• Chapitre 2, partie 10 - Novembre 2000

     

    Novembre 2000

     

    Ce mois de novembre 2000, ou j'ai été claire,honnête ( mais est ce que toute vérité est bonne à dire ?) avec mon père.

     

    Séance chez mon psy

     

    - Alors, la vie de madame ?

    & ( Je fais des grimaces ) puis je réussis à dire: j'ai peur

    - Vous avez peur de quoi ?

    & !! J'ai écrit sur mon cahier.

    - Cela veut dire que vous préféreriez que je lise plutôt que le dire ?

    & Hum (je pose mon cahier sur son bureau)Il commence à lire en silence, je trouve le temps long, interminable, cela dure peut être 10 minutes ou plus. je fixe des yeux le ta^pis pendant ce temps, il passe énormément de temps sur chaque page, je m'angoisse, et si toute la séance se passait ainsi ! non.

    - Alors, maintenant que je l'ai lu, vous pouvez me dire de quoi vous avez peur ?

    & J'ai peur des choses qui restent à faire, et des changements qui vont se produire.

    - Ah ça, tout le monde en a peur et vous en aurez peur jusqu'à votre mort. mais pourtant, je vois des choses positives pendant cette quinzaine et des cauchemars qui finissent bien, ou vous vous défendez.

    & Oui

    - Avec vos écrits, je vois que vous avez toujours besoin des autres, besoin que l'on vous parle du problème, besoin que l'on vous dise quoi faire. Vous réagissez comme quand vous étiez enfant et que vous vouliez que l'on vous aime, que l'on s'occupe de vous. Il est temps que vous passiez de l'état adolescent à l'état adulte. Il va falloir faire le passage, franchir le pas, le pas-sage. Et puis, vous mettez la barre très haute, vous voudriez que tout soit bien partout, que tout le monde soit bien autour de vous. En plus vous voulez toujours entendre parler de difficultés, c'est maintenir votre état d'enfant. Vous avez des sentiments d'abandon comme un enfant. Si vos amies vous avaient oubliée, il fallait être capable de leur dire: ce n'est pas gentil. Et un jour vous pourriez vous aussi oublier ce qui était prévu. Il va falloir acquérir une autorité intérieure, pas extérieure, et regarder votre père en face pour lui dire ce que vous avez à lui dire, être capable quand vous êtes avec un homme, de ne pas vous sentir une victime blessée, mais quelqu'un qui peut prendre du plaisir, être capable de penser donner des coups de pied bien placés dans un homme qui vous agresserait.

    & Oui, mais la fête de la Toussaint me fait peur.

    - Pourquoi, c'est la fête de la Toussaint et le 2 c'est la fête des morts. Si vous voulez porter des chrysanthèmes au cimetière, cela peut se faire et ça peut ne rien vouloir dire, mais vous êtes allée il y a quelques mois sur la tombe de votre frère ?

    &Oui, mais j'ai dit que je n'y retournerai pas.

    - Mais les fleurs ce peut être signe de paix, et vous pourriez comme cela vous pardonner à vous. Vous savez, dans les cimetières, c'est de la terre et des vers en dessous.

    & J'ai horreur d'entendre cela.

    - Mais votre dernier rêve ; un porc qui avait trois petits, cela vous fait penser à quoi ?

    & C'est dégoutant.

    - Oui, mais vous pensez qu'un porc aurait pu mettre au monde autre chose que des porcs ?

    & Non

    - Et vous les avez touchés dans votre rêve ?

    & Oui, je pense.

    - C'était bien ?

    & Oh, non ça me dégouttait.

    - Vous êtes capable de toucher ce qui est dégoutant en restant propre. A quoi ça vous fait penser de dégoutant ?

    & Je pense à mon frère, mais ne peux le dire, et je pleure un moment avant de dire: pas à moi quand même!!!

    - Pourquoi vous dites ça ?

    & Parce que je crois que j'ai encore de la culpabilité.

    - Si vous êtes coupable, quelle est la sanction que vous méritez?

    & D'être malheureuse

    - Ah, ça vous y arrivez bien, vous ne croyez pas ? mais il y a d'autres moments quand même ?

    & C'est tellement rare.

    - D'être malheureuse ?

    & Non d'être bien.

    - Oui, mais il est temps de changer cela, je veux que ce soir avant de vous coucher, vous vous disiez: la séance de cet après midi m'a fait comprendre des choses, m'a fait avancer, j'ai maintenant uen autorité intérieure et c'est moi qui décide ma vie, ej ne subis plus, je n'écoute plus tout ce que l'on me dit, c'est moi qui décide.

    & oui, mais j'en ai marre d'être comme je suis, ça m'énerve.

    - C'est justement parce que vous en avez marre et que ça vous énerve, que cela ne change pas, il faut lâcher. Et vos migraines ?

    & je n'en ai plus depuis que j'ai vu l'homéopathe, amis j'ai un lumbago depuis 2-3 jours.

    - Bien sur, il va falloir s'en occuper aussi, vous avez fait de la sophro, il y a l'homéopathie, vous pourriez faire de la fasciathérapie, vous connaissez quelqu'un ?

    & Oui, mais je je vois mon médecin, elle donnera des anti inflammatoires et ne voudra aps faire de prescription.

    - C'est dommage et ça représente un gros investissement pour vous ?

    & Ah oui, déjà depuis ma cure, on ne s'en sort pas.

    - La fascia vous ferait du bien, cela recollerait les morceaux. Vous ne préférez pas cete fin de séance?

    & Si mais !

    - Si, mais, si mais ça c'est vous avant, négative.

    & Oui, mais je ne pourrai plus aller dans ce cimetière.

    - C'est fini, c'est fini, c'est fini, Mme P.

    & Quoi ?

    - En sortant d'ici, vous êtes une adulte et vous ne vous posez pas la question, vous décidez si vous avez envie ou décidé de faire quelque chose.

     

    Je repars de cette séance vidée complètement, quelle émotion pendant toute la séance, et encore après.Mais dans la semaine qui a suivi, même si je me rends compte qu'il m'a secouée, je pense que c'est comme s'il m'avait autorisée à aller mieux.

     

    Le jour redouté de la Toussaint arrive avec le déjeuner chez mes parents, c'est toujours plus ou moins un choc pour moi, surtout cette année là avec toutes les prises de conscience que j'ai faites. Je ne suis pas allée sur la tombe de mon frère, mais entendre mon père parler des disparus et retourner sur le lieu de mon enfance est toujours pénible, le soir je ne pourrai pas dormir et je serai gelée malgré les épaisseurs de couettes. De plus l'après midi du 1er, j'ai souffert d'un terrible mal de ventre sans savoir la cause.

     

    Le jour suivant, j'ai un rendez vous avec le médecin du travail, que je connais pour avoir travaillé avec elle en institut. Je lui fait part de ce qui s'est passé depsui un an, son mot de la fin sera: quel chemin parcouru, pensez y quand vous serez moins bien. Elle me trouve entreprenante et courageuse, oui mais à quel prix !!! Elle m'a dit aussi de me protéger quand je parlerai à mon père, de ne pas être seule. Elle ajoute que se reposer, ne rien faire ou dormir n'est pas du temps perdu, c'est se ressourcer. Et que j'ai bien mérité ce temps là après avoir souffert de longues années. Elle ajoute que j'ai un parcours en ligne brisée, mais qu'il y aura de plus en plus de bons moments.

     

    A cette période là je vois beaucoup mes amies qui me soutiennent vraiment, mais comme je suis hypersensible, je suis à l'écoute de chacun de leurs mots, et mon amie M. la semaine précédente avait dit (enfin je l'avais entendu comme cela) que mon histoire était difficile à croire, cela m'était resté au travers de la gorge, je lui en reparle donc, elle m'assure qu'elle ne l'a pas dit comme ça, elle a sans doute voulu dire que pour mon père ce sera difficile à croire. Puis elle ajouté qu'elle m'a toujours crue et que sinon elle n'aurait pas pu continuer à m'écouter. je la remercie, j'avais besoin de mettre cela au clair, elle me dit que j'ai bien fait.

    J'ai commencé à cette période, peut être après avoir dit à mon amie que je me sentais un peu mieux, à ressentir une angoisse de vide, c'est affreux comme sensation.

     

     

     

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  • Commentaires

    2
    ala
    Mercredi 22 Décembre 2010 à 19:38

    Merci Cathy de ton analyse, tu sais cela date de 10 ans et j'allais très mal à l'époque. C'était un peu inconscient cette réaction.

    maintenant je m'autorise à être heureuse, encore plsu depuis samedi dernier, mais ça c'est une autre histoire

    bisous et très bon Noel à toi

    1
    Mercredi 22 Décembre 2010 à 18:41
    Bonsoir,

    Ton psy était très pertinent. On sent en effet que tu as besoin de tes amies et que tu ne supportes pas "un dérapage" de leur part. J'aime assez son analyse.

    Tu ne méritais pas de sanction parce que ton frère t'a fait cela. Pourquoi penser cela ? Tu ne peux pas t'auto-punir de ce que tu as subi... C'est curieux ta réaction. Tu ne t'autorises pas à être heureuse en fait.
    Si c'est cela, j'étais comme ça aussi avant l'hypnose. Mais à cause de la femme qui m'a élevée (tant elle m'avait conditionnée).

    Je profite de ce message pour te souhaiter de passer de bonnes fêtes de Noël.

    J'essaierai de reprendre mes écrits moi aussi. Je n'ai pas avancé depuis ta dernière visite.

    Bisous.
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