Oui, je pense surtout à faire plaisir aux autres.

    • Oui,vous êtes sur le modèle de la génération précédente : une mère et une épouse irréprochable, de l'excès dans tout, une maison bien tenue, cela pouvait être religieux aussi.

      Maintenant il faut franchir une autre étape: être heureuse pour vous, pour vous faire plaisir, faire des choses qui vous plaisent et lâcher, laisser aller.

    • Ce n'est pas facile de changer comme ça !!!

    • Non, et la semaine dernière sur la côte vous vous sentiez comment ?

    • L'après midi, cela allait, mais le matin j'étais très fatiguée, je dors très mal aussi. Bon je faisais des choses que j'aimais bien par contre, cela n'a pas été assez long.



    Nous revoyons mon traitement, puis il me redit que c'est bien d'être partie. Je lui dis que dès que je reviens à la maison tout me coute de nouveau. Il dit que c'est comme quand on a une grosse douleur, dès que l'on pense à autre chose ça va mieux, et dès que la distraction est terminée, cela revient. Il dit aussi qu'il faudrait provoquer une distraction, et essayer d'apprécier sans penser à la souffrance. Et si cela revient y penser 5 minutes, se donner ce temps là et après on passe à autre chose.

    Nous parlons aussi de la culpabilité, je dis que je me sens coupable d'aller mal.

    Il rajoute, oui et surtout vous ne voulez pas le montrer, autrefois les femmes qui avaient subi un traumatisme de l'enfance ne devaient surtout pas en parler, il y avait un mélange de culpabilité, de provocation, de plaisir...... Elles devaient se blinder, se montrer heureuses, épanouies, alors quelles ne l'étaient pas.


    Il ajoute que nous maintenons les séances plus rapprochées car il a peur que je ne sois pas comprise ailleurs (entretien qu'il a eu avec mon mari) et qu'il voudrait que je sois capable de vivre en dehors de son cabinet, même si cela fait mal en séance, c'est pour moins souffrir ensuite.


    Il précise, quand je lui demande s'il a lu ma lettre, qu'il est prêt à me lire et à m'entendre, qu'il ne faut pas hésiter.


    Une séance comme celle ci, m'épuise sur le moment, les larmes coulent souvent, mais je me sens tellement entendue que je suis rassurée et contente de chaque petit pas pour avancer.


    Je rentre chez moi en prévenant que j'ai besoin d'une heure pour me reposer, c'est un mercredi, ma fille de 15 ans prendra en charge la petite handicapée dont je m'occupe.

    Cependant après ce repos, la tristesse m'envahit. L'écriture, une promenade dehors et du jardinage m'aideront à penser à autre chose.


    Le lendemain quand tout le monde a repris le chemin du travail, de l'école, je me recouche et je craque,des larmes de tristesse et d'angoisse à n'en plus finir.



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  • Après cette séance douloureuse chez mon psychiatre, je rentre épuisée.
    Le sommeil de la nuit qui suit n'est pas au top. Le lendemain je prends RV avec ma généraliste, mon mari m'accompagne, je suis trop mal. Elle n'est pas pour l'hospitalisation, elle trouve très bien que je puisse partir chez une amie, elle me trouve très courageuse.
    Elle a revu mon traitement, mais elle n'est pas vraiemtn d'un grand réconfort pour moi.
    En rentrant à la maison je profite d'un moment seule pour écrire à mon psychiatre, c'est ce qui aura le plus d'effet libérateur.

    Deux jours plus tard, c'est la fête des mères et nous avons un repas avec la famille de mon mari (25 personnes), nous arrivons les derniers, je me sens si mal au milieu de tous ces gens plein de vie. Je n'ai aps envie de parler et je trouve la journée longue, je me demande si je vais tenir le coup, eh bien si !!! c'est incroyable comme on réussit à faire cet effort de ne pas s'effondrer. Une chose me fait plaisir cependant, c'est de voir mon mari se distraire avec ses beau frères, il en a bien besoin.

    Le lendemain, lundi, j'appelle mon amie qui a une maison sur la côte, elle veut bien que j'y aille, elle y sera deux jours, cela ne fait rien. Mon mari me conduit l'après midi même. Je ne pars pas vraiment de bon coeur, c'est vraiment que je ne PEUX pas faire autrement, j'ai un tel besoin d'être seule. Nous discutons avec mon mari en voiture, je lui dis que j'ennuie tout le monde, il n'est pas content. Puis je lui dis que j'ai du mal à me mettre en colère après celui qui m'a fait tant de mal, et tpout d'un coup je pense avec angoisse que quand je mourrai je serai en face lui. Mon mari me dit :eh bien tu pourras régler tes comptes justement.

    Ce séjour sera bénéfique, je suis épuisée et je me laisse aller à me reposer et à sortir marcher, c'est bon pour moi. Par contre les nuits sont très mauvaises. Je me retrouve face à moi  même quand mon amie s'absente, ce n'est pas toujours facile, mais je suis bien ainsi.

    Pendant ces quelques jours, mon mari à qui j'en ai fait le demande téléphone à mon psychiatre, surtotu pour se rassurer. Le psy trouve que les choses évoluent normalement, mais ce sera très long et il faudra sans doute répéter des séances d'une heure pour recreuser, c'est comme un abçès. Mon mari lui fait part de mon impossibilité à me mettre en colère contre mon abuseur, il dit que je lui suis trop attachée, que je n'arrive pas à lui en vouloir, il lui dit aussi que je me dévalorise tout le temps. Le psy dit qu'au contraire, je dois me valoriser,
    Mon mari lui dit qu'il n'était pas pour une hospitalisation, que la première fois il avait récupéré une loque, le psy n'est pas étonné de cela. 
    Puis il donne quelques conseils à mon mari: être très proche, supporter que je ne sois pas bien, c'est normal.
    Et puis q'il faudrait que je sois moins fermée en séance, que je me mette en colère.

    Bref cet échange entre eux a rassuré mon mari, j'espère beaucoup de la suite, et je me sentirai plsu à l'aise en retourant chez mon psy la semaine suivante.



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