• Chapitre 3, partie 1 - L'après révélation

     

    La nuit qui a suivi la révélation, j'ai rêvé de fleurs, c'était plutôt de bonne augure. ET c'est avec plaisir que je suis allée  faire une séance de fasciathérapie chez une nouvelle kiné que j'ai trouvé géniale.

    Elle m'a trouvée complètement bloquée au niveau de l'estomac, du foie, des intestins, en particulier le colon, la tête. Elle a remarqué que l'énergie circulait très mal dans les jambes.

    Ce qui n'a rien d'étonnant pour moi, nous échangeons après la séance et je lui livre quelques bribes de mon passé et de mon présent. Elle me dit qu'elle se doutait que j'avais été vicitme d'abus sexuels.

     

    Quand je ressors de cette séance, je titube dans la rue, mes jambes me portent à peine, je me sens complètement vidée.

     

    Je téléphone à l'association dans les jours qui suivent, les bénévoles se réjouissent avec moi et pour moi de voir que j'ai pu franchir cette étape oh combien difficile. Je leur dis que je me sens libérée, que parler à mon père était ce qui me manquait pour pouvoir passer à autre chose. Et comme le médecin du travail, elles me disent: quel chemin parcouru !!!     Cela me fait vraiment plaisir de l'entendre.

     

    Séance psy, 4 jours après la révélation:

     

    Je précise tout de suite que je me sens libérée, il demande de quoi, ou de qui. Et j'explique le déroulement de cette visite de mon père, de la programmation d'abord puis des mots que je lui ai dits. Je précise que mon père a paru se décomposer quand il a su que c'était mon frère.

    - Oui il lui fallait le digérer.

    & Oui, il ne voulait pas m'entendre quand je disais que mon frère n'allait pas bien, il m'a dit qu'ils n'avaient rien remarqué qui aurait pu les alerter et que je n'avais qu'à le dire. Et puis quand je parlais, il semblait m'en vouloir, il aurait surement préféré ne pas savoir.

    - Cela ne fait rien, l'essentiel pour vous, c'est que maintenant il sait. Et c'est une grande étape.

    & Oui c'est bien la première fois que je me sens autant libérée après une grande étape comme cela. Bon, j'aurais aimé lui parler des problèmes de ma mère et de mon frère, mais j'ai senti que ce n'était pas possible.

    - Laissez le digérer tout cela. C'est important pour vous d'avoir dit ce qui s'est passé et même s'il reste des choses que vous voulez savoir, ça viendra peut être. Et avez vous parlé de votre chemin et tout ça ?

    & Non, ce n'était pas possible, je n'ai pas du tout dit ce que je ressentais, car je sentais qu'il ne voulait rien entendre, je pensais parler de notre cousine agée qui doutait parce qu'elle mavait lancé quelques mots, mais j'ai senti que ce n'était pas la peine ce jour là, c'était déjà beaucoup, beaucoup pour lui.

    - Vous pouvez être contente, et vous vous êtes bien débrouillée en plus.

    & Oui, maintenant c'est un peu dur.

    - Qu'est ce qui est dur ?

    & Eh bien je sens que je m'énerve dès que j'en parle, à mon amie M. avant hier, à l'asso au téléphone hier, j'ai du mal à me contrôler

    .- C'est bien que cela vous réjouisse, non ?

    & Oui, mais je me sens dans l'euphorie, et après viennent les migraines, la fatigue........

    - Bon, avant vous mettiez toute votre énergie à faire plein de choses pour ne pas penser, maintenant vous mettez toute votre énergie à vous réjouir, c'est sur que dans un sens comme dans l'autre, les excès ne sont pas bons. Il va falloir trouver un équilibre, en tout cas si vous avez trouvé une certaine paix c'est bien.

    & Oui, c'est sur le plan physique que c'est difficile, les douleurs, les problèmes digestifs, je me sens vidée.

    - Votre corps n'a pas pu montrer ce qu'il ressentait, vous l'avez blindé pendant des années et des années, alors maintenant que vous relachez, il vous le fait sentir, il se manifeste. Mais vous avez des techniques pour vous en occuper, la fasciathérapie, la sophrologie. Il faut mettre de la douceur en vous, vous avez appris à faire tout cela.

    Vous allez pouvoir faire un travail de cicatrisation, en tout cas vous avez fait quelque chose de très important et vous devriez vous faire un cadeau, vous le méritez.

    & J'ai dit à mon père aussi que je ne voulais pas être malheureuse comme ma mère toute ma vie, il n'a pas eu de réponse.

    - C'est quand même la première fois que vous pouvez lui parler ?

    & Oui, et je pense que c'est comme si j'avais rattrapé tout ce temps de non dit avec lui.

    - C'est bien, et c'est tout à fait vrai.

    & C'était dur et pourtant je ne pensais pas pouvoir le faire, mon mari me disait que si je n'avais pas pu, il aurait parlé lui, je lui avais pourtant dit de ne rien dire. C'est surtout le démarrage qui a été difficile, après avoir commencé, le reste est venu, j'avais tellement fait défiler le scénario dans ma tête.

    - Oui, vous étiez obligée de le dire, moi je savais, quand je vous en ai parlé la première fois, vous m'aviez dit que ce ne serait pas possible, mais je savais que vous le feriez. Et vous pouvez être fière de vous.

    & Oui, je me sens libérée.

    - Mais prenez le temps de la digestion, n'allez pas trop vite, reposez vous. Vous savez que si vous en faites trop, cela ne va pas aller, respectez votre rythme. Je suis fier de vous aussi.

    & Mon mari est content aussi.

    - Alors, il faut vous autoriser à prendre du temps pour vous et faire des choses positives.

    & Oui, maintenant je peux, avant je pense que je ne pouvais pas. J'en ai parlé à mes enfants aussi, ils sont très contents, alors que les garçons n'étaient pas trop d'accord pour que je parle à mon père. Mon mari est dur lui avec les réactions de mon père, il dit qu'il se voile la face et qu'il ne veut plus en parler, qu'il veut oublier. Moi qui étais très inquiète des conséquences avant, maintenant je n'y pense pas trop, on verra bien.

    . Oui, maintenant vous allez vivre votre vie, en étant un peu égoïste. Cela fait un an presque jour pour jour que vous venez ici, c'est bien d'avoir franchi une étape comme celle ci. Le but de la thérapie c'est ça, de réussir à faire des choses difficiles.

     

     

    Je repars d'une telle séance, le moral bien remonté, mais je suis épuisée, j'étais tellement énervée. Et le soir seule chez moi, mon mari travaille, les enfants sont à leurs activités, cela retombe vite, j'écris c'est vraiment un défouloir.

     

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  • Commentaires

    4
    Jeudi 3 Février 2011 à 16:42

    Oui et quel pas !!! oh combien difficile je le revis un peu en l'écrivant.

    bisous

    3
    Jeudi 3 Février 2011 à 11:28
    C'est bien d'avoir franchi ce pas je pense paqui, tu en avais besoin pour être libérée
    Amitiés, Flo
    2
    Jeudi 3 Février 2011 à 08:46

    Merci Timilo, oui le cheminement est si long que je me demande s'il a une fin

    bises

    1
    Jeudi 3 Février 2011 à 06:29
    La parole aide à se délivrer de ces tourments

    C'est un long cheminement qui permet de faire le point
    Douce journée
    Amicalement
    timilo
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