• Ce passé douloureux: chapitre 2, partie 2 -

    Cette année là :

    En rentrant de cette cure de 1996, je me sens complètement délabrée. J’ai seulement une semaine d’arrêt de travail et c’est difficile de retrouver mon poste à mi temps pourtant, mais s’occuper des autres ( les enfants et jeunes) n’est pas évident quand on va mal.

    Je reprends ma thérapie en révélant à mon psychiatre ce que je viens de découvrir, il me dit :
    - Eh bien, nous allons travailler là-dessus maintenant.

    Je comptais sur son aide bien sur, mais très vite je me rends compte que je suis seule pour faire le travail, peu, pour ne pas dire pas du tout de paroles de sa part. Ce travail est trop difficile pour moi, je lui dis, il me répond :
    - Ce n’est pas compliqué, je vous demande de me dire ce qui vous passe par la tête pendant les séances.

    Eh bien si, pour moi c’est très compliqué, cet homme me refroidit et pendant toutes les séances je pense : mais de quoi je vais parler ? ou de quoi j’évite de parler ? (Trop douloureux)

    Bien sur que parler de l’inceste est encore beaucoup trop douloureux, je n’étais pas prête et quand je lui dis : Il faudrait bien que je parle du passé, il me répond sur un ton désagréable :
    - Ah moi je ne vous demande rien !!! 

    Là je me suis rendue compte que je n’arriverais pas à faire un travail avec lui. J’arrivais en séance avec une angoisse indescriptible et je repartais dans le même état en n’ayant pas libéré mes émotions.

    En parallèle, les démarches pour obtenir l’agrément de famille d’accueil ont été couronnées de succès, et j’ai pu donner mon préavis de 6 mois pour cesser mon travail à l’institut, et prendre ma demi retraite de la fonction publique.

    Dès le mois de juin, j’ai accueilli un enfant de 12 ans handicapé, c’était encourageant de savoir que je pourrai travailler de la maison et j’ai pu annoncer à mon psychiatre que les choses allaient changer et que tout irait mieux, j’en ai eu le courage et  de ce fait je mettais fin à ma thérapie (5mois ½, c’est relativement court !!!)

    Il ne parait pas du tout persuadé que le moment d’arrêter est venu, mais me laisse libre, ne faisant aucun commentaire, il me dit seulement :
    - Prenez soin de vous et respectez votre rythme

    (Avec l’expérience que j’ai maintenant je trouve vraiment que c’était léger et pas très professionnel)

    Dans le même temps, j’ai pu diminuer nettement mon traitement. L’été se passe bien. Quelques jours de vacances sans les enfants me permettent de réfléchir et de faire le point, je pense que je vais reprendre une thérapie, c’est encore trop présent ce traumatisme, je ne l’ai pas assez élaborée. Et en rentrant je prends un rendez vous avec la psychiatre qui ne prenait pas de nouveaux patients 6 mois auparavant, là c'est possible. Je suis restée sur une mauvaise première expérience de thérapie, mais il faut bien voir les choses en face, je ne m’en sortirai pas seule.

    La rentrée de Septembre est plus difficile, nous sommes 6 à la maison, dont J. avec son handicap qui me demande disponibilité et énergie. Je prends patience car il me reste 3 mois de travail à l’extérieur. Il me faut attendre fin Septembre pour le premier RV chez cette psychiatre

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  • Commentaires

    3
    Mercredi 8 Septembre 2010 à 09:11

    On voit de tout dans les psys.Mais parfois aussi on n'est pas prêt à se livrer, c'était un peu ça avec ce psychanaliste, le premier d'une longue série.

    mais bon ils ne sont pas là pour donner des solutions, mais pour nous aider à trouver notre propre solution.

    bises

    2
    Mercredi 1er Septembre 2010 à 13:24
    Il aurait pourtant été essentiel que tu parles de cette "révélation" que tu as eue en écrivant un peu ta vie à l'époque où un psychiatre te l'a conseillé.

    Tu n'es vraiment pas tombée sur le meilleur... J'ai connu l'épreuve des psychiatres, c'est un monde bien étrange !

    L'un d'eux m'a dit un jour, alors qu'il avait toutes les cartes en mains pour me donner une solution à une question cruciale pour moi :
    "On n'est pas là pour parler de cela".

    Tu as bien du courage... Je lis la suite, j'espère que cette dame t'apportera davantage !

    Bisous.

    Solange
    1
    Dimanche 2 Novembre 2008 à 22:30
    Quel courage!! Assumer tout ce que cela implique, en plus de tes douleurs morales! Bravo!
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