•  Séance du 26-6-2000

     

    Je dis encore à cette femme, la fatigue, l'épuisement, le moral à zéro.

    Puis je reparle du cimetière ( je ne l'avais pas revue depuis) des nouveaux souvenirs ( elle m'avait entendue l'évoquer au téléphone) je parle de mon dégoût, de ma haine.

     

    La thérapeute pense que cela tourne trop dans ma tête et qu'il vaut mieux ne pas se rappeler de ce genre de souvenir ( je crois rêver ! ) elle me dit que c'est comme si l'inconscient commandait ou non la survenue de souvenirs.

    Elle dit aussi que je suis trop dans le négatif et que je ne vois pas le positif. Elle me félicite par contre pour avoir pris la décision de partir en cure.

     

    Je repars de cette séance beaucoup plus mal qu'en arrivant, elle qui m'avait dit lors de mon dernier appel téléphonique qu'elle m'aiderait à sortir ma colère en me faisant crier.

     

    Je dois m'arrêter en rentrant et je téléphone à mon psychiatre pour lui dire comment je me sens, il me dit d'augmenter mon traitement, donne quelques conseils et va essayer d'avancer le prochain rendez vous.

     

    Ce soir là je fais une petite mise au point avec mon mari, il me dit tout ce qu'il a dans la tête et qui l'ennuie: il en a marre de tous les avis de tout le monde, nos parents respectifs, ses soeurs, la réflexion de l'une d'elle l'autre jour qui l'a blessé, les psys, je lui demande pardon pour tous les soucis que je lui donne.

    Il me trouve ridicule pour cela et me dit: nous sommes proches et nous nous soutenons, c'est normal.

    Mon père passe, seul ( pour une fois ) quelques jours plus tard, l'échange sur le sujet sera de courte durée: Tu pars

    quand ? ou ? vous n'êtes pas obligés d'aller en vacances ensuite.

    Ce sera tout, comme toute ma vie, impossible de communiquer avec mon père.

    Je réussis quand même à faire tourner la maison avec ses 6 personnes, tant bien que mal, plutôt mal d'ailleurs !!!


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    Séance chez mon psychiatre le 22-6-2000

     

    Je fais part à mon psy de mes nouveaux souvenirs qui sont remontés lors de la visite chez mon père et des lieux de mon enfance.

    Il me demande ce qui m'est revenu, je lui dis que je me suis souvenue que dans une autre cabane, dans un arbre, mon frère me touchait et m'imposait le silence. Le psy me demande s'il me forçait à me cacher avec lui.

    & Oui, il me disait de ne pas faire de bruit et de ne rien dire aux parents.

    - Vous subissiez, vous le saviez déjà ?

    & Oui mais je pensais que c'était arrivé une seule fois dans l'autre cabane.

    - Il se passait quoi dans cet arbre ?

    & Des attouchements, c'est surement arrivé plusieurs fois, je ne sais pas.

    - Et cela change quelque chose pour vous par rapport à votre frère ?

    & Je pense que c'est encore plus douloureux.

    - Une fois ce n'était pas douloureux ?

    & Si, mais j'ai du souffrir plus longtemps.

    - Oui, c'est sur.

    & Et par rapport à mon frère, en plus d'un salaud, il devait être complètement détraqué.

    - Un salaud, détraqué, c'est ça ?

    & Oui, et dimanche j'avais très mal au ventre et je me suis souvenue aussi que dans ces années là, ma mère m'emmenait beaucoup chez le médecin pour des maux de ventre, il pensait à des problèmes urinaires.

    - Oui, c'était surement lié à ce que vous subissiez.

    & J'aimerais retrouver mon dossier médical de l'époque.

    - Pour vous torturer encore plus ? vous montrer s'il y a des signes que c'est ignoble ?car ça l'est.

    & J'ai du mal avec tout ça ! en plus le travail à la maison en ce moment me pèse beaucoup.

    - Faites vous aider, moi non plus je ne pourrais pas faire face dans cette situation. Après une dépression, vous êtes en convalescence, vous avez besoin d'un break, il faut aller doucement, prendre du temps pour vous et pour cela il faudrait partir 2-3 semaines, vous pourriez ?

    & Peut être en cure alors, je sais que ça me ferait du bien.

    - Et bien allez y, revoyez votre médecin et faites la demande.

    & Mais je travaille avec cette petite que j'accueille.

    - Prenez un arrêt, elle sera mieux chez quelqu'un qui est gaie, qui chante..............

    & Bon, il y a aussi les 20 ans de mon fils programmés le 8 Juillet.

    - Et bien partez après.

    & Peut être, mais hier soir, j'étais si mal  que quand je me suis couchée, j'avais envie de prendre ma boite de cachets.

    - Pourquoi ?

    & Pour dormir pendant 3 jours.

    - Et vous croyez que vos problèmes auraient été résolus ? vous les auriez retrouvés dans 3 mois ou 6 mois, mais vous avez bien réagi en en le faisant pas.

    Bon, revoyez votre médecin pour la demande de cure, qu'elle m'appelle si elle veut. Il faut un espace ou vous pouvez vous occuper de vous, vous retrouver, vous isoler, pour cela il faut partir.

     

     

    Quand je retrouve mon mari, qui m'avait accompagnée à cause de mon immense fatigue, je lui fais part de tout cela, il le prend mal, très mal. Il est tellement inquiet.

     

    En rentrant chez moi j'appelle l'association, on m'écoute, me réconforte, comme toujours. On me propose un rendez vous avec mon mari, je lui en fais part, il demande à réfléchir.

    Le soir même je fais différents appels téléphoniques à Divonne les bains, pour savoir s'il y a encore de la place dans les meublés à l'approche de la période de vacances. Je n'ai pas de réponse aussitôt.

    Mon mari ne me parle pas, il est angoissé et malheureux, cela me redonne de la culpabilité, j'en aurai une positive le lendemain pour partir à la mi Juillet.

     

    Je me décide à annuler l'anniversaire de mon fils qui le comprend tout à fait lui.

    D'ailleurs les enfants ont plaidé en ma faveur auprès de leur père qui semble s'habituer à l'idée que je vais partir 3 semaines.

     

    Je consulte donc ma généraliste qui ne connait rien aux cures, ni les démarches administratives nécessaires, elle me démoralise complètement pour un peu qu'il me restait une petite lumière de vie. Elle me dit que j'aurai un refus de la sécurité sociale, je sais très bien pour avoir fait déjà 3 cures thermales que j'aurai l'accord au contraire. Elle évoque un séjour en clinique psy, je refuse catégoriquement.

    Je dois aussi m'organiser pour mon travail, prévenir le directeur de l'IME qui accueille la fillette dont je m'occupe. Il doit chercher une famille d'accueil de dépannage, je sens que c'est difficile et me sens reponsable des ennuis de tout le monde.

    Cette année là, la fête d'été de notre village a lieu dans notre jardin, ce n'est pas une mince affaire  dans l'état ou je suis; cacher, ne rien montrer c'est un peu devenu une règle de conduite , mais oh combien difficile, de plus en plus.

    Nous sommes 25 personnes, j'ai préparé toutes les entrées et les légumes, des voisines ont aidé un peu. Comme par hasard mon père m'appelle en plein après midi, je ne peux pas être longtemps, mais je lui annonce que je suis très fatiguée, que je ne dors plus et que je dois partir faire une cure. Je le sens set inquiet, très vite je le rassure comme d'habitude. Je suis soulagée de lui avoir dit en tout cas et sans programmer ce qui est moins angoissant.

     

    Je laisse mon mari le dire à sa mère qui parait toute aussi surprise, je suis tellement habituée à ne rien laisser paraitre, peu de personnes voient quand je vais mal, ou bien ne veulent pas le voir.

     

    Une soeur de mon mari dépasse les bornes, en passant un dimanche soir, elle me dit: " Tu ne peux pas effacer ça ? tu ne vas pas y penser jusqu'à 90 ans ?" Je me justifie et explique, c'est dur pour moi et je me demande bien pourquoi j'ai besoin de me justifier.

    En partant, cette belle soeur me dit: " On ne peut rien faire pour toi ?" je lui dis non, mais me retiens de lui dire : " fichez moi la paix et ne jugez pas, c'est tout"

     

     

     


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  •   Juin 2000

    Une journée pour reprendre un peu d'énergie après cette longue et difficile séance chez mon psychiatre.

     

    Deux jours après, le dimanche nous sommes invités à déjeuner chez mon père et ma belle mère. cette dernière dès notre arrivée me reproche d'arriver trop tard, il devait être un peu avant 13H. Elle nous attendait à midi ! il fallait qu'elle le dise et avec nos enfants ados ce n'est pas toujours facile de démarrer tôt.

    Je me souviens encore de ce déjeûner, entre ma fille qui pleure car elle ne voulait pas venir, mon père qui ramène sans cesse des vieux souvenirs du genre " tu te souviens, ton frère faisait des cabanes............ou bien tu te rapelles de maman qui disait ci ou ça..........." avec le travail de thérapie actuel sur ma famille, c'est plus que douloureux et pourtant je fais bonne figure comme toujours, je protège tant mon père.

    Après le repas mon père nous emmène faire une promenade autour du village ( décidément quel est ce besoin qui lui fait ramener autant le passé, ce n'est pas son habitude, pas autant toujours bien ! sent il sa fin prochaine ? ) et on passe devant notre ancienne maison, il conte encore d'autres souvenirs, je ne vois que le jardin et l'emplacement de ces fameuses cabanes, là ou se passaient les abus. Quelle souffrance intérieure je contiens, quelle émotion m'habite !!!

    Le journée est interminable pour moi, j'ai hâte de retrouver ma chambre, mon espace.

     

    Le lendemain je ne peux m'empêcher d'avoir des pensées pour ces lieux de mon enfance, ces lieux ou j'ai souffert et d'autres souvenirs se précisent. Une autre cabane dans un arbre, j'aimais bien y monter, j'ai toujours adoré escalader des lieux un peu difficiles, mais c'était une oeuvre de mon frère, il y venait aussi et voilà je me souviens à ce moment là de jeux interdits, je devais me taire, surtout ne pas faire de bruit quand des personnes passaient sous cet arbre ou à proximité, il m'imposait le silence. Ce sont des souvenirs terribles, je me rends compte qu'il n'y a pas eu qu'une fois, celle dont je me rapelle depuis 4 ans, mais bien d'autres fois, j'étais plus petite et cela a duré des années.

    Je me souviens, et ce devait être à cette période, que je dormais tout habillée pendant l'été. On peut comprendre pourquoi maintenant.

    J'ai toujours pensé depuis cette année là, que mon frère avait "joué" avec mon corps pendant des années jusqu'au viol qui a mis fin à ces abus, mais je n'ai toujours aucun souvenir de l'après viol.

     

    Revenons à cette année 2000, nous sommes fin Juin et mes fils sont à la maison, l'ainé a terminé son année d'études en Angleterre et est rentré pour rechercher du travail, mais il a décidé de partir en Août en Andalousie avec copains et copines. Le second est en fac et les cours sont terminés, il travaille en 2/8 dans l'entreprise de son père, il est donc beaucoup présent. Ma fille passe le brevet des collèges et ne va pas tarder aussi à avoir toutes ses journées disponibles. J'ai aussi une petite fille handicapée que j'accueille à temps plein jusque fin Juillet.

    Je dois tenir le coup, je dois faire face, je contiens, j'ai du mal mais je n'ai pas le choix.

     

    Je me décide à rappeler la psycho-sophrologue comme elle me l'avait demandé pour lui raconter ma visite au cimetière, elle me félicite, je lui fais part de la remontée d'un nouveau souvenir, elle me dit que l'on verra ça et qu'elle me refera crier si besoin.

    J'apelle aussi l'asso, la présidente me rappelle ensuite, je lui fais part de toutes mes démarches, elle me félicite elle aussi et m'explique la progression.

    J'ai ce besoin à cette période de me sentir soutenue, écoutée, prise en charge.

     

    Mon fils ainé qui doit sentir les choses essaie de me reparler de toute cette histoire ( il faut dire que je lui en avais fait part juste avant qu'il ne parte pour l'étranger et que lors des petites vacances nous en parlions peu), je lui parle de mon cheminement, nous avons un super échange, il avait besoin d'être rassuré je pense.

     

    Mais les jours à la maison restent difficiles pour moi, je suis surtout épuisée par la charge de la maison en même temps que ce travail de thérapie.

     


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  • Le 16-6-2000

    Séance chez mon psychiatre, mari de la psychothérapeute vue la veille.

    Je suis épuisée après l'intensité de la veille et je bosse ma voiture en rentrant sur le parking souterrain, je me sens dans un état de fragilité très important à ce moment là.

    Le psy trouve que c'est dommage que je ne sois pas allé seule sur la tombe de mon frère hier. Mais quand je lui raconte comment cela s'est passé, il me dit que c'est bien, que j'ai refermé la grille du cimetière, que maintenant il va falloir refermer des tiroirs. Je pointe que je n'allais vraiment pas bien hier soir, que ce n'était pas mon idée cette "visite" au cimetière et que là bas, tous les moments douloureux de ce lieu me revenaient à la mémoire. Alors il me raconte une belle métaphore:

    - C'est comme si, il y avait deux armoires: celle de votre passé, vous videz les tiroirs et petit à petit, ils vont se fermer l'un après l'autre. Et celle de votre avenir, et vous allez ouvrir les tiroirs pour y mettre ce qu'il y a de beau et de bon pour vous. Et en ce moment, il peut y avoir des tiroirs ouverts dans les deux armoires.

    & Mais parfois je pense que quand je serai morte, je me trouverai en face de lui.

    - Eh bien justement, ce n'est pas vous qui le jugerez, ou bien vous êtes croyante et il sera puni au jugement dernier, ou bien vous êtes athée, et c'est fini.

    & Je suis croyante, mais je pense à ma mère aussi et ce qu'elle dira de tout cela.

    - Vous pensez que votre mère défendrait son fils et qu'elle dirait: Tu en fais toute une histoire, il a bien fait ? Vous ne pensez pas qu'elle dirait que c'est un salaud ?

    & Elle dirait peut être qu'il était malade dans sa tête plutôt.

    - Cela se peut bien, vous allez aller sur la tombe de votre mère, elle est dans le même cimetière ?

    & Non

    - Vous allez y aller seule, vous asseoir sur sa tombe, lui parler longtemps, vous lui direz ce qui s'est passé, ce que vous avez vécu, ce que vous auriez aimé lui dire, votre souffrance, elle vous entendra.

    & Mais je n'y crois plus à tout cela.

    - Oh si vous croyez que vous êtes coupable, que ceci, que cela................

    & Non mais concernant la religion.

    - Vous n'allez pas renier votre foi maintenant.

    & J'ai de plus en plus de mal à entrer dans une église.

    - Et votre père ?

    & Non, je ne peux pas communiquer avec lui.

    - Pourquoi ?

    & Dès que l'on parle de choses qui touchent, il pleure depuis qu'il est plus âgé.

    - Comment il était dans votre enfance ?

    & Il était absent, ma mère prenait beaucoup de place, elle nous faisait taire quand il était là. Elle disait sans cesse qu'elle aurait été beaucoup plus heureuse sans enfants.

    - Oui, elle n'était pas capable d'être mère, ses enfants la gênaient, et votre père ne prenait pas sa place ?

    & Les souvenirs avec lui: il me pinçait le nez pour que ma bouche s'ouvre pour mettre des cuillerées de soupe. Ma mère nous attachait à la rampe de l'escalier pour que nous n'allions pas jouer dehors avec les autres enfants du village.

    - Et si vous parliez de cela à votre père aujourd'hui ?

    & Non, il ne se rend pas compte, il en rit en en parlant encore aujourd'hui.

    - Et vous étiez proche de votre mère ?

    & Pas quand j'étais petite, je la dérangeais, mais les années d'adolescence et de jeune femme, nous nous téléphonions tous les jours les 5-6 dernières années de sa vie. Je crois que je n'ai pas encore fait le deuil. Quand j'ai appris qu'elle était condamnée, j'étais enceinte de 7 mois.

    - Oui, la perte d'une mère, la naissance d'un enfant, cela arrive très souvent et c'est très difficile.

    & Cela a été une période très douloureuse, je me souviens, quelques jours avant la naissance de ma fille, ma mère était en fin de vie, après il y a eu une amélioration de quelques mois pour mourir quand ma fille avait 6 mois.

    Je me suis toujours reproché de ne pas avoir communiqué avec elle sur sa maladie, nous n'avons jamais prononcé le mot cancer, nous le savions l'une et l'autre mais n'en parlions pas, c'était trop douloureux.

    - C'était encore des non-dits, parce que vous aviez fonctionné comme cela mais parlez lui de tout cela au cimetière.

    & Puis un an après sa mort, mon père m'a annoncé qu'il se remariait, encore un coup pour moi.

    - Vous lui avez dit ?

    & Non bien sur, il pleurait en me le disant.

    - Vous en pensez quoi maintenant ?

    & Je me dis que c'est aussi bien qu'il ne soit pas resté seul.

    - Vous pensiez qu'il trahissait votre maman ?

    & Oui, et cette femme dans cette maison, dans les affaires de ma mère! En plus elle n'est pas intéressante.

    - Oui bien sur, elle est nulle, pas intéressante, mais elle n'y est pour rien dans votre histoire.

    & Non, je ne supporte plus la mère de mon mari non plus.

    - Vous ne supportez plus vos deux belle mères, parce que vous n'avez pas fait le deuil de votre maman, mais elles  n'y sont pour rien, et elle n'ont pas à supporter cela.

    & J'avais une tante aussi, une soeur de ma mère qui est décédée il y a un an 1/2 et c'est comme si j'étais soulagée car elle me rappelait le passé aussi.

    Elles avaient deux frères qui sont morts à 37 ans, l'un d'un cancer de l'oesophage et l'autre s'est suicidé. Mais parfois je me demande si..........si..............(j'ai honte) si je ne souhaite pas le départ de mon père, car c'est un lien avec le passé.

    - Oui, c'est tout ce qui vous rattache à votre passé.

    & Je me rends compte que même si je ne le voyais pas, cela ne me manquerait pas. Ils devaient venir cet après midi, et j'ai inventé une histoire pour ne pas qu'ils viennent.

    - Oh, ça vous pouvez raconter de pieux mensonges et être adulte pour refuser de les voir à votre guise quans cela vous arrange si vous êtes si éloignés.

    & Oui, mais pas lui justement, j'ai l'impression qu'il cherche à se rapprocher et que je compte beaucoup pour lui, ma belle mère le dit.

    - Gardez des relations quand même.

    & Oui, sinon j'ai encore un reste de culpabilité.

    - Allons y, même si ça fait mal.

    & Quelquefois je me dis que peut être j'en fait toute une histoire et que ce n'était que des jeux d'enfants.

    - Vous pensez que vous étiez à jouer à touche pipi, vous le pensez vraiment ça ?

    & NON, pourtant non.

    - Non, c'est un inceste que vous avez subi, il n'y a pas de doute là dessus.

    & Avant que je me souvienne il y a 4 ans, cela m'arrivait d'avoir quelques flashs et je pensais que c'était des jeux d'enfants, mais quand la mémoire est revenue j'ai compris que ce n'était pas ça.

    - Oui, il y a 4 ans que vous avez compris que c'était grave, avant vous saviez qu'il y avait quelque chose qui faisait que vous n'étiez pas bien.

    Bon, vous allez laisser ce passé douloureux. Dans le présent vous allez régler cela et penser à vous.

    Vous pleurez sur lui ou sur vous ?

    & Sur moi.

    - OK, vous pouvez pleurer sur la petite fille que vous étiez, mais maintenant il va falloir cicatriser et c'est long une cicatrisation. Après des moments difficiles comme vous avez vécu, être si proche de la mort dans votre entourage, les moments difficiles encore vont vous rendre forte et résistante face aux épreuves.

    & J'aurais envie de pleurer dans les bras de ma mère.

    - Que lui demanderiez vous ?

    & De m'écouter et de me consoler.

    - Vous pensez qu'elle vous entendrait ?

    & Je ne sais pas.

    - On ne choisit pas ses parents, on choisit ses amis, son conjoint.

    Il y a des morts que vous voudriez vivants, et des vivants que vous voudriez morts, des morts que vous aimez, d'autres que vous n'aimez pas, c'est une vraie salade.

    Ce qu'il va falloir c'est vous pardonner à vous. Bon, on va s'arrêter là après cette heure passée ensemble.                           ( exceptionnellement)

    & Oui............

    - Vous allez vous promener et prendre le temps de rentrer.

    & Oui c'est ça qui est dur justement, se retrouver dans la réalité, je n'arrive pas à refermer le tiroir.

    - Mais non, vous devriez être contente d'être dans la réalité, après une heure à parler de mort, de noir, de cimetière........

    Après une telle séance d'une heure en plus, je suis épuisée, je passe chez mon amie M. qui me réconforte, me comprend complètement.

    Le lendemain, je suis dans une tristesse sans nom, je pleure ..............je me repose et cela me fait du bien.

    Tant que j'ai des séances écrites sur un cahier spécial, je les relate dans leur totalité, quand je n'en aurai plus et que je piocherai dans mes journaux intimes de l'époque, j'essaierai ( si j'y arrive ) de faire plus concis. Je vois que j'ai dans ce cahier jusqu'au début de ma cure thermale en Juillet 2000.


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