• Chapitre 4, page 6; 16 mai 2001

    Je continue d'aller au groupe de parole de l'association. Ce soir là j'écoute les autres, mais j'ai vraiment du mal à parler, j'attends la fin pour cela. Une autre participante me demande si ça va et je dis non, en larmes. Une des animatrices me dit: tu n'as pas beaucoup parlé et tu repars avec ton sac bien lourd, allez on se rassoit. Je dis non mais continue de pleurer, En fait on se rassoit toutes, mais j'ai vraiment du mal à démarrer, l'animatrice dit que mon père est très malade, je parle un petit moment et tout le monde encourage, explique, ça me fait vraiment du bien. Je serais repartie très mal si on ne m'avait pas tendu la perche pour que je démarre. La soirée a été longue et je repars dans un état de vide. Je crie encore en voiture et pour une fois c'est vraiment libérateur.

    Puis le lendemain, nouvelle séance psy:

    Je dis mon mal être, le psy me fait réfléchir sur la cause, ce n'est pas difficile, j'explique que je sais que mon père est malade, qu'il arrive en fin de vie, mais que ce sont ses souffrances qui sont le plus difficiles à supporter. Le psy dit que tout le monde serait affecté par la mort proche de ses parents. J'ajoute que ce sont mes angoisses qui sont difficiles à gérer, il trouve que c'est bien de crier dans ma voiture pour évacuer. Je dis ma fatigue, ma difficulté à supporter ma belle mère, la relation avec mon père qui reste superficielle. J'ajoute que je pensais lui reparler de l'inceste. Le psy pense que c'est impossible pour mon père, qu'il se protège, que je dois le laisser finir sa vie en paix, il souffre déjà assez comme cela. Il me dit de l'accompagner de ma paix pour le grand Passage. Il dit aussi de laisser s'endormir la petite fille pour laisser la place à l'adulte, fille de son père qui est là pour l'accompagner et le soutenir pour la fin de sa vie.

    Et puis le psy dit qu'il ne faut pas que je compte sur mon mari et mes enfants, ils peuvent comprendre la tristesse pour mon père, mais ne se rendent pas compte de ce qui se joue pour moi par rapport à mon histoire. Il n'y a que moi qui puisse le ressentir et avoir une action dessus. Je demande comment faire et le psy me dit que je l'ai déjà fait et qu'au lieu d'attendre de mon père des révélations ou un pardon, il vaut mieux que je mette mon énergie à trouver des solutions pour tenir le coup. Je réponds que c'est ma plus grosse angoisse; tenir et combien de temps!!! Le psy répond; plusieurs mois sans doute. Le psy conseille de me reposer et de me préserver physiquement et psychiquement.

    Quand le psy me dit au revoir avec un regard très compatissant, cela me fait du bien.

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