• Chapitre 2, partie 2 - Août 2000

     

    La vie continue à la maison, nous commençons à préparer notre départ en vacances proche.

     

    Mais avant j'ai envie et besoin de ranger et nettoyer ma maison. Il y a aussi pas mal de travail à faire dans le jardin, mon mari n'ayant pas pu tout assumer pendant mon absence;

    Une journée pendant cet été là, mon père et ma belle mère viennent nous donner un coup de mains pour le jardin. Le matin, mon mari est au travail, ils arrivent tôt pour moi, j'étais à laver la moquette de notre chambre profitant de la location de l'appareil pour les autres pièces.

    Mes parents vont pendant ce temps faire le tour du jardin et ma belle mère revient de forte méchante humeur, comme souvent. Elle aimerait que je sois disponible pour leur montrer ce qu'il y a à faire au jardin et dit qu'ils n'y seront pas longtemps vu leur âge. Moi qui n'ai pas l'habitude de dire ce que je pense, je précise que s'ils ne voulaient pas venir, ils n'étaient pas obligés. Mais c'est en versant quelques larmes que je réussis à le dire, et  toute la matinée j'aurai bien du mal à les retenir, ma fragilité, ma sensibilité me jouent bien des tours. Mon père vient à son tour, je vais lui montrer ce qu'il y a à faire, il ne voit pas mes larmes, comme d'habitude, il ne voit rien me concernant, cela fait plus de 40 ans qu'il ne voit pas quand je vais mal.

    Je suis au jardin moi aussi à arracher les mauvaises herbes et je pleure, je prend un anxiolytique qui calme un peu, je me retiens de parler à mon père de ma dépression et de la cause ( l'inceste avec mon frère) mais non je réussis à tenir en le protégeant comme toujours.

    Un peu plus tard dans la journée ma belle mère, radoucie, me demandera si ma cure m'a fait du bien, ne comprend pas que je ne dormais pas avec des médicaments, je lui dis que c'est ça dans la dépression. Et là elle me dit, chez nous les gens vont à G. je précise que c'est une clinique psychiatrique et que moi ce n'était pas du tout cela.

    L'après midi, malgré leur présence, je me rends à un rendez vous, puis passe voir une amie avec qui je pleure encore sur ma matinée, elle me dit qu'elle préfère presque me voir comme cela que dans l'euphorie de la semaine précédente, je dis que j'ai bien envie de tout raconter à ma belle mère, mon amie pense qu'elle arrêterait peut être d'être mauvaise avec moi mais que ce serait un lourd secret pour elle. Bref je n'en fait rien, ils sont là quand je rentre et ne partiront qu'à 21H après 12H passées à la maison, j'ai vraiment eu du mal.

     

    Je continue dans les jours suivants de faire le gros nettoyage que j'ai entrepris, cirer les meubles et faire les 5 chambres à fond. Cela tient du délire, je n'ai donc pas compris que j'avais besoin de repos. J'ai des gros moments de blues ou je pleure de fatigue, mon mari a les mots qu'il faut pour me réconforter, il sait quoi dire maintenant depuis sa visite chez mon psy.

    Heureusement nous partons en vacances dès la semaine suivante et pour deux semaines en Espagne et dans le sud de la France avec notre fille de 15 ans et une de ses copines.

     

    Ce seront de bonnes vacances, malgré les inquiétudes que peuvent donner les sorties le soir à l'étranger de deux adolescentes, et leur méchante humeur lorsque nous leur donnons des limites.

    J'ai surtout respecté mon rythme, pris du bon temps à la plage ou en visites, j'ai adoré le musée Dali à Figuras. La côte catalane est très jolie aussi. La seconde semaine dans les Pyrénées Atlantiques complètera parfaitement ces vacances.

     

    En rentrant nous avons une grande joie, notre ainé a décroché son premier poste, à l'étranger, mais il est heureux, il revient d'un mois de vacances en Andalousie avec des copains et copines donc tout va bien pour lui.

    Notre second fils n'est pas rentré d'un périple en Europe du nord avec sa voiture et copains, copines lui aussi, avant d'entreprendre sa seconde année de fac de droit.

    Notre fille prépare, elle sa rentrée au lycée.

    Visite aux parents, mon mari à sa mère et en famille chez mon père qui me semble énervé, je ne sais pas pourquoi.

     

    Tout semble aller bien, je vais bien, mais …............je suis toujours fatiguée, j'ai des maux de tête en permanence, l'épuisement me guette et je n'ai pas encore repris mon travail pourtant. Peut être faut il tout simplement accepter cet état !!!

    Ce dimanche du début Septembre, j'assiste à une messe en pleine air devant notre grotte de Lourdes locale, un prêtre de la cathédrale assure l'homélie, il dit des choses qui me parlent:

    « Il faut sortir de notre marécage, enlever les lunettes noires qui nous empêchent de voir ce qui est beau »

    Je suis bien consciente que j'ai du travail à faire pour y arriver, cela me donne envie de rencontrer un prêtre en tout cas, pour lui parler de tout ce qui se passe en moi.

     

    A suivre

     


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