• Suite à ces séances de thérapie en 2000, je fais beaucoup de cauchemars de mort. Cela se passe toujours dans le village de mon enfance. Je ressens aussi beaucoup, beaucoup de fatigue.

    Nous profitons du week end de l'ascencion pour partir avec la caravane, mais je me sens mal intérieurement.
    Durant ces trois jopurs, il y a le 3 Juin, date anniversaire de la mort de mon frère abuseur. Je note sur mon journal ce matin là :
    "Evidemment que je pense à lui!" 
    Nous partons pour visiter les châteaux de la Loire et pour une erreur de direction, mon mari s'énerve, je fonds en larmes, j'ai envie d'exploser, mais je me retiens. Il se questionne de me voir ainsi, je lui dis seulement que je sais pourquoi je suis mal, il ne demande rien, ne réagit pas très bien et je me renferme dans une grande tristesse.
    Le soir nous décidons de diner au restaurant, avant de partir je lui dis qu'il faudra que je lui parle à notre retour, pour me vider la tête.

    Quand nous rentrons, je lui demande si je peux lui parler, oui bien sur, il est prèt à m'entendre. Dans les larmes, je lui rappelle que c'est l'anniversaire de la mort de mon frère et que je ne peux m'empêcher d'y penser, que je m'en veux d'être mal encore avec ça depuis 20 ans, que je me sens ridicule.
    Il me répond: Je n'y avais pas pensé, il ne faut pas t'en vouloir, tu es bien entourée, aidée, tu fais ce qu'il faut pour t'en sortir, et tu vas y arriver.
    "Merci mon chéri. Cela me fait vraiment du bien d'évacuer ainsi et de me sentir comprise".
    J'écris ensuite une page pour mon psy avec ce que je viens de comprendre, je suis mieux ensuite. 

     

    votre commentaire


  • Quelque temps après, lors d'un entretien à sos-inceste, on me dit aussi qu'il est nécessaire de faire des pauses dans la douleur, qu'il est important de ne pas aller trop vite.
    On me dit que j'ai besoin d'un lieu ou je suis encadrée pour sortir ma colère !!!

    L'une des écoutantes me dit qu'il y a souvent deux personnes en nous : le bon et le méchant et que je peux être en colère pour le mal qui habitait mon abuseur, pour l'acte lui même. Et qu'il y a l'autre partie qui a pu être bien pour d'autres personnes.

    Avant cela, j'avais parlé de ma culpabilité de salir la mémoire de mon frère.

    J'évoque ma séance chez mon psychiatre ou j'ai pu raconter le viol pour la première fois. On me dit que maintenant que c'était débloqué, ça devrait continuer et que tout allait aller de mieux en mieux.

    Je parle dans cette association de ma vie de tous les jours qui est extrèmement difficile au milieu de ma famille. On me dit que je devrais m'autoriser à partir de chez moi au moins une demi journée par semaine, ce n'est pas facile.

    J'évoque aussi la date anniversaire de l'accident de mon frère, et je me dis : le pauvre, il est mort lui. Et à d'autres moments je lui en veux d'être mort car je ne peux régler mes comptes avec lui.

    Quand mes larmes coulent, on me dit de laisser aller, je réponds que ce n'est pas facile et que cela me fait peur.


    Je repars de ces entretiens, épuisée, mais libérée.


     

    4 commentaires


  • Cette psychothérapeute chez qui je ne suis pas à l'aise est la femme de mon psychiatre en fait et son cabinet jouxte leur maison.

    Ce jour là, elle m'apprend la technique du rêve éveillé dirigé, pour favoriser le sommeil et surtout l'endormissement pour lequel, j'ai beaucoup de mal même avec anxiolitiques et neuroleptiques.

    Elle me demande de m'allonger sur le divan, me mettre à l'aise, calée avec des coussins, bras et jambes étendus. Il faut prendre conscience de l'environnement et fermer les yeux.

    (- Imaginez que vous êtes hors de la pièce, puis hors de la ville, et vous voyez un nuage d'une belle couleur qui vient vous chercher, vous prend dans ses bras et vous berce comme un enfant, vous vous laissez bercer, c'est très agréable.
    Il vous emmène loin sur une ile, il y a uen montagne d'ou descend un torrent, vous entendez le bruit du torrent, il coule dans la vallée, vous êtes maintenant dans cette vallée, il y a un lapin.
    Ce torrent se déverse dans un lac, vous êtes au bord, la nature est verdoyante, c'est calme puis vous continuez jusqu'à une forêt, sous les arbres, il y a une clairière avec une biche et son faon.
    Un ruisseau est là aussi, vous le suivez, il se jette dans la mer, il y a une plage, vous vous allongez au soleil, le soleil chauffe votre peau. Vous entendez le ressac, le cri des mouettes, vous voyez les grains de sable et l'écume.
    Près de vous, sur la plage, il y a des palmiers, des cocotiers, des gens dansent sur une musique gaie, en votre honneur, ils font la fête, vosu pouvez vous jopindre à eux si vosu voulez, il y a aussi un bâteau avec le bruit des gréments.
    Puis le nuage vous reprend dans sa douceur, il vous berce, laissez vous bercer. Il vous emporte, vous revenez dans la ville, dans cette pièce. Vous intégrer ce nuage en vous, à l'intérieur de vous, pour que quand vous en avez besoin, vous refaites ce voyage et vous vous sentez prête.
    Prenez conscience de votre respiration, elle se fait plus profonde, abdominale.}

    Elle me fait faire ensuite une révision de la sophrologie avec prise de conscience des battements du coeur à la fin et déglutition.


    Le rêve éveillé dirigé peut être fait dès que l'on veut s'endormir, petite sieste ou se rendormir la nuit. Je l'ai beaucoup utilisé à l'époque.
    Il faut imaginer le maximum de détails, c'est difficile et on finit par s'endormir

     

    votre commentaire


  • Je ne crois pas que je vais continuer d'écrire dans le détail toutes les séances, parce qu'il va me falloir des années et que je vais me lasser avant, je ne sais pas trop comment je vais faire. Là je vais un peu continuer.


    Au téléphone avec mon psychiatre, parce que je vais très mal:

    - Vous écrivez un peu en ce moment ?

    -
    Oui, un peu, mais je fais beaucoup de cauchemars et j'aurais besoin d'en parler
    .

    - Il faudrait noter vos cauchemars et vos rêves et on pourra travailler dessus. Il va falloir s'organiser autrement, peut être avec plus de temps, ou une autre méthode, mais ce sera plsu compliqué, moins facile; De votre part, ce qu'il faut entreprendre c'est une reconstruction.

    - Oui, mais moi je me sens perdue entre les séances, c'est trop long, je ne peux pas vivre normalement, et je suis prête maintenant à faire ce travail là chez vous
    .

    - Vous avez l'air de vouloir foncer comme si c'était un nettoyage, mais ce n'est pas ça, et je ne suis pas sur qu'en rapprochant les séances, ce sera mieux, mais on va voir pour autre chose, et il faut garder ce travail là.

    - Oui mais je vais déjà chez une psychothérapeute que vous m'avez indiquée.

    - Non, ce n'est pas de cet ordre là ce à quoi je pense, mais on va y réfléchir et on en discutera ensemble. Mais il y a le fait qu'une partie de vous retient comme un besoin de garder, de ne pas s'en débarasser complètement, c'est dans l'inconscient.

    - Oui, je l'ai déjà ressenti chez Mme V. et je en le supporte pas.

    - Mais aujourd'hui, justement on pourra explorer cela en analysant vos cauchemars.

    - J'ai un Rv dans 9 jours, mais ce sera trop court encore.

    - Non, vous venez dans 9 jours, on parlera de tout cela, et on verra ce que l'on peut faire.

    -
    Oui parce que vous m'aviez dit de ne pas en parler ailleurs, mais j'ai du mal, moi. En plus, je sens que mon mari s'essouffle.

    - Mais oui, c'est à vous de montrer autre chose de vous, pas seulement celle qui est ça, et créer des plaisirs, des distractions.

    - Oui, mais j'ai du mal, ça va un peu mieux quand j'ai des distractions, mais dès que je rentre, ça ne va pas.

    - Bon, on verra tout cela, je vous laisse ?

    - Oui, merci.

    - Au revoir, et appelez si vous avez besoin.



    J'ai pleuré pendant une bonne partie de l'entretien, c'est comme cela que je me sens en cette année 2000. c'est la première fois que j'ai une conversation aussi longue avec ce psychiatre au téléphone, j'imagine qu'il avait un trou dans son planning, parce que celui ci est toujours très chargé, nous avons des RV 3 mois après avoir appelé. En tout cas, même si je suis un peu bouleversée, je suis réconfortée.





    votre commentaire

  •  

    Retour chez le psy après mon séjour sur la côte en Mai 2000



    Je lui dis tout de suite que cela va un peu mieux, il me demande si je suis partie. Puis il me dit que j'ai pris une bonne décision entre la décision extrême qui était l'hospitalisation en clinique psychiatrique parmi des gens qui vont très mal et cette solution bien plus douce qui m'a fait du bien aussi.

    Puis il me demande ce qui se passait pour que je sois aussi mal la fois précédente, je lui dit que j'étais restée choquée par la séance de gros déballage. Il me demande ce qui me vient à l'esprit quand j'y pense.

    • C'était tellement douloureux.

    • De la douleur, mais encore ?

    • Cela me dégoute toute cette histoire là

    • Vous avez entendu la chasse d'eau ? La merde est partie avec la merde. Mais vous ne pensez pas que cela pourrait être autrement que dégoutant ?

    • Oui, mais je pensais me sentir mieux après.

    • C'est une plaie que l'on décape, il faudra y revenir, mais parmi cette souffrance il y a des moments ou il faut vivre, avoir du plaisir. Si vous y pensez toujours, c'est un moyen d'entretenir cette souffrance, vous ne pensez pas ?

    • Oui, mais parfois quand je suis bien, tout d'un coup, je me sens remplie de tristesse.

    • Oui, cela ne m'étonne pas, mais vous êtes en pleine reconstruction, c'est long une reconstruction. Quelle conclusion vous tireriez de cette séance ? Vous y avez repensé ?

    • C'est de moins penser à tout cela, en apprenant à vivre avec.

    • Je pense que ce qui vous empêche d'être bien, c'est que vous n'avez pas encore crié votre haine, votre révolte, que vous n'avez pas dit : C'est de la merde, ils m'emmerdent tous. Mais il faudra surement une piqûre de rappel. Ce n'est pas en y pensant tout le temps, vous ne pouvez rien changer à ce fait là qui est passé.

    • Oui, c'est parce que je travaille là dessus en ce moment comme jamais je ne l'avais fait, que j'y pense plus.

    • C'est d'en parler plus ici vous pensez ?

    • Oui, mais c'est quand je suis dans la contrainte, quand je suis fatiguée que cela ne va pas.

    • Arrivez vous à vivre en ignorant votre plaisir?

    • Oui, je pense surtout à faire plaisir aux autres.

    • Oui,vous êtes sur le modèle de la génération précédente : une mère et une épouse irréprochable, de l'excès dans tout, une maison bien tenue, cela pouvait être religieux aussi.

      Maintenant il faut franchir une autre étape: être heureuse pour vous, pour vous faire plaisir, faire des choses qui vous plaisent et lâcher, laisser aller.

    • Ce n'est pas facile de changer comme ça !!!

    • Non, et la semaine dernière sur la côte vous vous sentiez comment ?

    • L'après midi, cela allait, mais le matin j'étais très fatiguée, je dors très mal aussi. Bon je faisais des choses que j'aimais bien par contre, cela n'a pas été assez long.



    Nous revoyons mon traitement, puis il me redit que c'est bien d'être partie. Je lui dis que dès que je reviens à la maison tout me coute de nouveau. Il dit que c'est comme quand on a une grosse douleur, dès que l'on pense à autre chose ça va mieux, et dès que la distraction est terminée, cela revient. Il dit aussi qu'il faudrait provoquer une distraction, et essayer d'apprécier sans penser à la souffrance. Et si cela revient y penser 5 minutes, se donner ce temps là et après on passe à autre chose.

    Nous parlons aussi de la culpabilité, je dis que je me sens coupable d'aller mal.

    Il rajoute, oui et surtout vous ne voulez pas le montrer, autrefois les femmes qui avaient subi un traumatisme de l'enfance ne devaient surtout pas en parler, il y avait un mélange de culpabilité, de provocation, de plaisir...... Elles devaient se blinder, se montrer heureuses, épanouies, alors quelles ne l'étaient pas.


    Il ajoute que nous maintenons les séances plus rapprochées car il a peur que je ne sois pas comprise ailleurs (entretien qu'il a eu avec mon mari) et qu'il voudrait que je sois capable de vivre en dehors de son cabinet, même si cela fait mal en séance, c'est pour moins souffrir ensuite.


    Il précise, quand je lui demande s'il a lu ma lettre, qu'il est prêt à me lire et à m'entendre, qu'il ne faut pas hésiter.


    Une séance comme celle ci, m'épuise sur le moment, les larmes coulent souvent, mais je me sens tellement entendue que je suis rassurée et contente de chaque petit pas pour avancer.


    Je rentre chez moi en prévenant que j'ai besoin d'une heure pour me reposer, c'est un mercredi, ma fille de 15 ans prendra en charge la petite handicapée dont je m'occupe.

    Cependant après ce repos, la tristesse m'envahit. L'écriture, une promenade dehors et du jardinage m'aideront à penser à autre chose.


    Le lendemain quand tout le monde a repris le chemin du travail, de l'école, je me recouche et je craque,des larmes de tristesse et d'angoisse à n'en plus finir.



    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique