• Ce passé douloureux, chapitre 2, partie 1

    Quelques souvenirs de mon enfance:

    Mon adolescence a été compliquée: à 14 ans je suis entrée en internat, les crises d'angoisse étaient très présentes et une hyper émotivité remarquée par les professeurs et l'infirmière du lycée. Pourtant je fuyais l'infirmerie, en particulier les visites médicales, l'idée de voir un médecin inconnu me faisait très peur.
    Notre généraliste lui, m'avait donné du séresta en me disant : cela te rendra plus sereine.

    Mais revenons à cette cure thermale de 1996:

    Au bout d'une semaine de cure, je craque, j'en fait part au médecin qui me dit que c'est normal, je suis prête à passer de l'autre côté, dans le monde des vivants, il est temps de lâcher. Comment ? En écoutant le médecin.
    "Il ne faut pas avoir peur de la maladie des nerfs. Quand on a du diabète, on prend des médicaments à vie pour l'équilibrer, là c'est pareil.
    A la 2ème consultation; il faut changer, vous y êtes presque, vous n'allez pas faire comme les gens qui viennent depuis 15 ans, je ne suis pas comme mes confrères qui aiment que les clients reviennent, je veux que vous guérissiez pour ne plus avoir besoin de venir".

    Après avoir pris conscience de ce souvenir, une nuit agitée et les soins le lendemain, je vois le médecin au moment de la douche et je réussis à lui dire que j'ai commencé à écrire et que des choses sont remontées. Il m'a répondu : nous en parlerons à la prochaine consultation la semaine prochaine.
    OK, mais c'est très présent dans ma tête et pendant les trois jours qui ont suivi, j'ai senti l'angoisse augmenter, les insomnies sont devenues insupportables !!!
    A la fin de ma première semaine de cure, mon mari et mes deux plus jeunes enfants ( 11 et 16 ans )
    comme par hasard les âges de mon frère et moi au moment du viol !!! me rejoignent pour deux semaines de vacances, je vais mal, je ne peux pas parler, j'ai beaucoup de mal à supporter leur présence, je pleure dès que le ton monte.
    Deux jours passent, le 3ème soir, un moment d'intimité avec mon mari et là je craque je réussis à lui dire dans les larmes mon terrible secret. C'est l'étonnement d'abord pour lui, puis la révolte contre mon frère ( ce dernier est décédé depuis 15 ans accidentellement ). Puis mon mari m'avoue qu'il a toujours trouvé que mon frère n'était pas à l'aise avec lui, son comportement lui paraissait bizarre. Il comprend mieux, moi je n'avais rien remarqué.
    Les premières paroles de mon mari ont été : - Je ne t'en veux pas tu sais !!!
    ( heureusement encore !!! ) cela me fait sourire aujourd'hui.

    Mais ceci dit, il a été d'une compréhension, d'une écoute, d'une aide remarquable, tout de suite il m'a dit : Il faut revoir le médecin et lui en parler.

    A la douche le lendemain, je fais part au médecin de ma souffrance due à la remontée de souvenirs que je ne peux plus garder pour moi. Je lui dit que nous avons passé une bonne partie de la nuit à discuter. Il me propose un RV pour l'après midi, je lui demande si mon mari pourra m'accompagner, il répond:
    - S'il peut nous aider, bien sur .!!!

    La consultation à venir m'angoisse pendant les heures précédentes, il faut bien dire qu'il sera le premier professionnel à recueillir ma parole et la deuxième personne seulement, heureusement les enfants sont présents et bien symphas ne posant aucune question, alors que cela saute aux yeux que je vais très mal.

    Nous allons donc tous les deux à ce rendez vous. J'ai beaucoup de mal à démarrer, mon mari est prêt à parler, le psy lui dit que c'est à moi de sortir les mots, que c'est important. Dans les larmes j'arrive à prononcer les paroles qui sont liées à ce que ma mémoire vient de me révéler, et là je suis surprise, le médecin dit:
    - Je me doutais d'une chose pareille !!!
    Il pose quelques questions, conseille sur le travail à faire en thérapie en rentrant, augmente mon traitement car là je ne gère plus les angoisses.
    -C'est une névrose, il y a un gros travail à faire en thérapie. Il faudrait retrouver les évènements qui sont liés à ce fait.
    Je parle de la culpabilité depuis la mort de mon frère, alors que les abus n'étaient pas conscients pourtant, et surtout depuis que je suis dépressive.
    Puis l'aggravation a été là quand mon fils ainé a eu 15 ans, mon second fils avait 15 ans aussi quand j'ai été hospitalisée.
    Le médecin dit que c'est une urgence de me libérer maintenant, surtout pour ma fille de 11 ans.Faire attention à son poids aussi car elle a déjà pas mal d'embonpoint.
    Il conseille de dire les choses aux enfants, on peut dire que c'est arrivé à quelqu'un d'autre, pour les mettre en garde contre de tels évènements, pour ne pas reproduire.
    Pour les angoisses à la tombée de la nuit, qui se manifestent par des douleurs au niveau de la gorge et de l'estomac, il y a un gros travail à faire, essayez de respirer profondément en allongeant l'expir. C'est important de faire travailler son corps.

    La cure se poursuit avec son effet apaisant. Heureusement que je ne suis plus seule, je peux parler avec mon mari de tout ce que j'ai dans la tête. Et puis je commence ce jour de février 1996 à acheter un journal qui ferme à clé avec un petit cadenas, et je démarre ces années d'écriture qui se sont terminées en ( Aout 2007 )

    A la dernière consultation en fin de cure, j'écoute ses conseils: Il faut continuer la thérapie, travailler point par point avec mon psy de N.
    Il me rassure sur la culpabilité, parle des relations avec ma mère qui auraient été différentes si elle avait su!!
    Il n'aurait pas fallu garder ce secret si longtemps, cela a provoqué une grande souffrance, maintenant il faut cicatriser. avec l'aide de votre mari.

    Eh bien, quelle cure !!! si je m'attendais à tout cela!

    « Ce passé douloureux: chapitre 1, partie 6 Ce passé douloureux: chapitre 2, partie 2 - »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :