• Chapitre 3, partie 12; Février 2001

     

    Séance de psy du 23-2-2001
     
    Je commence par dire que cela allait bien mais que depuis la veille avec les soucis pour ma fille, rien en va plus. il me demande son âge et dit que 16 ans c'est bien l'âge des problèmes liés à l'adolescence. je lui raconte l'histoire des feuilles de sécu, sa rupture scolaire, son non intérêt pour son stage, ses écrits.
    Il répond qu'elle est en souffrance et qu'elle a besoin d'être aidée. Il ajoute que ce n'est sans doute pas moi qui peux l'aider, mais par contre que je dois mettre des règles, faire preuve d'autorité et de disponibilité, et pour cela demander l'aide de mon mari qui est assez passif. Il conseille de prendre du temps avec elle, par exemple aller boire un pot, faire les boutiques, le souci c'est qu'elle ne veut pas. Il me dit de lui demander son avis pour m'acheter quelque chose, mais bon, c'est très difficile de communiquer avec elle tout simplement. il conseille de la faire aider par des professionnels, je sais déjà qu'elle ne voudra pas, car quand elle avait 13 ans je l'avais emmenée pendant un an chez une pédopsychiatre, car elle avait lu mon journal intime et ses notes avaient dégringolé et elle avait pris beaucoup de poids. Elle a toujours dit que c'était un mauvais souvenir et qu'elle ne retournera jamais chez un psy. Mon psy dit de proposer quand même.
     
    Puis on parle de moi, je raconte que j'ai refait les cimetières, que j'ai revu le prêtre, tout cela la semaine précédente car je ne me sentais pas trop bien, et que je me sentais mieux ensuite.
     
    Je parle aussi de mon sentiment de vide et de mon ressenti parfois de vie non intéressante, il me dit " Ah bon, et que fait on là alors?  qu'a-t-on fait jusqu'ici si la vie est inintéressante? vous aviez une dose d'énergie incroyable, une quantité phénoménale pour survivre et pour faire tout ce que vous avez fait pour vous en sortir. Moi je n'ai pas autant d'énergie. Alors maintenant, toute cette énergie qui est sortie, il faut l'utiliser pour faire des choses que vous aimez, exploiter vos capacités."
    Je réponds que je n'ai pas envie de faire des activités. Il ajoute que c'est pareil avec ma fille, il faut lui montrer que je suis heureuse et en train d'en sortir, que la vie est belle. Je précise que j'ai bien du mal à trouver la vie belle et encore plus à le montrer. Il dit qu'elle le ressent et que cela perturbe la relation. Je dis que j'ai été souvent défaillante avec ma fille, que j'étais loin de faire face.
    Il s'énerve en disant que ça c'est fini, que je suis sortie de mes problèmes et qu'il faut que je lui dise mon évolution. je me demande si justement je n'ai pas trop parlé de mon histoire avec ma fille, et dernièrement de la relation avec mon père. Le psy dit que c'est fini, qu'il faut que j'aille la voir dans sa chambre et que je lui dise que je ne lui parlerai plus de mes problèmes, car je n'en ai plus et que je vais bien. Je suis en train de m'en sortir, mais je me suis fait aider pour cela. Il pense qu'elle s'identifie à moi, et qu'elle prend mes problèmes pour les siens, peut être aussi que maintenant que je vais mieux, elle s'autorise à aller moins bien, et elle a vraiment besoin d'aide.
    Puis, en parlant de mes difficultés émotionnelles pour communiquer avec elle, il dit qu'elle pourrait parler avec une autre personne de la famille, oui son second frère l'écouterait bien, ça passe bien entre eux. En fait pour moi c'est difficile car je me revois au même âge, j'allais mal aussi.
     
    Enfin je lui reparle de la thérapie de groupe qu'il m'avait proposée, c'est avec son épouse qui est psychothérapeute et avec qui j'avais fait quelques séances individuelles de sophrologie l'année précédente. Il me dit de l'appeler, lui ne fait ces thérapies qu'à l'hôpital seulement avec des jeunes anorexiques.
    Il parle de ces groupes , il y a 10 personnes, c'est deux fois douze heures, sa femme est justement à faire les groupes. Il y a toutes catégories de personnes, quand on s'engage, on va au bout, même si on a des difficultés avec certaines personnes, je lui fais part de mes craintes, mais il dit que dans la vie c'est comme cela, la relation aux autres est parfois compliquée. Ce sont des jeux de rôle, ça me tente bien, mais .......
     
     
    Cette séance m'a un peu vidée comme d'habitude, mais si ce n'est l'émotion quand j'ai parlé de ma fille, le reste s'est bien passé.
     
     
    Dès le soir, j'ai une conversation avec ma fille, en essayant de mettre des règles, mon mari m'accompagne, nous disons surtout ce qui n'est pas acceptable de sa part. Tout ne passe pas pour elle et c'est difficile.
    Elle pleure après, je vais la prendre dans mes bras, mais verse quelques larmes, j'ajoute que je sais qu'elle a des problèmes et qu'elle peut se faire aider, elle ne veut pas et dit qu'elle parle avec ses copines. Je précise que c'est avec des personnes dont c'est le métier qu'l faut se faire aider. Au moins, ce soir là nous avons fait la paix, même si c'est dans l'émotion, c'est fait.
    Le lendemain nous reprenons un peu cette conversation, elle s'énerve, mais je repointe des choses: droit ou pas, le laisser aller corporel, de la chambre, le travail scolaire, la musique. Puis je lui dis qu'on l'aime et que l'on a envie qu'elle soit heureuse. Elle dit qu'elle le sait, je reparle du bienfait qu'elle pourrait     attendre d'une thérapie, elle n'est pas d'accord. Toute la soirée, je la sens quand même détendue et rassurée.
    « Chapitre 3, partie 11; mon père et ma filleChapitre 3, partie 13; toujours en février 2001 »

  • Commentaires

    12
    Luigi Manata
    Lundi 4 Mars 2013 à 21:49
    P.-S. : oui, oui, ça fait très longtemps, maintenant, que je vais bien... au point que j'envisage de faire une formation psy pour aider les autres.
    11
    Vendredi 11 Mars 2011 à 21:52

    OUi, tu me l'as déjà dit, mais j'ai fait aussi, entre autre.

    Ce psy là à ce moment là m'a vraiment convenu, plus tard non j'avais essayé de reprendre mais en 2 séances je me suis rendue compte qu'il ne me convenait plus, ou que sa méthode ne me convenait plus.

    Tu as eu un sacré parcours toi aussi.

    belle nuit à toi aussi.

    10
    Vendredi 11 Mars 2011 à 21:52

    Ah super, ce serait bien de faire cette formation

    bises

    9
    Jeudi 10 Mars 2011 à 23:57
    Tu sais, je crois te l'avoir déjà dit, par rapport à des traumas réels, seules les méthodes cathartiques apportent de vraies solutions... J'ai des fois du mal quand je lis ta méthode CC, tant je trouve que ce psy t'a fait perdre du temps... Mais ce n'est que mon avis.
    Oui, à 17 ans 1/2, j'avais déjà, depuis plusieurs années, pris mon "indépendance" par rapport à mes parents, sur fond de drogues et autres marginalités... J'ai voulu connaître le paradis et c'est l'enfer qui a fini par se présenter...
    Bien évidemment, il y avait un lourd terrain pour ça...
    J'ai passé tant de séances à hurler mes terreurs, mon désespoir, mes rages que je ne remercierai jamais assez mon psy de l'époque d'avoir su accueillir tout ça pour en faire quelque chose.
    Douce nuit.
    8
    Jeudi 10 Mars 2011 à 17:35

    Tu as essayé beaucoup de choses, moi aussi avant l'analyse, ce que je décris ici c'est une thérapie CC, après j'ai fait de l'hypnose, de l'emdr, de la sophrologie, des massages orientés psycho, etc.......mais c'est quand même l'analyse quand j'ai été prête qui m'a le plus fait avancer.

    A 17 ans 1/2 tu savais la cause de ton état ? tu vas bien maintenant ?

    les catharsis se produisent aussi hors séance pendant la thérapie.

    je me souviens aussi de pas mal de moments clés, je suis ravie de ces échanges

    insight

    7
    Jeudi 10 Mars 2011 à 14:49
    Oui, 30 ans de thérapie, sur 35 de vie. J'ai commencé, j'avais 17 ans et demi, et j'étais dans un très sale état... D'abord par de la bio-énergie, de la gestalt, du co-conseil à haute dose en individuel et en groupe... ça m'a sauvé la vie... et depuis 10 ans, je suis en analyse classique, que je n'aurais probablement pas pu aborder, si je n'avais pas fait avant, tout un parcours.

    Je n'ai pas fait de journal intime, donc ce serait un peu compliqué de reconstituer au jour le jour comme tu le fais. Par contre, je me souviens de chaque catharsis et insight, comme si c'était hier.

    Bonne journée, bisous itou.
    6
    Jeudi 10 Mars 2011 à 14:15

    Ah je croyais que c'était sur le tchat d'OB quand il existait encore, moi non plus je ne suis pas adepte, c'était pour apprendre à modifier mon blog.

    Je regarderai les coms du début, tu vois j'ai des soucis de mémoire, d'ailleurs je me demande si ce n'est pas pour cela que j'ai tant besoin d"écrire ma vie!!!

    Je mettrai plus d'un an ou deux, cela fait déjà plusieurs années que ça dure, mais pas régulièrement. Parfois je perds le courage et la motivation. C'est disons assez facile car j'ai commencé à écrire mon journal intime en 1996, et les séances de thérapie très vite aussi dans leur entier, sinon bien sur que je ne me souviendrai pas du contenu de celles ci ni des dates.

    J'ai beaucoup aimé "les mots pour le dire" de Marie Cardinal, j'ai du le lire au moins 3-4 fois.Je pense d'ailleurs que ce bouquin est à l'origine de l'écriture de mes séances.

    Veux tu dire que tu as fait 30 ans de thérapie?

    bisous

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    5
    Jeudi 10 Mars 2011 à 13:12
    Sur le chat ? Si c'est d'un tchat dont tu parles, c'est le genre d'endroit que je ne fréquente jamais. Par contre, je t'ai laissé quelques commentaires au début de ton blog... et nous avons également échangé en privé.
    Oui, si j'avais un an ou deux pour raconter un parcours de 30 ans ça pourrait être intéressant... mais je crains que ma mémoire ne me fasse défaut et puis je ne sais pas comment retranscrire une thérapie qui était pour moi, au début, très émotionnelle et cathartique...
    Il y a un problème de mots et d'intérêt pour ceux qui auraient éventuellement envie de lire. N'est pas Maria Cardinal qui veut et c'est pour ça que j'admire d'autant plus ta démarche...

    Bonne continuation, bises itou.
    4
    Jeudi 10 Mars 2011 à 08:17

    Ah, ça alors, et je me souviens de toi en plus sur le chat!

    Tu n'aurais pas envie d'en faire autant.

    En tout cas cela me motive pour continuer de voir qu'il y a des intéressés, parce que parfois j'en ai marre, même si pourtant ça me fait du bien d'écrire

    bonne journée, bises

    3
    Mercredi 9 Mars 2011 à 21:14
    Mais, je ne fais pas que passer, et ce n'est pas parce que je ne dis rien, que je ne te suis pas assidument...

    C'est passionnant de découvrir l'expérience de quelqu'un d'autre par rapport à une démarche psy. Merci pour ton courage à mettre ça en ligne.

    Bonne soirée itou.
    2
    Mercredi 9 Mars 2011 à 20:40

    merci de ton passage

    Oui, ici vidée veut dire épuisée, mais soulagée aussi, apaisée.

    C'est vrai que chaque expérience est différente

    Bonne soirée

    1
    Mercredi 9 Mars 2011 à 20:35
    Bonjour,

    Dans quel sens emploies-tu le mot "vider" ? Epuisée ou soulagée d'un poids ? Tu te sens souvent vidée à l'issue de tes séances... J'ai rarement eu ce sentiment ; pour ma part, je ressortais plutôt soulagé et gonflé à bloc. Une différence sensible d'expérience...

    Amicalement.

    Luigi
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :