• Chapitre 1, partie 4; suite de cure à Divonne les bains, Août 2000

    La nuit suivante, je fais un rêve marquant, comme souvent cela se passe dans la maison de mes parents.

    Mon rêve: Je suis chez mes parents, dans la cave de mon père, une voiture passe avec comme conducteur, une femme qui est pratiquement allongée, c'est parce qu'elle a, allongée sur elle une femme qui est prête à accoucher, la voiture s'arrête, je cours en vitesse à la maison pour appeler un médecin avec le téléphone. Je n'en ai pas le temps, mon mari m'appelle, la femme a accouché, c'est une petite fille, quand je sors elle est déjà habillée, je veux attacher le cordon, mais c'est déjà fait. Nous transportons la mère et son bébé dans une chambre de la maison de mes parents.. Puis je vais chercher dans l'annuaire le numéro du médecin, et pendant ce temps, la femme met au monde un autre bébé mort.

    Je vais chercher des serviettes de toilette, car il y a du sang partout mais quand je reviens je crois que la femme est à expulser le placenta et non c'est un 3ème bébé, une autre fille que j'aide à venir au monde, elle ne crie pas tout de suite, mais elle est vivante, je la tapote et je l'habille.

    Après nous sortons toutes dans le jardin, je garde serré contre moi ce bébé que j'ai aidé à venir au monde, mais elle a des selles et je n'ai pas de couche, tout est compliqué. Je la fais tomber par terre et je suis choquée.

    La mère de mon mari et ses deux soeurs viennent et ne sont pas d'accord pour que je m'occupe de cette femme et de ses deux bébés.

    Pendant ce temps, je n'ai toujours pas réussi à appeler un médecin. Je cajole ce bébé et l'embrasse tout le temps........

     

    Ce rêve m'a paru très long, et m'a vraiment travaillée.

    Ce jour là, je fais une belle sortie en Suisse voisine organisée par l'établissement thermal, c'est bien agréable, je fais la connaissance de deux dames avec qui cela passe bien.

    Quand je rentre le soir, je suis "suivie" par un homme qui était à la sortie, j'ai du mal à m'en débarasser, je crois qu'il me draguait, c'est bien la toute première fois, mis à part l'homme de ma vie. C'est assez désagréable, mais cela flatte mon égo.

    Le lendemain je retourne voir l'infirmier pour savoir s'il a réglé mon histoire de psy, c'est fait. Le psy a dit que ce qui l'avait mis en colère, c'est que j'avais la migraine et que je n'étais pas allée le voir plus tôt, l'infirmier aurait répondu que j'avais le traitement nécessaire et que j'attendais pour voir s'il faisait effet. Le reste de la conversation ne me concernait pas, c'était des choses à régler avec les thermes. Bon je suis rassurée, l'infirmier rajoute que ma réaction a été très saine et qu'il ne faut plus que je m'inquiète.

    Premier rendez vous chez le nouveau psy, J.C. je dois attendre, il prend une personne qui a un car pour son retour avant moi, pas de souci. L'interrogatoire habituel: vie sociale, familiale, antécédents médicaux.

    Quelques explications dérangeantes sur l'inceste, il ne comprend pas tout de suite, mais après cela il comprend que ce soit difficile, Il repose quelques questions au sujet de l'évènement chez son collègue et sa réflexion c'est " mais il est complètement malade !!! ", je dis que c'est ce que j'avais pensé, mais je me suis sentie humiliée, agressée, bafouée, et c'est un miracle si je suis toujours là. Il me dit qu'il faut essayer de me laver de tout cela, ne plus y penser et passer une bonne cure pour les 2 semaines à peine qu'il restent.

    Il conseille de ne pas rester trop seule, de sortir, il ajuste mon traitement surtout pour le sommeil.

    Ma cure continue, cela se passe assez bien entre les soins et quelques sorties proposées. Je me sens cependant très fragile, par exemple un samedi matin la navette qui  me conduit aux thermes habituellement ne passe pas, je me renseigne, personne ne sait rien, je fonds en larmes réalisant que je vais être en retard pour les soins. Le propriétaire allait dans le centre et propose de m'emmener. Sinon j'apprécie ce calme à vivre seule, sans horaires de repas, de repos, sans télé, mais je m'en passe facilement, je lis et j'écris beaucoup. Ce second dimanche je retourne à l'église pour la messe, je me sens heureuse et je pense toujours que c'est grâce à ma mère que j'ai retrouvé le Seigneur.

    Le soir après une belle sortie, je me culpabilise car j'ai eu des nouvelles de la maison, mon mari peine sous la charge de travail, il vit mal aussi sa solitude de couple.

    Pendant cette cure, mon mari a vu mon psy de chez moi, il a pris un rendez vous fixé pour moi à l'avance. Cette rencontre pour essayer de comprendre et de m'aider au mieux. Il me relate en partie l'entretien.

    Mon cher psy lui dit que cela va dans le bon sens puis demande comment mon mari vit mon absence avec les enfants.

    Mon mari dit que ce n'est pas toujours facile, surtout les horaires de repas avec les enfants, le psy le conseille mais comprend que ce doit être dur. Il le questionne sur notre relation, mon mari dit que cela se passe bien. Puis il demande comment se passe ma cure, mon mari raconte un peu. Puis il essaie de parler au psy de la cause originaire de mon mal être. le psy dit que le plus dur est passé. Mon mari souligne que c'est difficile la relation avec mon père qui semble fuir. Le psy lui répond que c'est difficile de changer ça maintenant.

    Mon mari dit au psy que si cela se trouve mon père a des doutes, qu'au dernier repas de famille, il nous avait emmené sur les lieux du "crime" en disant tu te souviens, ton frère faisait des cabanes dans les arbres et il y emmenait les filles, cela été très dur pour ma femme, un vrai choc pour elle et elle a eu d'autres souvenirs.

    Mon mari pointe aussi que j'ai commencé à aller mal à la mort de ma mère, que c'est là que j'ai plongé, puis il ajoute que ma mère ne l'a jamais accepté, qu'elle lui en voulait de lui prendre sa fille, c'est ce qu'il a ressenti, ma mère avait une emprise sur moi et m'accaparait.

    Au début de notre mariage, mon mari sentait qu'il  n'avait pas sa place, nous allions chez mes parents tous les week end. Il dit aussi au psy que ma mère avait des problèmes de santé dus à son obésité, qu'elle ne s'aimait pas et que cela a du déteindre sur moi.

    Le psy répond que sans doute, il y a le mimétisme maternel, en plus de l'inceste avec son frère, ce n'est pas facile. C'est quand tout est remonté dans sa mémoire que cela était très dur, maintenant il faut qu'elle apprenne à vivre avec, mais ça va s'arranger, vous allez partir en vacances, cela va lui faire beaucoup de bien.

    Mon mari dit qu'avant il aimait bien que l'on se retrouve en famille, il aimait bien rire, s'amuser mais que maintenant il n'avait plus envie, que l'on a pourtant passé des bons moments.

    Puis il parle de mes gros coups de blues, le psy dit que c'est normal, il questionne ensuite sur notre vie de couple. Mon mari dit que ça va à peu près, que nous sommes très proches, que nous ne nous cachons rien.

    Le psy demande aussi si je ris parfois, mon mari dit oui, avec ses copines et parfois en famille aussi. Le psy précise que j'ai trop de rigueur, qu'il faudrait que je lâche plus.

    Bref, mon mari est content de cet échange et moi aussi, je pense que cela lui a fait du bien de se décharger un peu, alors qu'il n'était pas trop partant.

    C'est la dernière semaine de cure la meilleure lorsque l'on est habitué aux lieux, que l'on a fait connaissance avec des gens et que l'on est heureux de rentrer chez soi. Je revois le psychiatre, il me demande si j'ai oublié l'incident avec son confrère, oui. Si je suis contente de rentrer, oui. Qui me manque le plus, je dis mon mari et il trouve qu'après 27 ans de mariage, c'est super.

    Je me préparais à faire un voyage calme dans le sens retour, mais une dame que j'apercevais aux thermes fait exactement le même voyage que moi, elle me tient le crachoir pendant ces 8H de car+train, à mon grand désespoir enfin je lui ai partagé mon pique nique puis j'ai pris un livre pour être un peu en silence, pas facile. Même en ne demandant rien j'ai connu toute sa vie.

    Les retrouvailles avec mon mari sont joyeuses, ma fille qui m'attendait à la maison est heureuse et nous échangeons longtemps malgré l'heure tardive.

     

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