• Chapitre 5...............page 6.......fin Août 2001, la fin de vie de mon père.

    L'angoisse est très prégnante en cette fin d'été, même pendant les visites à mon père c'est très difficile. Après quelques jours ou il a été moins bien il semble mieux, mon généraliste qui me suit de près insiste pour que je parte en cure, je fais donc les démarches nécessaires. Et je ne serai plus dans l'incertitude de cet avenir bouché qui me mange intérieurement. Le gros souci pour moi c'est de l'annoncer à mon père et à ma belle mère.............ce n'est pas une mince affaire.

    Je suis toujours en communication avec la personne de JALMALV qui visite mon père et je prends conseil auprès d'elle, elle conseille de ne pas trop attendre avant de dire à mon père que je pars en cure, cela va lui donner le sentiment qu'on lui cache quelque chose d'important sinon. Elle conseille aussi de ne pas lui téléphoner les mêmes jours à heure fixe pendant ma cure. Bon elle m'apaise à chaque fois.

    Je suis plus apaisée avec les injections de tranxène et mon généraliste revu pour le suivi est satisfait il me fait continuer une semaine de plus puis diminuer avec des demi ampoules progressivement.

    Le jour ou je prévois de dire à mon père que je vais partir trois semaine en cure, il va beaucoup moins bien, il est très fatigué et a de la température, je ne lui en parle donc pas. Le lendemain l'infirmière appelle ma belle mère pour demander que nous allions le voir il est très très fatigué.

    Je passe donc chercher ma belle mère et nous nous rendons au chevet de mon père, il est dans un coma vigile, son médecin passe il ne sait pas ce qu'il a il le fait mettre sous perfusion pour le réhydrater. Je préviens ma nièce qui va nous remplacer avec sa mère dans l'après midi, même si j'ai du mal à laisser mon père je décide de passer un peu à la maison et d'avoir mon injection ce soir, ce n'est pas le moment de m'écrouler. Je ramène ma belle mère chez elle puis rentre quelques heures à la maison. Je retourne en soirée avec mon mari et ma fille, après mon injection mais je ne risque pas de m'endormir c'est tellement fort ce que je vis. Mon père est dans le même état mais à ma demande il me serre la main. J'ai rappelé la personne de JALMALV, appelons la N qui passera le lendemain matin, un dimanche.

    La nuit a été très difficile avec peu de sommeil, dès 9H30 je suis au chevet de mon père, avec N , mon père est sorti du coma et quand je rentre dans sa chambre N me dit votre père a beaucoup de choses sur le cœur mais a du mal à les dire et cela lui fait très peur.

    Comme elle repart, je sors avec elle dans le couloir et elle me dit qu'il a très peur de la mort, qu'il pensait vivre plus longtemps. Elle le trouve très réservé pour parler de lui, qu'il faut souvent dire les choses à sa place. Elle conseille d'être là silencieuse à lui tenir la main pour lui montrer que je l'aime. Elle dit que si je suis angoissée, de respirer tranquillement et qu'il règlera sa respiration sur la mienne. Je la remercie et la salue avant de retourner dans la chambre.

    Il pleure et me dit:

    - Je vais mourir.

    - Sans doute mais on ne sait pas quand, (je lui caresse la tête en même temps)

    - Je vous aime tous et vous allez me quitter...................et Marguerite......

    -Oui, mais tu sais bien que l'on se retrouvera tous.

    - Oui

    - Tu as peur de quoi?

    - J'ai peur de souffrir.

    - Non, ils te donneront des calmants et après tu sais bien que tout sera bien. Est ce que tu veux voir un prêtre?

    - Oh oui!

    - Bon je descends téléphoner au presbytère ( un prêtre est disponible et mon père le connait bien, je remonte lui dire)

    - Et Marguerite elle viendra cet après midi?

    - Oui tu voudrais la voir ce matin?

    - Oh oui!

    J'appelle ma belle mère et descends au distributeur de café pendant les soins, ma belle mère arrive peu de temps après et le prêtre aussi. Nous parlons un peu je demande à l'abbé de le rassurer par rapport à ses peurs. Nous laissons le prêtre seul avec mon père puis il nous fait rentrer. Nous prions ensemble c'est un tel moment d'émotion...........je tiens une main de mon père et ma belle mère l'autre main. Mon père a dit en notre présence à tous les trois: c’est dur.

    Je reconduits le prêtre dans sa paroisse et revient à l'hôpital, puis je rentre tard le midi je suis vannée.

    Je peux me reposer ce dimanche après midi avant de retourner le soir après ma piqûre, ma belle mère est restée tout l'après midi. Je suis avec mon mari en ce dimanche soir et heureusement car les échanges en émotion ont été tellement forts pour tous, Bernard pleure aussi par moment.

    Dialogue:

    - Tu n'as pas des choses à dire?

    - Quelles choses papa?

    - Avec Isabelle pour les partages.

    - Non tu avais tout prévu en 1996.

    - J'espère que j'avais bien fait.

    - Mais oui tout a été bien fait, ne t'inquiète pas et on s'entend bien avec Isabelle, il n'y aura pas de problèmes. Tu y penses?

    - Oui

    - Et avec Marguerite?

    - C'est fini.

    - Comment ça? il n'y a rien à faire? elle peut rester dans ta maison hein.

    - Non je ne crois pas, je ne sais pas si j'ai pensé à tout, si j'ai tout dit.

    - Eh bien si tu penses à autre chose tu le diras et pusi tu es encore là on peut profiter de ces moments ensemble;

    - Tu n'as rien d'autre à me dire?

    - Je veux te dire merci pour ce que tu m'as apporté et donné papa.

    - J'ai fait tout ce que j'ai pu.

    - Je sais et je t'aime et puis tu vas retrouver maman et Jean-Pierre.

    - Oui

    - .......Tu diras à Jean-Pierre que je lui pardonne pour ce qu'il m'a fait.

    - Oui

    - Tu as été heureux avec Marguerite?

    - Oh oui.

    - Et puis vous en avez profité, fait des voyages.

    - Oui

    - Mais vous avez eu une bonne santé longtemps, ce n'est pas pour tout le monde pareil.

    - Oui ( mon mari est en larmes et moi aussi malgré que j'essaie de contenir, il vient de lui-même l'embrasser et le remercier)

    - Tout ce que tu nous laisses c'est grâce à ton travail et à ton courage.

    - Je voudrais bien voir Élodie.

    - Eh bien elle viendra demain après l'école, Emmanuel l'amènera. Si tu te sens plus fatigué je peux rester passer la nuit près de toi.

    - Oui

    - Pour ce soir, ça va aller?

    - Oui

    - Ton médecin est gentil aussi et il fait tout pour que tu sois bien.

    - Oh oui, tu vas pouvoir partir.

    - Oui on va te laisser te reposer.

    Je dis à mon père que je reviendrai le lendemain matin et sa femme l'après midi.

     

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